Soudan du Sud : guerre sans fin. soudanais

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Un État indépendant appelé République du Soudan du Sud est apparu assez récemment sur la carte du monde. Il n'a qu'un peu plus de trois ans. La souveraineté de ce pays a été officiellement proclamée le 9 juillet 2011. De plus, presque toute l’histoire moderne du Soudan du Sud est l’histoire d’une lutte longue et sanglante pour l’indépendance. Bien que les hostilités aient commencé au Soudan du Sud presque immédiatement après la déclaration d'indépendance du « grand » Soudan - dans les années 1950, ce n'est qu'en 2011 que le Soudan du Sud a réussi à obtenir son indépendance - non sans l'aide de l'Occident, en premier lieu des États-Unis, qui ont poursuivi ses objectifs étaient la destruction d'un État aussi vaste, sous contrôle arabo-musulman, que l'était le Soudan uni avec sa capitale à Khartoum.

En principe, le Nord et le Sud du Soudan sont des régions si différentes que l’existence de graves tensions entre elles a été historiquement déterminée même sans influence occidentale. À bien des égards, un Soudan uni, avant la déclaration d’indépendance du Soudan du Sud, ressemblait au Nigeria – les mêmes problèmes : le Nord musulman et le Sud chrétien-animiste, plus ses propres nuances dans les régions occidentales (Darfour et Kordofan). Toutefois, au Soudan, les différences religieuses sont encore aggravées par des différences raciales et culturelles. Le nord du Soudan uni était habité par des Arabes et des peuples arabisés appartenant à la petite race caucasienne ou éthiopienne de transition. Mais le Soudan du Sud est composé de Négroïdes, pour la plupart des Nilotes, qui professent des cultes traditionnels ou le christianisme (au sens local).

"Pays des Noirs"

Au XIXe siècle, le Soudan du Sud ne connaissait pas de statut d’État, du moins dans la mesure où les gens modernes comprennent ce concept. C'était un territoire habité par de nombreuses tribus nilotiques dont les plus célèbres sont les Dinka, les Nuer et les Shilluk. Le rôle dominant dans un certain nombre de régions du Soudan du Sud a été joué par les tribus Azande, qui parlaient les langues de la branche oubangienne de la sous-famille Adamawa-Ubangienne de la famille Gur-Ubangienne de la macrofamille des langues Niger-Kordofanian. Depuis le nord, des détachements de marchands d'esclaves arabes envahissaient périodiquement les terres du Soudan du Sud, s'emparant des « biens vivants » très demandés sur les marchés aux esclaves du Soudan lui-même et de l'Égypte, de l'Asie Mineure et de la péninsule arabique. Cependant, les raids des marchands d'esclaves n'ont pas changé le mode de vie archaïque millénaire des tribus nilotiques, puisqu'ils n'ont pas entraîné de changements politiques et économiques sur les terres du Soudan du Sud. La situation a changé lorsque le dirigeant égyptien Muhammad Ali en 1820-1821, intéressé par les ressources naturelles des terres du Soudan du Sud, a décidé de passer à une politique de colonisation. Cependant, les Égyptiens n’ont pas réussi à développer pleinement cette région et à l’intégrer à l’Égypte.

La recolonisation du Soudan du Sud a commencé dans les années 1870, mais elle n’a pas abouti. Les troupes égyptiennes n'ont réussi à conquérir que la région du Darfour - en 1874, après quoi elles ont été contraintes de s'arrêter, car il y avait des marécages tropicaux, ce qui rendait leurs déplacements beaucoup plus difficiles. Ainsi, le Soudan du Sud lui-même est resté pratiquement incontrôlé. Le développement final de cette vaste région n’a eu lieu que pendant la période de domination anglo-égyptienne sur le Soudan de 1898 à 1955, mais même pendant cette période, il avait ses propres nuances. Ainsi, les Britanniques, qui gouvernaient le Soudan avec les Égyptiens, cherchaient à empêcher l'arabisation et l'islamisation des provinces sud-soudanaises habitées par la population négroïde. L'influence arabo-musulmane dans la région a été minimisée de toutes les manières possibles, ce qui a permis aux peuples du Soudan du Sud soit de préserver leurs croyances et leur culture d'origine, soit d'être christianisés par des prédicateurs européens. Parmi une certaine partie de la population négroïde du Soudan du Sud, la langue anglaise s'est répandue, mais la majeure partie de la population parlait les langues nilotique et adamawa-oubangi, sans pratiquement aucune connaissance de l'arabe, qui avait un quasi-monopole dans le nord du Soudan.

En février 1953, l'Égypte et la Grande-Bretagne, dans le contexte de l'accélération des processus de décolonisation dans le monde, parvinrent à un accord sur la transition progressive du Soudan vers l'autonomie gouvernementale, puis à la déclaration de souveraineté politique. En 1954, le Parlement soudanais est créé et le 1er janvier 1956, le Soudan obtient son indépendance politique. Les Britanniques prévoyaient que le Soudan deviendrait un État fédéral dans lequel les droits de la population arabe des provinces du nord et de la population noire du Soudan du Sud seraient également respectés. Cependant, dans le mouvement indépendantiste soudanais, les Arabes soudanais ont joué un rôle clé, en promettant aux Britanniques de mettre en œuvre un modèle fédéral, mais en réalité, ils ne prévoyaient pas d'assurer une véritable égalité politique entre le Nord et le Sud. Dès que le Soudan a obtenu son indépendance politique, le gouvernement de Khartoum a abandonné son projet de créer un État fédéral, ce qui a provoqué une forte augmentation du sentiment séparatiste dans les provinces du sud. La population noire du sud n’allait pas accepter le statut de « citoyens de seconde zone » dans le Soudan arabe nouvellement proclamé, notamment en raison de l’islamisation et de l’arabisation forcées menées par les partisans du gouvernement de Khartoum.

« L'Aiguillon du Serpent » et la Première Guerre Civile

La raison formelle du début du soulèvement armé des peuples du Sud-Soudan était le licenciement massif de fonctionnaires et d'officiers venus des Nilotes christianisés du Sud. Le 18 août 1955, la guerre civile éclate au Sud-Soudan. Au départ, les sudistes, malgré leur volonté de tenir jusqu'au bout, ne constituaient pas une menace sérieuse pour les troupes gouvernementales soudanaises, puisque seulement moins d'un tiers des rebelles possédaient des armes à feu. Les autres, comme il y a des milliers d’années, combattaient avec des arcs, des flèches et des lances. La situation a commencé à changer au début des années 1960, lorsqu'une organisation centralisée de résistance sud-soudanaise appelée Anya Nya (Snake's Sting) a été créée. Cette organisation a reçu le soutien d'Israël. Tel Aviv souhaitait affaiblir le grand État arabo-musulman qu’était le Soudan unifié, et a donc commencé à aider les séparatistes sud-soudanais en leur fournissant des armes. D'un autre côté, les voisins du sud du Soudan – des États africains qui avaient certaines revendications territoriales ou des scores politiques contre Khartoum – étaient intéressés à soutenir Anya Nya. En conséquence, des camps d'entraînement pour les rebelles sud-soudanais sont apparus en Ouganda et en Éthiopie.

La première guerre civile du Soudan du Sud contre le gouvernement de Khartoum a duré de 1955 à 1970. et a entraîné la mort d'au moins 500 000 civils. Des centaines de milliers de personnes sont devenues des réfugiés dans les États voisins. Le gouvernement de Khartoum a accru sa présence militaire dans le sud du pays, en y envoyant un contingent de troupes totalisant 12 000 soldats. Khartoum a été approvisionné en armes par l'Union soviétique. Cependant, les rebelles sud-soudanais ont réussi à contrôler de nombreuses zones rurales des provinces du Soudan du Sud.

Considérant qu'il n'était pas possible de vaincre la résistance des rebelles par des moyens armés, Khartoum a entamé des négociations avec le chef rebelle Joseph Lagu, qui a formé le Mouvement de libération du Soudan du Sud en 1971. Lagu a insisté sur la création d’un État fédéral dans lequel chaque partie aurait son propre gouvernement et ses propres forces armées. Naturellement, l’élite arabe du Nord-Soudan n’allait pas accepter ces demandes, mais les efforts de maintien de la paix de l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié, qui a servi de médiateur dans le processus de négociation, ont finalement conduit à la conclusion de l’accord d’Addis-Abeba. Conformément à l'accord, les trois provinces du sud ont reçu un statut autonome et, en outre, une armée forte de 12 000 hommes a été créée avec un corps d'officiers mixte composé de nordistes et de sudistes. L'anglais a reçu un statut régional dans les provinces du sud. Le 27 mars 1972, un accord d'armistice est signé. Le gouvernement de Khartoum a accordé l'amnistie aux rebelles et créé une commission chargée de surveiller le retour des réfugiés dans le pays.

Islamisation et début de la deuxième guerre civile

Toutefois, la paix relative au Soudan du Sud n’a pas duré très longtemps après l’accord d’Addis-Abeba. Plusieurs raisons expliquent cette nouvelle aggravation de la situation. Premièrement, d’importants gisements de pétrole ont été découverts au Soudan du Sud. Bien entendu, le gouvernement de Khartoum ne pouvait pas laisser passer l'occasion d'acquérir du pétrole sud-soudanais, mais le contrôle des gisements pétroliers nécessitait de renforcer la position du gouvernement central dans le Sud. Le gouvernement central ne pouvait pas non plus ignorer les gisements pétroliers du Soudan du Sud, car il avait sérieusement besoin de reconstituer ses ressources financières. Le deuxième point était le renforcement de l’influence politique des fondamentalistes islamiques sur les dirigeants de Khartoum. Les organisations islamiques entretenaient des liens étroits avec les monarchies traditionnelles de l'Orient arabe et jouissaient également d'une sérieuse influence sur la population arabe du pays. L’existence d’une enclave chrétienne et, plus encore, « païenne » sur le territoire du Soudan du Sud était un facteur extrêmement irritant pour les radicaux islamiques. De plus, ils poussaient déjà l’idée de créer un État islamique au Soudan, vivant selon la charia.

Durant la période des événements décrits, le Soudan était dirigé par le président Jafar Mohamed Nimeiri (1930-2009). Militaire de carrière, Nimeiri, âgé de 39 ans, a renversé le gouvernement soudanais d'Ismail al-Azhari en 1969 et s'est proclamé président du Conseil révolutionnaire. Dans un premier temps, il s’est concentré sur l’Union soviétique et s’est appuyé sur le soutien des communistes soudanais. À propos, le Parti communiste soudanais était l'un des plus puissants du continent africain ; Nimeiri a introduit ses représentants dans le gouvernement de Khartoum, proclamant le cap vers une voie socialiste de développement et de résistance anti-impérialiste. Grâce à la coopération avec les communistes, Nimeiri pouvait compter sur l'assistance militaire de l'Union soviétique, qu'il a utilisée avec succès, notamment dans le conflit avec le Soudan du Sud.

Cependant, à la fin des années 1970, l’influence croissante des forces islamistes dans la société soudanaise contraint Nimeiri à modifier radicalement ses priorités politiques. En 1983, il a déclaré le Soudan État de la charia. Le gouvernement comprenait des représentants de l'organisation des Frères musulmans et la construction généralisée de mosquées a commencé. La charia a été introduite dans tout le pays, y compris dans le sud, où la population musulmane était en minorité absolue. En réponse à l'islamisation du Soudan, les séparatistes locaux ont commencé à devenir plus actifs dans les provinces du sud. Ils ont accusé le gouvernement de Khartoum de Nimeiri de violer l'accord d'Addis-Abeba. En 1983, la création de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) est annoncée. Il est significatif que la SPLA ait plaidé en faveur de l’unité de l’État soudanais et accusé le gouvernement de Nimeiri d’actions susceptibles de conduire à la désintégration du pays selon des clivages nationaux et religieux.

Les rebelles de John Garang

L'Armée populaire de libération du Soudan était dirigée par le colonel de l'armée soudanaise John Garang de Mabior (1945-2005). Issu du peuple Nilotique Dinka, il a participé à la guérilla au Soudan du Sud dès l'âge de 17 ans. Étant l'un des jeunes hommes les plus compétents, il a été envoyé étudier en Tanzanie puis aux États-Unis.

Après avoir obtenu une licence en économie aux États-Unis et terminé ses études en économie agricole en Tanzanie, Garang est retourné dans son pays natal et a rejoint la guérilla. La conclusion de l'accord d'Addis-Abeba l'a encouragé, comme beaucoup d'autres guérilleros, à servir dans les forces armées soudanaises, où, conformément à l'accord, des groupes rebelles du peuple sud-soudanais ont été intégrés. Garang, en tant que personne instruite et active, a reçu les bretelles de capitaine et a continué à servir dans les forces armées soudanaises, où en 11 ans il a atteint le grade de colonel. Il a récemment servi au quartier général des forces terrestres, d'où il a été envoyé dans le sud du Soudan. Là, il a été surpris par la nouvelle de l'introduction de la charia au Soudan. Ensuite, Garang a dirigé un bataillon entier des forces armées soudanaises, composé de sudistes, vers le territoire de l'Éthiopie voisine, où sont rapidement arrivés d'autres sudistes qui avaient déserté l'armée soudanaise.

Les unités sous le commandement de John Garang opéraient depuis le territoire éthiopien, mais elles réussirent rapidement à prendre sous leur contrôle de vastes zones des provinces du Soudan du Sud. Cette fois, la résistance au gouvernement de Khartoum a été plus fructueuse, car dans les rangs des rebelles se trouvaient de nombreux militaires professionnels qui, pendant les années de paix, avaient réussi à recevoir une formation militaire et une expérience dans le commandement d'unités militaires.

Pendant ce temps, en 1985, un autre coup d’État militaire a eu lieu au Soudan même. Alors que le président Nimeiry était en visite aux États-Unis d'Amérique, le colonel général Abdel Rahman Swar al-Dagab (né en 1934), qui était chef d'état-major des forces armées, a perpétré un coup d'État militaire et pris le pouvoir aux États-Unis. pays. Cela s'est produit le 6 avril 1985. La première décision des rebelles a été d’abroger la constitution de 1983, qui établissait la charia. Le parti au pouvoir, l'Union socialiste soudanaise, a été dissous, l'ancien président Nimeiry s'est exilé et le général Swar al-Dagab lui-même a transféré le pouvoir au gouvernement de Sadiq al-Mahdi en 1986. Ce dernier a entamé des négociations avec les rebelles sud-soudanais, cherchant à parvenir à un accord de paix et à empêcher de nouvelles effusions de sang. En 1988, les rebelles sud-soudanais ont convenu avec le gouvernement de Khartoum d'un projet de règlement pacifique de la situation dans le pays, qui prévoyait l'abolition de l'état d'urgence et de la charia. Cependant, dès novembre 1988, le Premier ministre al-Mahdi refusa de signer ce plan, ce qui conduisit au renforcement de la position des fondamentalistes islamiques au sein du gouvernement de Khartoum. Cependant, en février 1989, le Premier ministre, sous la pression des milieux militaires, adopte un plan de paix. Il semblait que rien n’empêchait davantage le gouvernement de Khartoum de respecter les accords et que la paix dans le sud du Soudan pouvait être rétablie.

Cependant, au lieu de pacifier les provinces du sud, la situation s’est fortement aggravée. La cause en était un nouveau coup d’État militaire au Soudan. Le 30 juin 1989, le général de brigade Omar al-Bashir - un parachutiste professionnel qui commandait auparavant une brigade de parachutistes à Khartoum - a pris le pouvoir dans le pays, dissous le gouvernement et interdit les partis politiques. Omar al-Bashir était du côté conservateur et sympathisait avec les fondamentalistes islamiques. À bien des égards, c’est lui qui est à l’origine de la nouvelle escalade du conflit dans le sud du Soudan, qui a conduit à l’effondrement de l’État soudanais unifié.

Les résultats des activités d’Al-Bashir ont été l’instauration d’un régime dictatorial dans le pays, l’interdiction des partis politiques et des organisations syndicales et le retour à la charia. En mars 1991, le code pénal du pays a été mis à jour pour inclure des sanctions médiévales telles que l'amputation forcée pour certains crimes, la lapidation et la crucifixion. Suite à l'introduction du nouveau code pénal, Omar al-Bashir a commencé à moderniser le système judiciaire dans le sud du Soudan, en remplaçant les juges chrétiens par des juges musulmans. En effet, cela signifiait que la charia serait appliquée à l’encontre de la population non musulmane des provinces du sud. Dans les provinces du nord du pays, la police de la charia a commencé à réprimer les habitants du sud qui ne respectaient pas la charia.

La phase active des hostilités a repris dans les provinces du sud du Soudan. Les rebelles de l'Armée populaire de libération du Soudan ont pris le contrôle de certaines parties des provinces du Bahr el-Ghazal, du Haut-Nil, du Nil Bleu, du Darfour et du Kordofan. Cependant, en juillet 1992, les troupes de Khartoum, mieux armées et entraînées, parviennent à prendre le contrôle du quartier général des rebelles sud-soudanais à Torit grâce à une offensive rapide. Des répressions ont commencé contre la population civile des provinces du sud, notamment l'enlèvement de dizaines de milliers de femmes et d'enfants réduits en esclavage dans le nord du pays. Selon les organisations internationales, jusqu'à 200 000 personnes ont été capturées et réduites en esclavage par les troupes nord-soudanaises et des groupes arabes non gouvernementaux. Ainsi, à la fin du XXe siècle, tout est revenu à la situation d'il y a cent ans : les raids des marchands d'esclaves arabes contre les villages noirs.

Dans le même temps, le gouvernement de Khartoum commençait à désorganiser la résistance sud-soudanaise en semant une hostilité interne fondée sur des contradictions intertribales. Comme vous le savez, John Garang, qui dirigeait l'Armée populaire de libération, était issu du peuple Dinka, l'un des plus grands peuples nilotiques du Soudan du Sud. Les services de renseignement soudanais ont commencé à semer la discorde ethnique dans les rangs des rebelles, convainquant les représentants d'autres nationalités qu'en cas de victoire, Garang établirait une dictature du peuple Dinka, qui commettrait un génocide contre d'autres groupes ethniques de la région.

En conséquence, il y a eu une tentative de renversement de Garang, qui s'est terminée par la sécession en septembre 1992 du groupe dirigé par William Bani, et en février 1993 par le groupe dirigé par Cherubino Boli. Il semblait que le gouvernement de Khartoum était sur le point de réprimer l'insurrection dans le sud du pays, semant la discorde entre les factions rebelles tout en augmentant la répression contre la population non musulmane des provinces du sud. Cependant, tout a été gâché par l’indépendance excessive du gouvernement de Khartoum en matière de politique étrangère.

Omar al-Bashir, un sympathisant islamiste, a soutenu Saddam Hussein lors de l'opération Tempête du désert, qui a conduit à une dernière détérioration des relations du Soudan avec les États-Unis d'Amérique. Après cela, de nombreux pays africains ont commencé à se détourner du Soudan, considéré comme un « pays voyou ». L'Éthiopie, l'Érythrée, l'Ouganda et le Kenya ont manifesté leur soutien aux rebelles, les trois premiers pays augmentant leur assistance militaire aux groupes rebelles. En 1995, les forces politiques d’opposition du Nord-Soudan ont fusionné avec les rebelles du Sud-Soudan. La soi-disant « Alliance démocratique nationale » comprenait l'Armée populaire de libération du Soudan, l'Union démocratique du Soudan et un certain nombre d'autres organisations politiques.

Tout cela a conduit au fait qu'en 1997, le gouvernement de Khartoum a signé un accord de réconciliation avec une partie des groupes rebelles. Omar al-Bashir n'avait d'autre choix que de reconnaître l'autonomie culturelle et politique du Soudan du Sud. En 1999, Omar al-Bashir lui-même a fait des concessions et a offert à John Garang l'autonomie culturelle au Soudan, mais le chef rebelle ne pouvait plus être arrêté. Jusqu'en 2004, des hostilités actives se sont poursuivies, même si les négociations sur un cessez-le-feu entre les factions belligérantes se sont poursuivies en même temps. Finalement, le 9 janvier 2005, un autre accord de paix a été signé à Nairobi, la capitale kenyane. Il a été signé au nom des rebelles par John Garang et au nom du gouvernement de Khartoum par le vice-président soudanais Ali Osman Muhammad Taha. Conformément aux termes de cet accord, il a été décidé : d'abroger la charia dans le sud du pays, de cesser le feu des deux côtés, de démobiliser une partie importante des forces armées et d'établir une répartition équitable des revenus provenant de l'exploitation de gisements de pétrole dans les provinces du sud du pays. Le Soudan du Sud a obtenu une autonomie pour six ans, après quoi la population de la région a eu le droit d'organiser un référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud en tant qu'État distinct. Le commandant de l'Armée populaire de libération du Soudan, John Garang, est devenu vice-président du Soudan.

Au moment où les accords de paix ont été conclus, selon les organisations internationales, jusqu'à deux millions de personnes étaient mortes au cours des combats, de la répression et du nettoyage ethnique. Environ quatre millions de personnes ont fui le Soudan du Sud, devenant des réfugiés internes et externes. Naturellement, les conséquences de la guerre ont été terribles pour l’économie soudanaise et l’infrastructure sociale du Soudan du Sud. Cependant, le 30 juillet 2005, John Garang, revenant en hélicoptère d'une rencontre avec le président ougandais Yoweri Museveni, est décédé dans un accident d'avion.

Il a été remplacé par Salva Kiir (né en 1951), l'adjoint de Garang en charge de la branche militaire de l'Armée populaire de libération du Soudan, connu pour ses positions plus radicales sur la question de l'octroi de l'indépendance politique au Soudan du Sud. Comme on le sait, Garang était également satisfait du modèle consistant à préserver les provinces du sud dans le cadre d’un Soudan uni, en l’absence d’ingérence dans leurs affaires de la part de l’élite arabe islamiste de Khartoum. Cependant, Salva Kiir s’est montré beaucoup plus déterminé et a insisté sur l’indépendance politique complète du Soudan du Sud. En fait, après le crash de l'hélicoptère, il ne lui restait plus aucun obstacle. Après avoir remplacé le défunt Garang au poste de vice-président du Soudan, Salva Kiir a ouvert la voie à une proclamation plus poussée de l'indépendance politique du Soudan du Sud.

L'indépendance politique n'a pas apporté la paix

Le 8 janvier 2008, les troupes nord-soudanaises ont été retirées du territoire du Soudan du Sud et du 9 au 15 janvier 2011, un référendum a eu lieu au cours duquel 98,8 % des citoyens participants se sont prononcés en faveur de l'octroi de l'indépendance politique au Soudan du Sud, ce qui a été proclamée le 9 juillet 2011. Salva Kiir est devenu le premier président de la République souveraine du Soudan du Sud.

Cependant, la déclaration d'indépendance politique ne signifie pas une solution définitive à toutes les situations de conflit dans cette région. Premièrement, les relations extrêmement tendues entre le Nord-Soudan et le Sud-Soudan demeurent. Elles ont donné lieu à plusieurs affrontements armés entre les deux Etats. D’ailleurs, la première d’entre elles a débuté en mai 2011, soit un mois avant la déclaration officielle d’indépendance du Soudan du Sud. Il s'agissait d'un conflit au Kordofan du Sud, une province qui fait actuellement partie du Soudan (Soudan du Nord), mais qui est en grande partie peuplée de peuples africains apparentés au peuple du Soudan du Sud et qui ont entretenu des liens historiques et culturels avec eux, notamment pendant la longue lutte pour l'indépendance de l'État sud-soudanais.

Les contradictions les plus graves avec le gouvernement de Khartoum concernaient les habitants des monts Nouba - les soi-disant « Nubiens des montagnes », ou Nuba. Le peuple nouba, fort d'un million d'habitants, parle le nubien, l'une des deux branches de la famille des langues tama-nubiennes, traditionnellement incluse dans la superfamille est-soudanaise de la macrofamille nilo-saharienne. Bien que les Nouba professent formellement l'islam, ils conservent de très forts vestiges de croyances traditionnelles, en raison de leur résidence dans les montagnes et de leur islamisation relativement tardive. Naturellement, c’est sur cette base qu’ils entretiennent des relations tendues avec les islamistes radicaux du milieu arabe du Nord-Soudan.

Le 6 juin 2011, des combats ont éclaté, dont la cause était formellement la situation conflictuelle entourant le retrait des unités sud-soudanaises de la ville d'Abyei. Les combats ont tué au moins 704 soldats sud-soudanais et déplacé 140 000 civils. De nombreux bâtiments résidentiels et infrastructures sociales et économiques ont été détruits. Actuellement, le territoire où s'est déroulé le conflit fait toujours partie du nord du Soudan, ce qui n'exclut pas la possibilité de sa répétition.

Le 26 mars 2012, un autre conflit armé a éclaté entre le Soudan et le Soudan du Sud autour de la ville frontalière de Heglig et de ses environs, dont beaucoup sont riches en ressources naturelles. Le conflit impliquait l'Armée populaire de libération du Soudan et les forces armées soudanaises. Le 10 avril 2012, le Soudan du Sud a capturé la ville de Heglig ; en réponse, le gouvernement de Khartoum a annoncé une mobilisation générale et a obtenu le 22 avril 2012 le retrait des unités sud-soudanaises de Heglig. Ce conflit a contribué à ce que Khartoum désigne officiellement le Soudan du Sud comme État ennemi. Dans le même temps, l’Ouganda voisin a officiellement et une nouvelle fois confirmé son soutien au Soudan du Sud.

Pendant ce temps, tout n’est pas calme sur le territoire même du Soudan du Sud. Considérant que cet État est habité par des représentants d'un certain nombre de nationalités qui revendiquent un rôle primordial dans le pays ou sont offensés par le fait que d'autres groupes ethniques soient au pouvoir, il est facile de prédire que le Soudan du Sud est devenu presque immédiatement après la déclaration d'indépendance un arène de lutte intestine entre groupes armés ethniques opposés. L'affrontement le plus grave a eu lieu en 2013-2014. entre les peuples Nuer et Dinka - l'un des plus grands groupes ethniques nilotiques. Le 16 décembre 2013, une tentative de coup d'État militaire a été déjouée dans le pays. Selon le président Salva Kiir, elle avait été tentée par des partisans de l'ancien vice-président Riek Machar. Riek Machar (né en 1953), également un vétéran du mouvement de guérilla, a d'abord combattu au sein de l'Armée populaire de libération du Soudan, puis a conclu des accords séparés avec le gouvernement de Khartoum et a dirigé les Forces de défense du Soudan du Sud pro-Khartoum, puis les Forces de défense du Soudan du Sud pro-Khartoum. Forces de défense du peuple soudanais / Front démocratique. Machar est ensuite redevenu un partisan de Garang et a été vice-président du Soudan du Sud. Machar appartient au peuple Nuer et est considéré par les représentants de ce dernier comme le porte-parole de ses intérêts, contrairement aux Dinka Salwa Kiir.

La tentative de coup d'État menée par les partisans de Machar a marqué le début d'une nouvelle guerre civile sanglante au Soudan du Sud, cette fois entre les peuples Dinka et Nuer. Selon les organisations internationales, entre fin décembre 2013 et février 2014 seulement, 863 000 civils au Soudan du Sud sont devenus des réfugiés et au moins 3,7 millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture. Tous les efforts des médiateurs internationaux pour garantir que le processus de négociation entre les opposants aboutissent à un échec, car il existe toujours des groupes incontrôlables qui continuent d’intensifier la violence.

République du Soudan, un État du nord-est de l'Afrique. Le territoire du pays fait partie de la vaste région naturelle du Soudan, qui s'étend du désert du Sahara aux forêts tropicales humides d'Afrique centrale et occidentale.

En termes de superficie (2,5 millions de km²), le Soudan est le plus grand État du continent africain. Population - 41,98 millions (estimation de juillet 2010).

Les territoires qui font partie du Soudan moderne ont été unis pour la première fois au XIXe siècle et les frontières actuelles de l'État ont été établies en 1898. Le 1er janvier 1956, l'indépendance du Soudan a été proclamée. La capitale du pays est Khartoum.

Composition ethno-raciale - noirs (Nilotiques, Nubiens) 52%, Arabes 39%, Beja (Cushites) 6%, autres 3%.

Langues - Arabe et anglais officiel, langues nilotiques, nubien, Beja.

Religion.

La religion principale est l'Islam. Musulmans - sunnites 70 %, chrétiens - 5 %, cultes indigènes - 25 %.

La grande majorité de la population soudanaise étant musulmane, l'islam est la religion d'État et a commencé à se répandre ici au VIIIe siècle. ANNONCE

La quasi-totalité de la population du nord du pays est musulmane sunnite. L'Islam imprègne toutes les sphères de la vie sociale, les partis politiques les plus influents ont été créés sur la base des organisations religieuses islamiques. La situation religieuse au sud est caractérisée par une grande diversité : chaque tribu professe sa propre religion (le plus souvent animiste), une partie importante de la population sud-soudanaise professe le christianisme, activement propagé depuis le milieu du XIXe siècle. Missionnaires catholiques et protestants européens. Ce facteur joue un rôle important dans l’aggravation du problème dans le sud. L’ignorer entraîne de nombreuses conséquences sociales, affectant les coutumes et les comportements individuels.

Dans le nord du pays, il existe un grand nombre de mosquées et d'écoles pour l'étude des sciences religieuses et de la charia (loi islamique). Tout cela crée une couche de personnes sachant lire et écrire et possédant des connaissances dans le domaine de diverses sciences. Cela conduit à un essor culturel, à l'émergence d'écrivains, de poètes et d'hommes politiques.

Au sud, la population chrétienne prédomine et le christianisme est répandu. Des missions furent envoyées d'Europe, dont le premier souci était de servir les colonialistes et d'inciter aux affrontements nationaux entre le nord et le sud.

Le danger du facteur religieux réside dans l'utilisation de certaines couches pour atteindre des objectifs politiques et économiques, dans lesquels les conflits interconfessionnels et interreligieux entre les peuples s'intensifient.

Les tariqas jouent un rôle important dans la vie religieuse, politique et culturelle du pays. Les plus grandes tariqats sont Ansariyya (plus de 50 % des Arabes soudanais vivant dans la partie occidentale du pays et dans les zones situées le long des rives du Nil Blanc en font partie), Khatmiya (les autres noms sont Hatymiya, Mirganiyya), prédominant dans le nord et l'est du Soudan et à Qadiriyya. Il existe de nombreux adeptes des tariqas Shazalia et Tijani dans le nord du Soudan.

Presque tous les colons arabes arrivés au Soudan étaient musulmans, et la diffusion de la culture islamique dans le nord du Soudan, remontant aux XVe et XVIIe siècles, s'est produite grâce aux efforts de prédicateurs musulmans et de Soudanais ayant étudié en Égypte ou en Arabie. Ces personnes étaient des soufis qui adhéraient à la tariqa et, au Soudan, l'islam se caractérisait par la dévotion musulmane envers leurs guides spirituels et l'adhésion à un mode de vie ascétique.

Au départ, ils étaient une association de musulmans sincères et soumis, familiers avec des connaissances secrètes.

Malgré le grand nombre de tribus dans le nord du pays, elles sont unies par la langue arabe qui leur est commune ; même les tribus n'ayant aucun lien avec les clans arabes parlent l'arabe, qui est pour elles une seconde langue. Ses connaissances sont dues à leurs contacts avec les tribus arabes majoritaires au nord du Soudan.

Certaines tribus musulmanes du nord du pays ne parlent pas arabe, notamment les Beja de langue couchitique sur la côte de la mer Rouge, les Dongola et d'autres peuples nubiens vivant dans la vallée du Nil et du Darfour.

Ancien et Moyen Âge.

Au 7ème siècle après JC e. Le Soudan était constitué de petits royaumes et possessions dispersés (Aloa, Mukurra, Nobatia). Dans les années 640, l’influence arabe commença à pénétrer depuis le nord, depuis l’Égypte. La zone située entre le Nil et la mer Rouge était riche en or et en émeraudes, et les mineurs d'or arabes ont commencé à y pénétrer. Les Arabes ont apporté l’Islam avec eux. L'influence arabe s'est étendue principalement au nord du Soudan.

Vers 960, un État fut formé dans l’est de la Nubie, dirigé par le sommet de la tribu arabe Rabia. D'autres tribus arabes se sont installées en Basse-Nubie, annexée par l'Égypte en 1174.

XIXème siècle.

Mahdi du Soudan (1844 ?-1885).

Le chef religieux Muhammad ibn Abdullah, surnommé « Mahdi », a tenté d'unir les tribus de l'ouest et du centre du Soudan en 1881. Le soulèvement s'est terminé par la prise de Khartoum en 1885 et un bain de sang. Le chef du soulèvement mourut bientôt, mais l'État qu'il créa, dirigé par Abdallah ibn al-Said, dura encore quinze ans et ce n'est qu'en 1898 que le soulèvement fut réprimé par les troupes anglo-égyptiennes.

Après avoir établi sa domination sur le Soudan sous la forme d’un condominium anglo-égyptien (1899), l’impérialisme britannique a poursuivi une politique délibérée d’isolement des provinces du sud. Dans le même temps, les Britanniques encourageaient et exacerbaient les tensions tribales. Les sudistes étaient considérés comme des citoyens de seconde zone. Une atmosphère de méfiance mutuelle et d’hostilité s’est créée dans le pays. Les sentiments séparatistes alimentés par les Britanniques ont trouvé un terrain fertile parmi la population sud-soudanaise.

XXe siècle

Après la fin de la Première Guerre mondiale, les colonialistes britanniques ont décidé de transformer le Soudan en un pays producteur de coton. Une bourgeoisie nationale a commencé à se former au Soudan.

L'administration britannique, afin de renforcer son pouvoir, a notamment encouragé le séparatisme ethnique et politique de la population du sud soudanais, qui adhère aux croyances traditionnelles et professent le christianisme. Ainsi, les conditions préalables étaient posées pour de futurs conflits ethniques et religieux.

Période d'indépendance.

L'Égypte, après la révolution de juillet 1952, a reconnu le droit du peuple soudanais à l'autodétermination. Le 1er janvier 1956, le Soudan est déclaré indépendant.

Le gouvernement central de Khartoum, au sein duquel les musulmans occupaient des postes clés, a refusé de créer un État fédéral, ce qui a conduit à une mutinerie des officiers sudistes et à une guerre civile qui a duré de 1955 à 1972.

Le pays a connu plusieurs coups d'État et militaires au XXe siècle (en 1958, 1964, 1965, 1969, 1971, 1985), mais les régimes successifs ont été incapables de faire face à la désunion ethnique et au retard économique.

En 1983, Jafar al-Nimeiri a remplacé toutes les lois existantes par la charia musulmane basée sur le Coran. Mais en 1986, la charia a été abrogée et un système judiciaire basé sur le code civil anglo-indien a été temporairement rétabli. En 1991, il y a eu un retour à la loi islamique.

Depuis le début des années 1990, le pays poursuit intensément l’islamisation de la vie. Le Soudan a toujours suivi une ligne nationaliste, pro-arabe et pro-islamique dans sa politique étrangère.

En raison d’un régime colonial de longue durée, le peuple soudanais a hérité de nombreux problèmes.

Après avoir accédé à l'indépendance, le Soudan a également hérité du problème du sud du pays, constitué de l'inégalité des niveaux de développement entre les régions du sud et du nord du pays et des politiques discriminatoires des autorités centrales à l'égard des provinces du sud.

Le Soudan est culturel.

Omdurman, ville satellite de Khartoum, est une immense ville africaine comptant environ un million d'habitants. C'est l'une des plus anciennes villes du pays et une sorte de « porte d'entrée vers le Soudan rural ». La mosquée Hamed Ala Neel (Namdu Neel), constamment entourée de musulmans, ajoute au charme d'Omdurman.

Omdurman abrite le bâtiment le plus photographié du pays : le tombeau du Mahdi, l'un des dirigeants les plus respectés du Soudan.

A proximité se trouve une autre attraction du Soudan - la ceinture d'Al-Khalifa. Ici sont exposés des objets qui étaient d'une manière ou d'une autre liés au Mahdi susmentionné : des drapeaux, des objets, des armes. Dans le même bâtiment, vous pourrez voir une intéressante exposition de photographies représentant le Soudan pendant le soulèvement du Mahdi.

Le meilleur marché du pays se trouve également ici. Ici, vous pouvez acheter des bijoux en argent uniques et d'autres décorations, ainsi que commander un souvenir exclusif en ébène, qui sera fabriqué sous vos yeux.

L'artisanat et les arts sont répandus au Soudan. Dans les provinces du nord, les artisans arabes réalisent des travaux en filigrane sur le cuivre et l'argent et fabriquent des objets en cuir lisse et gaufré (selles, harnais de chameaux et de chevaux, outres et seaux). Dans le sud, il est courant de fabriquer des produits à base de bois, d'argile, de métal (bronze, fer et cuivre), d'os et de corne : des récipients à fond rond aux motifs de lignes gravées et empalées. Il existe une variété de produits en osier fabriqués à partir d'herbe et de paille teinte - des nattes (utilisées comme tapis de prière dans les maisons et les mosquées), des plats et des couvertures pour ceux-ci, ainsi qu'une variété de paniers.

Littérature nationale.

La littérature nationale est basée sur les traditions de l'art populaire oral (folklore nubien, poésie orale des Bédouins, contes de fées des peuples du Soudan du Sud) et la littérature égyptienne a également eu une grande influence sur sa formation ; Les premiers monuments du folklore – les contes poétiques – remontent au Xe siècle. n. e. Depuis le 8ème siècle. ANNONCE et jusqu'au deuxième étage. Au XIXe siècle, la littérature soudanaise (principalement la poésie) s'est développée dans le cadre de la littérature arabe. Les œuvres les plus significatives de cette période sont dites. Les Chroniques de Sennar (récits du sultanat de Sennar, qui existait aux XVIe et XIXe siècles sur le territoire du sud du Soudan moderne ; l'auteur de l'une des versions les plus célèbres des chroniques était Ahmed Katib al-Shun) et une biographie dictionnaire des saints musulmans, des oulémas et des poètes appelé Tabaqat (Étapes), écrit par Muhammad wad Dayfallah al-Ja'ali. Le poète du mouvement mahdiste, Yahya al-Salawi, est considéré comme le fondateur de la poésie politique au Soudan.

La littérature soudanaise se développe principalement en arabe (depuis les années 1970, certains auteurs écrivent également en anglais). La littérature des peuples habitant les régions méridionales du Soudan a commencé à se développer après l'indépendance du pays. La poésie des auteurs noirs Muhammad Miftah al-Feituri et Mukha ad-Din Faris reflète les problèmes des relations entre le Sud et le Nord.

Littérature:

Gusterin P.V. Villes de l'Orient arabe. - M. : Vostok-Zapad, 2007. - 352 p. - (Ouvert de référence encyclopédique). - 2000 exemplaires. - ISBN978-5-478-00729-4

Groupe de coopération Gusterin P.V. Sanai : résultats et perspectives // Service Diplomatique. 2009, n°2.

Smirnov S.R. Histoire du Soudan. M., 1968 République démocratique du Soudan. Annuaire. M., 1973

Ihab Abdallah (Soudan). Le rôle de la question nationale dans le processus de développement politique du Soudan.

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Soudan (arabe : السودان‎, anglais Soudan), nom complet - République du Soudan, anglais. République du Soudan) est un État d'Afrique du Nord-Est, le plus grand État africain. Il borde l'Égypte au nord, la Libye au nord-ouest, le Tchad à l'ouest, la République centrafricaine et la République démocratique du Congo au sud-ouest, l'Ouganda et le Kenya au sud et au sud-est, ainsi que l'Érythrée et l'Éthiopie à l'est. Au nord-est, il est baigné par les eaux de la mer Rouge. La capitale est la ville de Khartoum.

Histoire

Dans les temps anciens, une partie importante du territoire du Soudan moderne (appelé Kouch, et plus tard Nubie) était habitée par des tribus sémitiques-hamitiques et couchitiques liées aux anciens Égyptiens. Les Nubiens commerçaient avec l'Égypte ancienne et étaient soumis à des raids prédateurs de sa part. Les descendants des Nubiens habitent toujours la vallée du Nil au Soudan et en Égypte voisine (au sud d'Assouan). Les tribus négroïdes (Nilotes) ont également pénétré ici depuis le sud - elles vivent actuellement dans le bassin supérieur et moyen du Nil au Soudan, ainsi que dans les régions de l'Ouganda, du Kenya, de la Tanzanie, du Congo, de l'Éthiopie et de l'Égypte limitrophes du Soudan.

Au 7ème siècle après JC e. Le Soudan était constitué de petits royaumes et possessions chrétiens dispersés (Aloa, Mukurra, Nobatia). Dans les années 640, l’influence arabe commença à pénétrer depuis le nord, depuis l’Égypte. La zone située entre le Nil et la mer Rouge était riche en or et en émeraudes, et les mineurs d'or arabes ont commencé à y pénétrer. Les Arabes ont amené l’Islam avec eux. L'influence arabe s'est étendue principalement au nord et à l'ouest du Soudan.

19ème siècle

En 1819-1838, l'Égypte s'empare des régions de Dongola, Berbère, Kassala, Sennar et Kordofan. Conformément au firman de la Sublime Porte de 1841, le contrôle de ces unités administratives, appelées « Soudan égyptien », fut transféré au vice-roi d'Égypte. Le Soudan devint ainsi une partie de l'Empire ottoman, mais devint effectivement une possession de l'Égypte. L'avancée plus au sud a été empêchée par les marécages tropicaux. Pendant la majeure partie du XIXe siècle, l'Égypte a revendiqué le contrôle de l'ensemble du territoire du Soudan moderne, mais en réalité le sud du pays est resté un lieu habité par des tribus dispersées, sujettes aux fréquents raids des marchands d'esclaves.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’influence britannique s’accroît au Soudan. Un Anglais est devenu gouverneur général du Soudan. L’exploitation brutale et l’oppression nationale ont conduit à l’émergence d’un puissant mouvement de protestation populaire à orientation religieuse. Le chef religieux Muhammad ibn Abdullah, qui s'est autoproclamé « Mahdi » (messie) en 1881, a tenté d'unir les tribus de l'ouest et du centre du Soudan contre les Britanniques et les Ottomans. Le soulèvement s'est terminé par la prise de Khartoum en 1885 et l'expulsion du pays des responsables européens, turcs et égyptiens. Le chef du soulèvement mourut bientôt, mais l'État qu'il créa, dirigé par Abdallah ibn al-Said, dura encore quinze ans et ce n'est qu'en 1898 que le soulèvement fut réprimé par les troupes anglo-égyptiennes. Le 19 janvier 1899, la Grande-Bretagne et l'Égypte ont signé un accord pour établir une gouvernance commune au Soudan (condominium anglo-égyptien) - au sud du 22e parallèle. Mais cet accord ne dessinait pas clairement les contours des relations entre les deux gouvernements. Deuxièmement, cela ne fournissait pas de base juridique pour le maintien de la présence britannique au Soudan – les Britanniques y gouvernaient au nom du Khédive. L'administration militaire et civile suprême du Soudan a été transférée au gouverneur général, un officier nommé et révoqué par le Khédive avec le consentement du gouvernement de Londres. Chaque province soudanaise s'est vu attribuer un gouverneur (mudir), deux inspecteurs et plusieurs commissaires de district. Presque tous ces postes étaient occupés par des officiers britanniques détachés auprès de l'armée égyptienne, mais ensuite (à partir de 1901) des fonctionnaires civils commencèrent à arriver dans le pays. Les fonctionnaires de niveau intermédiaire étaient des Égyptiens et les fonctionnaires de niveau inférieur étaient des représentants de la population soudanaise locale. Au début, l'administration britannique gouvernait assez librement, mais en 1910, un Conseil exécutif fut créé sous la direction du gouverneur général, dont le consentement était requis pour toutes les questions législatives et budgétaires. Il comprenait un inspecteur général, des secrétaires civils, judiciaires et financiers et 2 à 4 autres fonctionnaires britanniques nommés par le gouverneur général.

XXe siècle

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'armée italienne, opérant depuis le territoire de l'Abyssinie, occupait une partie du territoire du Soudan, mais déjà en 1941, les Italiens furent contraints de partir et le Soudan devint une base importante pour les forces armées britanniques en Afrique. Des unités militaires recrutées parmi la population locale ont pris part aux hostilités en Érythrée, en Égypte, en Libye et en Tunisie.

La participation à la guerre a eu des conséquences positives pour le Soudan : la croissance de l'industrie nationale, l'intensification de la vie politique, l'émergence de partis politiques et le renforcement des aspirations à l'indépendance.

Après la révolution de 1952, l’Égypte a reconnu le droit du peuple soudanais à l’autodétermination. En 1955, le parlement soudanais a déclaré l'indépendance du pays et la même année, les troupes britanniques et égyptiennes ont été retirées du Soudan.

Le gouvernement central de Khartoum, au sein duquel les musulmans occupaient des postes clés, a refusé de tenir ses promesses de créer un État fédéral, ce qui a conduit à une mutinerie des officiers sudistes et à une guerre civile qui a duré de 1955 à 1972.

Durant cette période, le pays a connu plusieurs coups d'État et militaires, mais les régimes successifs ont été incapables de faire face aux problèmes de séparatisme, de désunion ethnique et de retard économique. Après un nouveau coup d'État le 30 juin 1989, le colonel Omar Hassan al-Bashir est arrivé au pouvoir et le conserve encore aujourd'hui. Comme soutien politique, il a choisi le parti alors impopulaire du Front national islamique, qui proclamait la voie à suivre vers la construction d'une société véritablement islamique, dirigé par Hassan Abdallah Turabi, connu pour ses opinions fondamentalistes. Depuis le début des années 1990, le pays poursuit intensément l’islamisation de la vie, un processus qui ne s’est arrêté qu’au début du XXIe siècle, lorsque Tourabi et Bashir se sont opposés et que le premier est entré dans l’opposition. Bashir est président et chef de l'État, Premier ministre et commandant en chef des forces armées du pays. Des élections devraient avoir lieu en 2009, mais il est peu probable que cette initiative aboutisse.

En politique étrangère, le Soudan a suivi une voie nationaliste, pro-arabe et pro-islamique. En 1956, le Soudan a soutenu l’Égypte pendant la crise de Suez. Pendant la guerre israélo-arabe de 1967, le Soudan a déclaré la guerre à Israël et a envoyé des unités militaires pour aider l’Égypte. Après l’arrivée au pouvoir de Béchir, le Soudan professe une politique pragmatique, mais est enclin à coopérer avec l’islam radical et les régimes arabes conservateurs.

En 1991, à l'invitation du chef spirituel des fondamentalistes islamiques du Soudan, Turabi, le millionnaire saoudien Oussama ben Laden arrive dans le pays. En 1996, il a été contraint de quitter le Soudan et de transférer son organisation en Afghanistan.

Soudan du sud

La signature de l’accord d’Addis-Abeba en 1972 a permis la fin de la guerre civile entre le Nord et le Sud en guerre et l’octroi d’une certaine autonomie au Sud en matière de gouvernance interne. L'accalmie a duré environ dix ans, après quoi le conflit armé a repris par l'Armée populaire de libération du Soudan. La raison en était la politique d'islamisation du pays, dans le cadre de laquelle, en 1983, le président Jafar Nimeiri de l'époque a divisé la province méridionale d'Equatoria en trois provinces distinctes, et certains types de sanctions prévues par la charia ont été introduites dans la législation pénale du pays. (comme la lapidation, la flagellation publique et l'amputation des mains).

Selon les estimations américaines, au cours des deux décennies qui ont suivi la reprise du conflit armé au sud du Soudan, les forces gouvernementales ont tué environ deux millions de civils. En raison des sécheresses périodiques, de la famine, des pénuries de carburant, de l'intensification des affrontements armés dans le sud du pays et des violations des droits de l'homme, plus de 4 millions de sudistes ont été contraints de quitter leurs foyers et de fuir vers les villes ou les pays voisins - Éthiopie, Kenya. , Ouganda, Egypte. Les réfugiés sont privés de la possibilité de se lancer dans l’agriculture ou de gagner leur vie d’une autre manière, souffrent de malnutrition et de mauvaise alimentation et sont privés d’accès à l’éducation et aux soins de santé. Les nombreuses années de guerre civile ont conduit à l’émergence de ce qu’on appelle la « génération perdue ».

Les négociations de paix entre les rebelles du Sud et le gouvernement en 2003-2004 ont donné des résultats tangibles, mais les affrontements armés se poursuivent dans plusieurs régions du sud. Les parties ont convenu qu'une fois parvenu à un accord de paix final, le Soudan du Sud bénéficierait d'une autonomie pendant 6 ans, après quoi la question de l'indépendance de ce territoire serait soumise à un référendum. Durant cette période, les revenus pétroliers seront répartis à parts égales entre le gouvernement et les rebelles. Les observateurs s'interrogent cependant sur la capacité et la volonté du gouvernement à remplir ses obligations.

Conflit au Darfour

Parallèlement, début 2003, un soulèvement éclate dans l'ouest du pays, dans la région du Darfour. Il existe plusieurs groupes rebelles dans la région, qui diffèrent dans leur approche des objectifs de la lutte : simplement obtenir l'indépendance ou renverser le gouvernement central de Khartoum. Les troupes gouvernementales et les rebelles s'accusent mutuellement d'atrocités. La plupart des allégations concernent les activités des milices arabes Janjaweed progouvernementales. Selon les estimations existantes, entre 10 000 et 30 000 personnes parmi la population noire locale sont mortes de leurs mains. Le nettoyage ethnique a conduit environ un million de personnes à fuir la zone de conflit et à se réfugier au Tchad voisin.

La région du Darfour est habitée par des représentants de diverses nationalités, qui peuvent en principe être regroupées en deux groupes : les Africains noirs et les tribus arabes qui habitent la région depuis le XIIIe siècle environ. Tous deux professent l’islam, mais les relations entre les deux groupes ethniques sont tendues depuis de nombreux siècles et ont donné lieu à des affrontements armés réguliers. Jusqu'au XXe siècle, le Darfour était un centre de traite des esclaves, les marchands d'esclaves noirs et arabes se faisant concurrence pour attaquer la région voisine du Bahr el Ghazal afin de capturer des esclaves pour les revendre à l'Afrique côtière. Les groupes ethniques étaient en conflit entre eux et à propos de ressources limitées en terres et en eau.

La raison du conflit moderne était un accord entre Khartoum et les rebelles du Sud sur le partage des revenus pétroliers. La population noire du Darfour estime que ses intérêts économiques n'ont pas été pris en compte dans l'accord.

Conflit frontalier avec l'Égypte

Il existe un différend entre le Soudan et l'Égypte sur la propriété de ce qu'on appelle. "Triangle Halaïb". En 1899, la Grande-Bretagne et l’Égypte ont déclaré le Soudan leur copropriété. La frontière nord du pays a été établie le long du 22e parallèle et la ville de Halaib a été officiellement rattachée à l'Égypte. En 1902, l’Angleterre modifia unilatéralement la frontière, transférant le « triangle » au Soudan. Le 12 novembre 1955, le Soudan accède à son indépendance. En 1958, l’Égypte s’empare de la région de Halaib. Ensuite, le « triangle » a été donné au Soudan pour qu’il puisse l’utiliser. En 1992, le Soudan a suscité un mécontentement extrême en Égypte en cédant la côte du « triangle » à la concession de la compagnie pétrolière canadienne International Petroleum Corporation. En 1993-1994, des affrontements armés ont eu lieu à la frontière entre l'Égypte et le Soudan. En 1995, l’Égypte a envoyé des troupes dans la région et a pris le contrôle de toutes les terres contestées, à l’exception de la ville de Halaib. En 2000, le Soudan a retiré ses troupes de Halaib et les terres étaient entièrement sous contrôle égyptien. En août 2002, le président soudanais Omar al-Bashir a déclaré à la presse qu'il avait adressé une demande au Conseil de sécurité de l'ONU pour réexaminer la propriété des terres, le « Triangle Halaib » étant un territoire soudanais.

Division administrative

Administrativement, le Soudan est divisé en 26 États (arabe : wilayats), parfois aussi appelés provinces : Nil Blanc, Warab, Haut Nil, Equatoria oriental, Gedaref, Nil Bleu, Jonglei, Equatoria occidental, Bahr el Ghazal occidental, Darfour occidental, Kordofan occidental. , Kassala, Mer Rouge, Nil, Lac (Al-Buhairat), Nord, Bahr el-Ghazal septentrional, Darfour septentrional, Kordofan septentrional, Sennar, Khartoum, Équatoria central, Al-Wahda (« Unité »), El -Gezira (« Îles »), Darfour Sud, Kordofan Sud

Caractéristiques géographiques

La majeure partie du territoire du Soudan est occupée par un plateau (altitude 300-1000 mètres), traversé du sud au nord par la vallée du Nil, formée par le confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. La zone de confluence contient la capitale du pays, Khartoum. Tous les fleuves appartiennent au bassin du Nil. Ils sont utilisés comme sources d’irrigation, voies navigables naturelles et contiennent également d’importantes réserves d’énergie hydroélectrique.

Au nord du pays se trouvent les déserts libyen et nubien, presque dépourvus de végétation. Au sud se trouvent des savanes et des marécages tropicaux. À l'est et à l'ouest se trouvent des montagnes. Le point culminant du Soudan est le mont Kinyeti (3 187 mètres d'altitude).

Au sud le climat est tropical, au nord c'est un désert chaud. Les principaux problèmes environnementaux sont l'érosion des sols et la désertification.

Population

Selon le recensement de 1981, la population du Soudan s'élevait à 21 millions d'habitants. Depuis lors, aucun recensement général n’a été réalisé dans le pays en raison de la guerre civile. Selon les estimations modernes (2008), la population devrait compter 40 218 456 personnes.

Le mouvement constant des peuples, la traite négrière, les formes d'existence changeantes, l'effondrement des anciens royaumes et dynasties provoqué par l'invasion des Arabes et des Européens - ont conduit à l'émergence de populations aux caractéristiques linguistiques très diverses et aux traditions religieuses et culturelles très diverses.

Dans le même temps, des frontières arbitrairement tracées entre pays voisins divisent des peuples comme les Nubiens au nord du pays, les Azande au sud-ouest et les Lotuko au sud.

On constate une augmentation rapide de la population de la métropole de Khartoum (Khartoum - Omdurman - Khartoum Nord) - déjà 6 à 7 millions de personnes, dont environ 2 millions de personnes déplacées des zones de conflit du sud du pays et des zones agricoles touchées par la sécheresse.

Le Soudan se caractérise par la présence de deux traditions culturelles différentes : arabe et africaine noire. Au sein de chacun d’eux, il existe des centaines de différences ethniques, tribales et linguistiques, ce qui rend extrêmement difficile une coopération efficace entre eux.

Les provinces du nord occupent la majeure partie du Soudan. C'est également là que se trouvent la plupart des centres urbains du pays. La majorité des Soudanais vivant ici sont des musulmans arabophones (sunnites) issus de diverses origines ethniques, la plupart parlant également leur langue maternelle.

Au sud et à l'ouest, les peuples de race négroïde prédominent. La plupart des sudistes maintiennent leurs croyances traditionnelles locales ou pratiquent le christianisme. Le sud est caractérisé par une économie agraire basée sur une agriculture de subsistance. La guerre civile, qui a duré ici presque toute la période après l'indépendance du pays, a eu des conséquences catastrophiques d'un point de vue économique et démographique.

La majeure partie de la population est concentrée dans les vallées du Nil et de ses affluents. La densité de population est particulièrement élevée dans la principale région cotonnière du pays - la partie nord de l'interfluve du Nil Blanc et du Nil Bleu. Les régions désertiques du nord et du nord-ouest sont presque inhabitées.

Les villes sont principalement situées le long des rives du Nil et de ses affluents. Les plus grandes villes sont Khartoum, Omdurman, Khartoum Nord et Port-Soudan.

Économie

Avantages : pétrole, gaz, coton, gomme arabique, sésame, sucre, extraction de l'or.

Faiblesses : faible industrialisation. Pénurie de devises étrangères pour importer de l’énergie et des pièces détachées. Sécheresses. Infrastructures de transport sous-développées. Longues distances entre les villes. La guerre civile rend la production pétrolière difficile. Il n’y a aucune aide des pays arabes ni aucun investissement.

Le Soudan est un pays agricole. L'un des principaux fournisseurs de coton de haute qualité sur le marché mondial. Le Soudan représente plus de la moitié de la production mondiale de gomme arabique. Les principales exportations comprennent également les arachides, le sésame, les cuirs et peaux. Le sorgho, les arachides, le blé et la canne à sucre sont également cultivés. Les principales industries sont la transformation des matières premières agricoles, la production de matériaux de construction et de biens de consommation.

Ces dernières années, la production pétrolière a connu une croissance rapide, dont l'exportation est devenue la principale source de recettes en devises. En 2006, 132,7 millions de barils ont été produits.

Les principaux centres industriels sont Khartoum, Khartoum Nord, Omdurman, Port-Soudan et Atbara.

La croissance du PIB en 2006 était de 9,3 %.

Le Soudan peut être considéré comme le pays d’une civilisation ancienne. Plus précisément, elle a toujours été une terre exploitée par toutes sortes d’autres civilisations. Même les anciens Égyptiens faisaient des voyages au sud des rapides du Nil jusqu'au pays de Nubie (du mot « Nub », c'est-à-dire or). Les Égyptiens étaient attirés ici par les mines d'or, ainsi que par les esclaves noirs, qu'ils appelaient « nehsi » (d'où le mot « nègre »). Déjà au 9ème siècle avant JC. ici existait l'État de Napata (le premier État noir de l'histoire), qui porta plus tard le nom de Méroé. Plus tard, le christianisme s'est répandu ici, de sorte que le pays, généralement appelé Nil Ethiopie (pour ne pas être confondu avec un autre), était l'un des centres du christianisme oriental. Cependant, les États chrétiens civilisés des Noirs étaient situés dans le nord du Soudan moderne, tandis que dans le sud, le système tribal dominait encore (cependant, à bien des égards, il a survécu jusqu'à ce jour).

À partir du IXe siècle, les Arabes commencèrent à pénétrer dans cette région. Ils ont répandu leur langue, leur religion et ont commencé à s'installer ici eux-mêmes. Peu à peu, ils conquirent les noirs locaux. Au XVIe siècle, le christianisme avait complètement disparu du nord du Soudan. L'Islam et la langue arabe ont commencé à dominer ici et plusieurs petits sultanats arabes ont émergé. À la suite du mélange d'Arabes avec des Noirs locaux dans la partie nord du Soudan moderne, un peuple spécial a commencé à émerger, se considérant comme faisant partie de la communauté panarabe, mais différant fortement de la majorité des Arabes par ses caractéristiques raciales et anthropologiques. Ce n'est pas un hasard si cette région a reçu le nom de « Soudan » (en arabe « bilad al-sudan », qui se traduit par « pays des noirs »). En termes raciaux et anthropologiques, les Arabes soudanais sont considérés comme des mulâtres, bien qu’il y ait aussi parmi eux des Noirs « purs ». La population blanche réelle du Soudan arabe est d'environ 5 à 7 %. Ce sont principalement des descendants des Égyptiens.

Une grande variété de tribus vivaient encore dans le sud, dont certaines se trouvaient à l'âge de pierre. La plupart des habitants du sud soudanais appartiennent au groupe des peuples nilotiques.

En 1820-22 Le Soudan a été conquis par le souverain égyptien. Les responsables égyptiens, parmi lesquels la prédominance n'était même pas des Arabes, mais des Turcs, des Circassiens, des Albanais et des aventuriers européens de diverses origines, ont créé une division administrative en provinces qui reste au Soudan à ce jour. En 1869-74. Des unités militaires au service du souverain égyptien sous le commandement de l'Anglais Baker ont conquis la région du Haut Nil et la région du Darfour. En conséquence, les frontières du Soudan ont commencé à correspondre à peu près aux frontières modernes. Sous la domination égyptienne, le Soudan est devenu un fournisseur d'esclaves noirs, d'ivoire et de plumes d'autruche. Cependant, la diffusion de divers produits et idées occidentaux au Soudan, et en particulier le désir des Européens d'abolir l'esclavage, ont provoqué une explosion d'indignation parmi les Arabes soudanais.

En 1881, les musulmans locaux se sont rebellés sous la direction d'un certain charpentier Ahmed, qui s'est déclaré Mahdi (Messie musulman). Les Britanniques, qui avaient capturé l'Égypte à cette époque, échouèrent initialement dans la lutte contre les mahdistes. Ils ont créé leur propre État théocratique, qui vivait selon la charia. Des esclaves noirs et de l'ivoire furent envoyés par caravanes vers la mer Rouge, et l'État mahdiste prospéra. Après une campagne militaire de trois ans de 1896 à 1898. Les Britanniques ont vaincu les Mahdistes et ont soumis le nord du Soudan. Après cela, ils ont continué pendant longtemps à conquérir les tribus païennes noires du sud.

En 1899-1956. Le Soudan avait l’étrange statut de condominium anglo-égyptien. En d’autres termes, les Britanniques étaient aux commandes de tout, les patrons intermédiaires étaient les Égyptiens et les Soudanais du nord étaient les patrons au niveau local. Quant aux sudistes, ils n’étaient qu’une masse fiscale. Comme on peut le constater, le Soudan était une illustration classique de la fameuse règle du « Diviser pour régner » ! Cependant, les missionnaires européens ont réussi à convertir certaines tribus du sud au christianisme, de sorte qu'une petite couche d'intelligentsia formée en Europe est également apparue ici.

Sous les Britanniques, des chemins de fer furent construits au Soudan, la navigation sur le Nil commença et la culture du coton se développa, dont le pays occupa le développement dans les années 30. l'un des premiers endroits au monde. Mais en général, les Britanniques s'intéressaient peu à cette colonie, car peu rentable, ce qui explique à la fois la réticence à l'égard des projets à grande échelle au Soudan britannique et la volonté de préserver la colonie elle-même.

En 1952, le colonel Gamal Nasser, admirateur de Rommel et partisan du socialisme, accède au pouvoir en Égypte et annonce son refus de gouverner conjointement le Soudan avec l'Empire britannique. Les Britanniques, qui n'avaient plus besoin du Soudan après la perte de l'Inde et du canal de Suez, lui accordèrent l'autonomie gouvernementale en 1953, qui devait se terminer par une déclaration d'indépendance complète, prévue pour le 1er janvier 1956.

A la veille de la déclaration d'indépendance, les habitants du Nord ont déclaré l'arabe comme langue officielle dans le sud, ont commencé à propager l'islam et ont finalement licencié presque tous les militaires et les quelques fonctionnaires des nationalités du sud. Il est clair que les sudistes n'aimaient pas cela et le 18 août 1955, un soulèvement éclata dans le sud. Ainsi, avant même la déclaration de l’indépendance, la guerre civile éclata. Divers groupes tribaux se sont battus contre le gouvernement central, dont seulement un tiers étaient armés d'armes à feu. Les autres utilisèrent d'abord des lances, des arcs et des flèches. Vers 1963, une organisation rebelle a émergé dans le sud sous le nom romantique « Anya-nya », qui signifie « venin de cobra ». Anya-nya a reçu une assistance en armes et en instructeurs d'Israël, dont les dirigeants ont constaté avec plaisir l'affaiblissement du pays arabe. Un certain nombre de pays voisins en conflit avec le Khartoum officiel ont fourni leurs territoires pour des camps d'entraînement de guérilla. Peu à peu, le « venin de cobra » s’est répandu dans la majeure partie du sud.

Pendant ce temps, au Soudan, l'histoire politique a connu une répétition inexorable de cycles : d'abord une démocratie parlementaire faible et inefficace, puis une dictature brutale, puis à nouveau la démocratie, puis à nouveau la dictature. Après les éphémères fonctions gouvernementales de 1956-1958, le pouvoir est pris par le général Abboud, qui dirige d'une main de fer et tente d'écraser les partisans du sud par la force des armes. Après son renversement en 1964, il y eut encore cinq années de démocratie qui n'aboutirent à rien, après quoi le pouvoir passa au général Nimeiri en mai 1969. Nimeiry a commencé comme partisan du socialisme arabe, et même son parti s’appelait SSU (Union Socialiste Soudanaise). Cependant, Nimeiri a rapidement traité avec les communistes locaux et a changé d'orientation pour devenir islamiste. Il a abattu la plupart de ses SS et a porté au pouvoir l’organisation des Frères musulmans.

Mais au début, pour le sud, il semblait que le merveilleux début de vie de Nimeiri était synonyme d'espoir de paix et d'autonomie. En 1972, un traité de paix fut signé à Addis-Abeba, selon lequel la guerre prit fin et les trois provinces du sud obtinrent une large autonomie. Mais la musique n’a pas duré longtemps. Nimeiri est allé de plus en plus loin dans la politique d'islamisation. En 1983, il a introduit la charia dans tout le pays. Sur ordre du président, tous les débits de boissons ont été fermés, du vin a été déversé dans le Nil et des sanctions islamiques ont été introduites. Pour garantir l'efficacité de l'exécution des peines, ils ont même mis au point une petite guillotine spéciale pour couper les mains des voleurs, ainsi qu'une potence pliable spéciale.

Il est clair que dans le sud chrétien-païen, la charia s'est heurtée à l'hostilité, et ce au sens littéral du terme. Depuis 1983, une nouvelle guerre civile y éclate. La même année, l'organisation rebelle chrétienne Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) est créée dans le sud du pays. Il y avait un certain nombre d'autres groupes, notamment Anya-nya-2, mais ils ont été progressivement vaincus par le SPLA.

Nimeiri a été renversé en 1985, et quatre années de démocratie ont suivi, sans résultat. La guerre a continué. En 1989, après un coup d’État militaire, le pouvoir est passé à un nouveau président nommé Omar Hassan Ahmet al-Bashir. Le nouveau dictateur a décidé de surpasser Nimeiri dans l'islamisme, en annonçant publiquement qu'il vivrait selon les préceptes de l'ayatollah Khomeini. Le général cherchait à pacifier et à islamiser le Sud en utilisant ses méthodes habituelles. Dans le sud, les fusillades massives, les incendies de villages, les bombardements, etc. sont devenus monnaie courante. Cependant, si les Américains établissent la démocratie en utilisant de telles méthodes, pourquoi la propagation de l’Islam ne peut-elle pas s’inspirer des modèles occidentaux avancés ?

D’une manière générale, le Soudan commence à bien des égards à ressembler aux talibans afghans. L’esclavage existe de manière totalement ouverte au Soudan. De nombreux Noirs du Sud deviennent esclaves, principalement comme domestiques pour de riches musulmans. Il existe des marchés aux esclaves à Khartoum et dans d'autres villes. Un esclave noir dans le nord du Soudan ne coûte pas plus de 15 dollars, tandis que ses proches doivent payer entre 50 et 100 dollars pour sa libération. Ces profits importants sont dus au fait que de nombreux esclaves sont achetés par des œuvres caritatives chrétiennes, ce qui pousse parfois les marchands d'esclaves à capturer plusieurs fois les mêmes personnes. Les jeunes garçons sont souvent castrés car les eunuques sont obligatoires pour les harems des fidèles. Cependant, au Soudan même, seule une fraction des eunuques noirs est utilisée, la plupart d'entre eux étant exportés vers les pays du Golfe Persique.

Comme il y a du pétrole dans les zones habitées par les « infidèles », les autorités soudanaises ont même imaginé un moyen spécifique de reconstituer le trésor à travers des « raids pétroliers ». Avant d'aller extraire le pétrole, les soldats islamiques effectuent une opération de nettoyage à l'aide de chars, d'artillerie et d'avions. Dans le même temps, les principales cibles ne sont pas les camps rebelles, mais les églises, les écoles et les hôpitaux. Une telle « préparation de l’artillerie » dure plusieurs semaines, suivie d’une expédition punitive dans les zones pétrolifères, d’un approvisionnement en pétrole, de tortures et de meurtres massifs, de la destruction des bâtiments survivants et enfin d’un retour vers le nord avec le butin.

En outre, l’armée soudanaise et les gangs islamistes ont trouvé un merveilleux moyen de distinguer un croyant noir d’un infidèle du Sud. Lors du nettoyage d'un village du sud, les pantalons de tous les habitants sont retirés et s'ils trouvent quelqu'un qui n'est pas circoncis, ils sont immédiatement abattus. Cependant, les partisans du sud ont commencé à utiliser les mêmes méthodes, débarrassant le sud des musulmans.

Le Soudan est donc un État en faillite. Il n’y a pas d’autre industrie que la production pétrolière prédatrice. Dans le sud, cependant, l’agriculture de subsistance prédomine généralement. L'espérance de vie moyenne dans le pays est de 51 ans (même en Russie, elle est plus élevée, il y a donc quelqu'un à admirer). A noter que dans ce pays, 40% de la population a un revenu inférieur à un (1) dollar américain par jour. Le pays se classe au 181ème rang mondial en termes de PIB par habitant. En dessous du seuil de pauvreté (niveau africain !) - 40 % de la population. Le taux de chômage est de 18,7%. En réalité, 1/3 de la population est au chômage. Selon les données officielles, 71 % des hommes et 50 % des femmes sont alphabétisés. Mais ces chiffres peuvent être remis en question, dans la mesure où les Arabes soudanais parlent leurs propres dialectes, très différents de l'arabe littéraire. Ce serait à peu près la même chose si le latin devenait langue officielle en France. De nombreux diplômés des écoles soudanaises apprennent par cœur des sourates entières du Coran, mais ne sont pas capables de lire les instructions d'utilisation d'un aspirateur (que peu de gens possèdent cependant au Soudan).

Finalement, même les djihadistes se sont lassés des nombreuses années de guerre et, le 9 janvier 2005, une trêve a été signée, mettant fin à la deuxième guerre dans le sud, qui a coûté la vie à 2 millions de personnes et transformé le même nombre de personnes en réfugiés. . Conformément à cette trêve, exactement 6 ans plus tard, un référendum sur la sécession a eu lieu.

Toutefois, la paix n’est pas revenue au Soudan depuis le début de la guerre dans la province du Darfour en 2003. Il est significatif que la grande majorité des Darfouriens, divisés en centaines de tribus, professent l’islam. Mais malgré tous les discours sur la solidarité islamique, les Darfouriens s'entretuent avec enthousiasme. Cependant, le Darfour possède beaucoup de pétrole et il est plus facile à transporter. Il n’est donc pas surprenant que l’Occident se souvienne soudain que les droits de l’homme ne sont pas bons au Soudan. En mars 2009, la Cour pénale internationale a déclaré al-Bashir coupable de génocide au Darfour et a émis un mandat d'arrêt contre lui. Bien sûr, Al-Bashir a utilisé cet ordre dans les toilettes des soldats aux fins prévues, mais le fait de la « marque noire » contre le chef du régime est important.

Ainsi, le référendum sur la sécession du Soudan du Sud a commencé. Même si al-Bashir déclare la victoire des partisans d’un Soudan uni, cela n’a pas d’importance. Cela ne fera que retarder la reconnaissance juridique du sud longtemps séparé.

L’importance du référendum n’est pas la désintégration d’un pays qui n’a jamais été uni. De plus, même le fait que le Darfour, et peut-être d’autres provinces soudanaises fassent sécession après le sud, est également d’une importance secondaire. Le précédent de l’effondrement du pays au XXIe siècle est important. Désormais, le vent du séparatisme va souffler dans les voiles des indépendantistes sur tous les continents.

Pour la Russie, le côté positif de l’effondrement soudanais est que, dans un seul pays, le modèle islamique d’ordre social subit un fiasco complet. Aussi dégoûtant que soit le système occidental, le Moyen Âge musulman ne peut guère devenir une alternative valable. Parmi les Noirs américains, il existe une croyance largement répandue selon laquelle le christianisme est la religion des blancs, mais l’islam pourrait être la religion originelle des noirs. Mais la réalité soudanaise a réfuté ces jugements. La discrimination raciale contre les mulâtres arabes au Soudan n’était pas meilleure que l’apartheid en Afrique du Sud. L’« économie islamique » et la « société islamique » correspondante, calquée sur Khomeini, se sont révélées être un obscurantisme sanglant au Soudan (et pas seulement là-bas).

Ainsi, au sud du Soudan, après plus d’un demi-siècle de lutte, naît un État chrétien. Les résultats officiels du référendum ne seront annoncés qu'à la mi-février, mais désormais peu de gens doutent que le Soudan du Sud obtiendra son indépendance : il suffit d'une majorité des voix pour prendre une telle décision. Le nouvel État pourrait apparaître officiellement le 9 juillet 2011.

Félicitons les courageux chrétiens de l’État sud-soudanais pour leur victoire !

SOUDANES, Arabes soudanais, Arabo-soudanais, peuple, principale population du Soudan (principalement les régions du centre, du nord et de l'ouest du pays). La population est d'environ 15 millions de personnes, dont 13,5 millions de personnes au Soudan et 1,25 million de personnes au Tchad. Ils sont répartis en plusieurs dizaines de groupes régionaux et tribaux : Shaigia, Barabra, Jaaliyin, etc. - dans la vallée du Nil ; Hasaniyya, Rufaa - sur le Nil Blanc ; champignons, etc. - sur le Nil Bleu ; Shukriya, Gawazma, etc. - dans le sud de la province de la mer Rouge ; bagtara - dans les savanes du Kordofan, du Darfour, du Bahr el-Ghazal et de l'est du Tchad ; Kababish, Hawavir, Hamar, Khomran, etc. - au nord de Baggara, etc. Ils parlent un dialecte arabe avec un certain nombre de sous-dialectes et de dialectes locaux. Les Soudanais sont des musulmans sunnites.

Les premiers groupes d'Arabes sont entrés au Soudan au IXe siècle depuis l'Égypte et l'Arabie via la mer Rouge. Aux IXe-Xe siècles, à la suite de leur mélange avec les Africains, des tribus arabo-soudanaises se sont formées qui, avec les Arabes de Haute-Égypte, ont commencé à s'installer sur le territoire des États nubiens chrétiens, puis à l'ouest jusqu'au lac Tchad. Dans ce vaste territoire, les Arabes se sont mêlés aux esclaves de diverses origines ethniques et à la population indigène, qui ont progressivement perdu leur langue et leur religion, mais ont conservé leur type anthropologique et leurs caractéristiques économiques et culturelles.

Les tribus et alliances tribales arabo-soudanaises établies ont été conquises par l’Égypte en 1820 et officiellement annexées à l’Empire ottoman. Une population urbaine arabophone apparaît, issue du mélange d'Européens, de Turcs, de Circassiens, d'Égyptiens avec des esclaves éthiopiens et sud-soudanais. La consolidation des Soudanais, accompagnée de l'arabisation de communautés ethniques hétérogènes, s'est intensifiée pendant la période du soulèvement mahdiste (1881-1898) et de l'État mahdiste. Au XXe siècle (périodes de copropriété et d'indépendance anglo-égyptiennes), la diffusion de la langue et de la culture arabes parmi la population soudanaise et sa consolidation au sein du peuple arabo-soudanais se sont poursuivies. Une intelligentsia nationale se constitue. La croissance du mouvement de libération a conduit à la proclamation du Soudan comme État indépendant en 1956 et au renforcement des processus de consolidation nationale.

Sur l'exploitation, l'agriculture irriguée manuelle et labourée (blé, orge, légumineuses, cultures maraîchères et melon, palmier dattier, etc.) est primordiale. La principale culture de rente est le coton. Au Darfour et dans le sud, l'agriculture manuelle prédomine (sorgho, mil, maïs, etc.). Certains Soudanais (kababish, etc.) pratiquent l'élevage bovin nomade (chameaux, chèvres, moutons) et semi-nomade (bovins et petit bétail) (baggara, etc.). Sur la côte de la mer Rouge, des communautés individuelles (dont certaines sont des descendants d'immigrants de la côte arabe) se livrent à la pêche, à l'exploitation de perles et de coraux et, dans les savanes du Kordofan, à la collecte de résines aromatiques.

Les types d'habitations sont divers : chez les Soudanais de Nubie, les maisons en pisé à toit plat ou en forme de dôme sont courantes, dans la vallée du Nil Bleu - des huttes rondes faites de branches et de roseaux ; il y a des cabanes sur pilotis ; la population nomade vit sous des tentes.

Le costume traditionnel est devenu particulièrement répandu pendant la période de l'État mahdiste, principalement de type panarabe (voir Arabes) avec un certain nombre de caractéristiques locales ; Une coiffure masculine typique est un turban.

La cuisine traditionnelle comprend des plats panarabes (pain plat, sauces aux haricots épicés, produits laitiers), africains (bière de sorgho - Mizr) et locaux.

Parmi les musulmans, il existe des adeptes d'ordres soufis rivaux, dont l'appartenance est héritée de la lignée paternelle et couvre souvent des régions entières et des groupes tribaux. Une variété de folklore musical et poétique, une vaste poésie professionnelle orale faisant l’éloge de « sa » tribu, blasphémant les autres, des paraboles, des anecdotes et des proverbes ont été préservés.