L’une des orientations de la politique étrangère russe était la pénétration en Asie centrale. Deux raisons ont poussé l'autocratie à annexer cette région.

1. Raison économique. Celui du milieu, avec son vaste territoire et son industrie sous-développée, était un marché de premier ordre et une source de matières premières pour la jeune industrie russe. Des produits textiles, des produits métalliques, etc. y étaient vendus. Le coton était principalement exporté d'Asie centrale.

2. Une autre raison était de nature politique et était associée à la lutte contre l'Angleterre, qui tentait de faire de l'Asie centrale sa colonie.

Sur le plan socio-économique, ce territoire limitrophe de la Russie était hétérogène : les relations féodales y prédominaient tout en préservant les vestiges du système patriarcal.

Politiquement, l’Asie centrale était également hétérogène. En fait, il y avait une fragmentation féodale, une hostilité constante entre les émirats et les khanats. Toujours avec ???? siècle, trois grands États furent formés : l'émirat de Boukhara, les khanats de Kokand et de Khiva. A eux s'ajoutaient un certain nombre de fiefs indépendants. Le plus développé d'entre eux sur le plan économique était l'émirat de Boukhara, qui comptait plusieurs grandes villes concentrant l'artisanat et le commerce, ainsi que 38 caravansérails. Boukhara et Samarkand étaient les plus grands centres commerciaux d'Asie centrale.

L'intérêt de la Russie pour l'Asie centrale était grand même au premier semestre ??? siècle. Même alors, des tentatives ont été faites pour l’étudier. Dans les années 50, trois missions russes en Asie centrale ont été entreprises - scientifiques sous la direction du scientifique - orientaliste N.V. Khanykova, ambassade diplomatique N.P. Ignatiev, mission commerciale de Ch.Ch Valikhanov, ces missions avaient une tâche commune : étudier la situation politique et économique des États du Moyen-Orient.

Dans les années 60, le gouvernement russe a élaboré des plans de pénétration militaire en Asie centrale.

En 1864, les troupes sous le commandement du général de division M.G. Chernyaev lancèrent une attaque sur Tachkent, mais la première campagne se solda par un échec. Ce n’est qu’en 1865 que les troupes russes s’emparèrent de Tachkent.

En 1867, le gouverneur général du Turkestan fut formé, qui devint le centre d'une nouvelle attaque contre l'Asie centrale.

En 1868, le Kokand Khanat devint dépendant de la Russie.

En 1868, les troupes sous le commandement de K.P. Kaufman s'emparèrent de Samarkand et de Boukhara. Les deux plus grands États, Kokand et Boukhara, tout en conservant leur autonomie interne, se sont retrouvés subordonnés à la Russie.

« Au début de 1869, le gouvernement britannique, alors dirigé par le leader libéral Gladstone, proposa au gouvernement tsariste de créer une zone neutre entre les possessions de la Russie et de l'Angleterre en Asie centrale, qui serait inviolable pour les deux et empêcherait leur contact direct. Le gouvernement russe a accepté la création d'une telle zone intermédiaire et a proposé d'inclure l'Afghanistan dans sa composition, censée protéger le pays de la capture par l'Angleterre. Le gouvernement anglais a pris une mesure inverse : il a exigé une expansion significative du territoire neutre vers le nord, dans les zones qui faisaient l'objet des désirs de la Russie tsariste. Il n'a pas été possible de parvenir à un accord." Ibid., page 64.

L'Angleterre tenta d'étendre sa sphère d'influence plus au nord. À cet égard, elle a exigé que la Russie reconnaisse la frontière nord de l'Afghanistan comme étant le fleuve Amou-Daria, depuis son cours supérieur jusqu'à la pointe Khoja Saleh, au cours moyen de la steppe turkmène. Les différends entre la Russie et l'Angleterre durent trois mois et le 31 janvier 1873, le gouvernement tsariste reconnaît la frontière nord de l'Afghanistan comme la ligne proposée par l'Angleterre.

Cette concession n’était pas sans fondement ; la Russie poursuivait un objectif précis : affaiblir l’opposition de l’Angleterre à la conquête du Khanat de Khiva. 4 décembre 1872 Alexandre ?? a décidé d'organiser une campagne contre Khiva.

Après la prise de la capitale du Khiva Khanate, survenue le 10 juin 1873, un accord fut conclu avec le khan, selon lequel il devint vassal du roi et renonça à ses relations étrangères indépendantes avec d'autres États. Khiva tomba sous le protectorat de la Russie tsariste. La conquête de Khiva s'est déroulée sans complications internationales sérieuses, à l'exception des protestations de la presse anglaise. Mais six mois après ces événements, le ministre anglais des Affaires étrangères, Lord Grenville, adresse une lettre au gouvernement tsariste.

«La lettre indiquait que si la Russie continue d'avancer vers Merv, les tribus turkmènes voisines de Khiva pourraient tenter de chercher le salut auprès des Russes sur le territoire afghan. Dans ce cas, des affrontements pourraient facilement survenir entre les troupes russes et les Afghans. Le cabinet britannique a exprimé l'espoir que le gouvernement russe ne refuserait pas de reconnaître « l'indépendance » de l'Afghanistan comme une condition importante pour la sécurité de l'Inde britannique et la tranquillité de l'Asie. À proprement parler, le désir de protéger sa sphère d’influence des Russes était tout le contenu commercial de ce message extrêmement verbeux. Le gouvernement britannique n'a soulevé aucune objection à la subordination du Khiva Khanate. Cela est compréhensible : elle a elle-même cherché à faire de même avec l’Afghanistan. Gorchakov a de nouveau assuré au gouvernement britannique que la Russie considérait l’Afghanistan comme étant « complètement en dehors de la sphère de ses actions ». Il s’agit d’une répétition des déclarations faites à plusieurs reprises au cours de la décennie précédente. Si l’émir afghan craint des complications dues aux tribus turques, poursuit la réponse de Gorchakov, qu’il en informe à l’avance les dirigeants turkmènes afin qu’ils ne comptent pas sur son soutien.

Les négociations à la frontière afghane sont un exemple typique de diplomatie colonialiste. La conversation portait sur l’Afghanistan, mais au lieu de cela, le gouvernement britannique a agi comme partie prenante dans les négociations, s’arrogeant le « droit » de représenter ce pays » Ibid., p. 67.

La rivalité n’était pas dans l’intérêt de l’Angleterre et de la Russie. Dans un mémorandum daté du 29 avril 1875, Gorchakov déclarait la nécessité d'une « ceinture intermédiaire » qui les protégerait de la proximité. L’Afghanistan pourrait le devenir s’il y avait une reconnaissance mutuelle des deux côtés. Gorchakov a immédiatement assuré que la Russie n'avait plus l'intention d'étendre ses possessions en Asie centrale.

Ainsi, le processus long et complexe d’annexion combinait à la fois des éléments de conquête par la Russie et des éléments d’entrée volontaire dans sa composition (Merv, territoire limitrophe de l’Afghanistan, en 1885). Certains peuples d’Asie centrale ont volontairement rejoint la Russie, la préférant à la domination anglaise ou iranienne.

L’annexion de l’Asie centrale à la Russie avait une signification objectivement progressiste. Il se composait des éléments suivants :

1. L'esclavage a été aboli.

2. Les conflits féodaux sans fin et la ruine de la population ont pris fin.

3. L'Asie centrale a été entraînée dans la sphère des relations capitalistes, qui ont jeté les bases du développement d'une économie et d'une culture avancées.

4. L'annexion a lié la culture russe avancée à la culture originelle des peuples d'Asie centrale.

Les intérêts de la Russie en Asie centrale. Dans le sud-est de la Russie se trouvaient les territoires des États d'Asie centrale - l'émirat de Boukhara, les khanats de Kokand et de Khiva. Climatiquement, c'étaient des terres couvertes de déserts et de montagnes. L'élevage de bovins nomades était répandu ici. L'agriculture, possible près du fleuve Syr-Daria et du lac Issyk-Kul, était irriguée et nécessitait un travail énorme. Les régions de Samarkand, Tachkent et de la vallée de Fergana, qui avaient également la plus forte densité de population, possédaient la plus grande culture d'agriculture irriguée. L'artisanat et le commerce étaient florissants dans de nombreux domaines. Les plus grands marchés d'Asie centrale étaient situés à Boukhara et à Samarkand. Ces villes étaient simultanément célèbres comme centres d’apprentissage et de culture orientale.

La bourgeoisie industrielle russe a montré un grand intérêt pour la pénétration du marché d’Asie centrale, où les produits en provenance de Russie étaient compétitifs. Cependant, le développement des échanges commerciaux avec les villes d'Asie centrale était freiné par le manque de communications, la rivalité anglaise et le faible pouvoir d'achat de la population. En outre, des droits de douane élevés étaient en vigueur pour les commerçants non musulmans à Boukhara, Kokand et Samarkand. Par conséquent, l'essentiel du commerce russe en Asie centrale s'effectuait par l'intermédiaire de marchands tatars et bachkirs de Kazan et d'Oufa.

Historiquement, la bourgeoisie russe s’est habituée au clientélisme et au protectionnisme de l’État. La conscience impériale des marchands russes les a obligés à se tourner vers les autorités pour leur demander d'éliminer les obstacles à la maîtrise des marchés d'Asie centrale par des moyens militaro-politiques. La question du commerce avec l’Asie centrale a acquis une importance particulière aux yeux des industriels russes dans les années 1860, en lien avec la crise mondiale du coton provoquée par la guerre civile américaine. En 1862 et 1863 Les marchands russes ont adressé des appels au gouvernement pour obtenir des avantages commerciaux à Boukhara, Khiva et Kokand. Ils étaient sensibles à l’expansion commerciale anglaise dans cette région.

D'un point de vue politique, le gouvernement russe était intéressé par des acquisitions territoriales susceptibles de renforcer la position mondiale de l'empire et d'accroître le prestige du pouvoir suprême dans le pays. De plus, déplacer les frontières de la Russie plus au sud la rapprocherait des possessions coloniales de l'Angleterre, ce qui obligerait Londres à prendre davantage en compte la Russie dans la politique européenne.

Début de l'offensive russe en Asie centrale. À la fin des années 1850 du XIXe siècle, la Russie a pris des mesures concrètes pour pénétrer en Asie centrale. Puis trois missions russes sont organisées : scientifique (sous la direction de l'orientaliste N.V. Khanykov), diplomatique (ambassade de N.P. Ignatiev) et commerciale (dirigée par Ch.Ch. Valikhanov). Leur tâche était d'étudier la situation politique et économique des États du Moyen-Orient et d'établir des contacts plus étroits avec eux.

En outre, à la veille de la guerre de Crimée, la Russie a tenté de déplacer la frontière militaire d’Orenbourg vers Alma-Ata. Mais la guerre stoppa ces progrès. En 1863, lors d'une réunion de la réunion spéciale, le gouvernement discuta de la perspective d'une offensive militaire en Asie centrale. Les dignitaires (ministre de la Guerre D.A. Milyutin, gouverneur général d'Orenbourg A.P. Bezak, ministre des Finances M.H. Reiter, ministre des Affaires étrangères A.M. Gorchakov) étaient unis dans leur désir d'annexer ces territoires à l'Empire russe, mais ils divergeaient sur la question. de tactiques d'actions militaires et diplomatiques.

Cependant, en 1864, l'empereur ordonna une offensive contre le khanat de Kokand. Cette décision a été provoquée par la facilité avec laquelle le détachement russe sous le commandement du colonel M.G. Chernyaev a pris la forteresse de Suzak. Ce n'est pas un hasard si c'est Chernyaev qui a été chargé de mener l'offensive. Le 4 juin 1864, son détachement prend d'assaut la forteresse d'Aulie-Ata. Une semaine plus tard, un autre détachement russe sous le commandement du colonel N.A. Verevkin s'empare de la ville du Turkestan. Avec la prise de ces points fortifiés, la construction d'une nouvelle ligne (plus méridionale) des frontières russes a commencé - la ligne de front de Novokokand.

Prise de Tachkent. Parallèlement au renforcement de cette ligne, l'avancée militaire se poursuit. En septembre, Chimkent est prise, puis Chernyaev et son détachement tentent de s'emparer de Tachkent. Cependant, cela n’a pas abouti.

L'avancée des troupes russes a été facilitée par le retard militaro-économique des milices d'Asie centrale, ainsi que par les luttes politiques internes entre les dirigeants des États asiatiques. Alors que les troupes russes attendaient la fin de l'hiver, l'émir de Boukhara commença des opérations militaires contre Kokand. Chernyaev en a profité sans autorisation. Avec un petit détachement (2 000 personnes), il s'est dirigé vers Tachkent. Cette fois, il décida de couper d'abord la ville bien fortifiée des sources de nourriture et d'eau, puis de la prendre par un siège et une tempête. Contrairement aux prévisions des hommes politiques de Saint-Pétersbourg, ce plan fut un succès. Le 17 juin 1864, Tachkent se rend. Chernyaev a reçu un télégramme de félicitations de l'empereur, mais a été temporairement démis de ses fonctions pour sa propre volonté.

Formation du gouvernement général du Turkestan. La capture par les troupes russes des territoires du nord de Kokand et de Tachkent a stimulé l'expansion du commerce russe en Asie centrale et a également contribué à la transition des tribus du nord du Kirghizistan vers la citoyenneté russe. Dans le même temps, cela a conduit à un affrontement militaire avec Boukhara. Pour les troupes de l'émir de Boukhara, cela se transforme en défaite (8 mai 1866 à Irjar) et en annexion de Khojent. Et bien que l'émir ait tenté de conclure une trêve avec la Russie, celle-ci a été rejetée et l'avancée des troupes russes s'est poursuivie. Durant la période 1864-1866. Une partie des possessions du khanat de Kokand et une partie des terres de l'émir de Boukhara ont été annexées à l'empire russe. Le gouverneur général du Turkestan a été formé à partir du territoire conquis. C'était un bon tremplin pour une offensive dans les profondeurs de l'Asie centrale.

Annexion de Boukhara. En 1867-1868, les troupes russes sous le commandement du gouverneur général du Turkestan K.P. Kaufman menèrent une lutte intense avec l'émir de Boukhara. Soutenu par Londres, l’émir déclare une « guerre sainte » (gazavat) aux Russes. À la suite des opérations militaires réussies de l'armée de Kaufman, Samarkand a été prise. L'émirat n'a pas perdu sa souveraineté, mais est devenu vassal de la Russie. Le pouvoir de l'émir devint nominal.

L’avancée des troupes russes a mis à rude épreuve les relations russo-britanniques. L'Asie centrale était l'un des objets les plus attractifs pour l'Angleterre en termes de commerce. L’Inde, colonie britannique, souffrait de ruine économique et d’appauvrissement de sa population, de sorte que ses marchés avaient un faible pouvoir d’achat.

Les hommes politiques russes se sont rendu compte que l'empire s'était engagé sur la voie du développement bourgeois plus tard que les pays européens développés et qu'il avait tardé à fournir à son industrie des sources de matières premières et des marchés bon marché. Craignant de perdre les marchés d'Asie centrale au profit de l'Angleterre, l'élite politique a soutenu les acquis du gouvernement et a préconisé son développement économique rapide (L. Mayer, L. Polonsky). Mais il y avait aussi ceux qui dénonçaient « l'inconvénient de maîtriser l'Asie centrale » (Yu. Rossel, V. Korsh). Cela ralentit les transformations internes du pays et interfère avec la solution de la question des Balkans.

Le système militaro-politique a précédé l'intégration économique des régions occupées. Les produits britanniques ont continué de dominer les marchés d’Asie centrale. Incapable de résister à la concurrence économique, mais contrôlant les territoires d'Asie centrale par l'intermédiaire de ses troupes, le gouvernement russe a proposé aux autorités britanniques de s'entendre sur la répartition des sphères d'influence. Un tel accord a été signé en 1873. L'Angleterre a eu les « mains libres » en Afghanistan, la Russie a lancé une attaque sur Khiva. Il était dirigé par le lieutenant-général Verevkin.

Prise du Khanat de Khiva. Après la campagne de Khiva de 1873, couronnée de succès d'un point de vue militaire, le Khanat renonça aux terres de la rive droite de l'Amou-Daria au profit de la Russie et devint politiquement son vassal tout en conservant son autonomie interne. Dans le même temps, les troupes russes s'emparent des terres habitées par les tribus turkmènes. Le processus de conquête de l’Asie centrale s’achève en 1885 après l’annexion de Merv (la région frontalière de l’Afghanistan) à la Russie.

Les territoires des États d’Asie centrale ont été inclus de force dans l’Empire russe. Un régime semi-colonial leur fut instauré, imposé par l'administration tsariste. Mais en tant que partie intégrante de la Russie, les peuples d’Asie centrale ont eu la possibilité d’un développement économique accéléré. L'esclavage a été interdit et les affrontements militaires qui ont ravagé la population ont cessé. Le gouvernement russe se souciait du développement économique et culturel de la région et essayait de ne pas aggraver les problèmes nationaux. Des entreprises industrielles ont été créées, la technologie de la culture du coton a été améliorée, des écoles, des pharmacies et des hôpitaux ont été ouverts. L'Asie centrale a été progressivement entraînée dans le commerce intérieur russe, devenant une source de matières premières agricoles et un marché pour les textiles, les métaux et d'autres produits russes.

Les peuples d’Asie centrale n’étaient pas assimilés à l’Empire russe. Ils ont conservé leur culture d'origine, leurs caractéristiques nationales et religieuses. Les contemporains considéraient l'annexion de l'Asie centrale comme l'un des plus grands actes du gouvernement d'Alexandre II. En mémoire de cela, une plaque commémorative a été installée à l'église du Sauveur sur le Sang Versé à Saint-Pétersbourg.

La politique étrangère russe dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Après la guerre de Crimée, la Russie s’est affaiblie et ses principales positions ont été perdues. Abolir les restrictions du Traité de Paris = la tâche principale.

Changer le cap de la politique étrangère : il est nécessaire de concentrer toutes les forces pour résoudre le problème principal.

Le nouveau ministre des Affaires étrangères est Prince. A.M. Gorchakov.

"La Russie n'est pas en colère, elle est concentrée..." ( A.M. Gorchakov)

Principales orientations.

1) Direction de l'Europe occidentale

Années 60 – 80 XIXème siècle– de nombreuses alliances avec la Prusse (liens dynastiques, intérêts communs, idéologie conservatrice).

2) Direction Asie centrale.

Annexion, développement ultérieur et colonisation.

3) Direction des Balkans

Péninsule serbe, balkanique et roumaine - sanctuaire national. lutte contre le joug ottoman. Soutien russe (diplomatique, militaire, politique)

4) Direction Extrême-Orient

L'affaiblissement de la Chine.

1858– Traité d’Aigun

1860– Traité de Pékin

Russie – région de l'Amour, région d'Oussouri ; frontière le long de la rivière Amour.

Blagovechtchensk, Khabarovsk, Vladivostok.

5) direction japonaise

1855- Traité de Shimoda.

Les îles Kouriles sont destinées à la Russie, Sakhaline est à usage général.

1875- Traité de Saint-Pétersbourg.

Îles Kouriles - Japon, Sakhaline - Russie.

6)direction américaine

Soutien du Nord (!!!) dans la guerre entre le Nord et le Sud (soutien à l'Angleterre).

1867– vente de l'Alaska pour 7 000 000 $.

Fin du 19ème siècle– une tension croissante. La manifestation de profondes contradictions entre les pouvoirs. La tâche est de trouver des alliés. Fin du XIXe - début du XXe siècle - formation de 2 blocs hostiles.

La lutte pour l'abrogation du traité de Paris en 1856

Absence de flotte en mer Noire Þ La Russie ne peut pas s'immiscer dans les conflits internationaux. A.M. Gorchakov a mené la lutte pour l'abolition.

Formulation du programme: refus d'intervenir dans les affaires internationales

situations de conflit et recherche d'alliés pour résoudre le problème principal.

Une tentative de se concentrer sur la France (non conventionnel !!!)

1859- Alliance russo-française. N'a pas conduit au résultat souhaité.

Nouveau rapprochement avec la Prusse et l'Autriche.

Soutien de la Prusse à l'unification de toutes les terres allemandes sous sa direction.

1870- Guerre franco-prussienne.

Russie = neutralité. La France est détruite.

Et puis Gorchakov envoie des messages aux grandes puissances et à la Turquie "note circulaire": La Russie ne reconnaît pas les termes du Traité de Paris et refuse ses obligations de ne pas avoir de flotte en mer Noire.

La situation internationale est favorable à la Russie. L’Allemagne, reconnaissante de sa neutralité, ne s’y oppose pas. La France le veut, mais elle ne le peut pas. L'Angleterre s'y oppose, mais cela n'aide pas.

1871– La Conférence de Londres des grandes puissances sécurisée annulation de la neutralisation de la mer Noire.

La ligne de défense sud de la Russie a été recréée.

Le commerce extérieur à travers les détroits s'est développé.

La Russie peut à nouveau apporter son aide aux peuples de la péninsule balkanique.

La Russie dans le système des relations internationales après 1871

La France est affaiblie.

Le nouvel État est l'Empire allemand. Une politique étrangère agressive visant à dominer l’Europe occidentale.

Allemagne via l'Angleterre, la France.

Autriche-Hongrie – activation dans les Balkans.

La Russie cherche de nouveaux alliés. Allemagne (espérait achever la France).

1872- réunion des empereurs et ministres des Affaires étrangères de Russie, d'Allemagne, d'Autriche-Hongrie.

1873 – Union des Trois Empereurs. Résoudre les désaccords par des consultations politiques, des actions communes en cas de menace d'attaque contre l'une des puissances.

L’objectif de l’Allemagne est d’en finir avec la France. O. Bismarck = politique du militarisme allemand.

1875– « alerte guerre » = possible nouveau conflit.

Mais la Russie défend la France, malgré le traité. Soutenu par l'Angleterre.

Après 1875 – escalade des relations russo-allemandes.

G. – accord de « réassurance » pour trois empereurs.

Mais nous devons acquérir de nouveaux partenaires. La possibilité d'un rapprochement russo-français.

Annexion de l'Asie centrale.

Des frontières avec la Chine à la mer Caspienne, de l'Asie centrale au sud de l'Oural. 5 000 000 de personnes

Développement socio-économique inégal.

Elevage bovin, agriculture, artisanat et commerce sur différents territoires. Quasi-absence de production industrielle.

Une combinaison de relations patriarcales, esclavagistes et féodales-vassales.

Boukhara, Khiva, khanats de Kokand.

Boukhara et Samarkand sont les centres commerciaux les plus importants.

La raison de l’intensification de la politique étrangère au Moyen-Orient est la tentative de l’Angleterre de les coloniser.

Depuis la fin du 19ème siècle. – le développement économique des industriels et des commerçants.

Exportation – textiles, produits métalliques.

Importation – coton.

années 50 XIXème siècle– mission scientifique de N.V. Khanykov

Ambassade diplomatique de N.P.Ignatiev

Mission commerciale de Ch. Valikhanov

Tâche:étudier la situation politique et économique et préparer une offensive.

1863– décision de la commission spéciale sur l'offensive.

Le premier coup porté est le Kokand Khanat.

1864– Campagne de M.G. Chernyaev contre Tachkent. Infructueux.

Kokand – contradictions internes, lutte avec Boukhara.

1865– M.G. Chernyaev a effectivement pris Tachkent sans effusion de sang.

1866 - annexion de Tachkent à la Russie

1867 - création du gouvernement général du Turkestan.

1867-1868- combattez avec l'émir de Boukhara. Gazavat (soutien à l'Angleterre) annoncé à la Russie. Boukhara et Samarkand ont été prises. Conservation de la souveraineté nominale jusqu'en 1920

1873 – Campagne de Khiva. Abandon des terres le long de la rive droite de l'Amour-Daria. Vassal politique de la Russie avec autonomie interne jusqu'en 1920

1876- annexion du Kokand Khanat à la Russie dans le cadre du gouverneur général du Turkestan.

1885– la fin de l'annexion de l'Asie centrale par l'entrée volontaire de Merv (frontalière avec l'Afghanistan) en Russie.

Crise orientale 1875-1876

Après l'annulation du Traité de Paris, il existe une opportunité d'aider les peuples des Balkans.

Deuxième moitié du 19ème siècle.- désintégration de l'Empire ottoman.

Mouvement de libération nationale des peuples des Balkans.

1875- soulèvement en Bosnie-Herzégovine.

Étendu sur le territoire de la Bulgarie, de la Serbie, du Monténégro et de la Macédoine.

1876- La Serbie et Monténégro autonomes déclarent la guerre à la Turquie.

Forces inégales. Le mouvement est réprimé.

Au début d’un conflit, il y a une attitude attentiste.

Les revendications de la société pour l'AII – une action plus décisive !

Sociétés slaves russes de Saint-Pétersbourg, Moscou. I.S.Aksakov, M.M.Antokolsky, I.I.Mechnikov, D.I.Mendeleev et autres.

Assistance morale et matérielle aux rebelles.

Des volontaires ont été envoyés dans les Balkans - les médecins N.V. Sklifosovsky, S.P. Botkin, les artistes V.D. Polenov, K.E. Makovsky et d'autres.

1876- demande à la Porte (gouvernement turc) d'arrêter l'extermination des peuples slaves et de faire la paix avec la Serbie. En vain.

L'armée turque a réprimé le soulèvement en Bosnie-Herzégovine, envahi la Bulgarie et vaincu les troupes serbes.

avril 1877- déclaration de guerre à l'Empire Ottoman

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Date de création de la page : 2017-10-12

Annexion de l'Asie centrale

Les peuples les plus nombreux habitant l'Asie centrale sont les Kazakhs, les Ouzbeks, les Turkmènes, les Tadjiks et les Kirghizes. Au milieu du 19ème siècle. Certains d'entre eux menaient une vie nomade (élevage de bétail), d'autres (Ouzbeks, Tadjiks) menaient une vie sédentaire (agriculture). La religion dominante était l'Islam. Durant cette période, il y avait plusieurs États dans la région d'Asie centrale : l'émirat de Boukhara, le khanat de Khiva et le khanat de Kokand. Tous ces pays étaient faiblement centralisés, avaient un niveau de développement économique extrêmement faible et étaient souvent en conflit les uns avec les autres. Les ennemis capturés étaient vendus comme esclaves. Les bays, les beks et les hakims, chefs de familles nobles et riches, jouaient un rôle majeur dans la vie sociale et politique. Ayant atteint le poste de gouverneur d'un khan ou d'un émir, ils se transformèrent souvent en dirigeants semi-indépendants.

L’intérêt particulier que la Russie a commencé à porter à l’Asie centrale à partir du milieu du XIXe siècle s’explique par les éléments suivants : les raisons: rivalité géopolitique avec la Grande-Bretagne, qui utilise ses colonies (Inde) comme tremplin pour renforcer son influence dans la région de l'Asie centrale. La Russie avait l’intention de contrecarrer l’expansion britannique ; L'Asie centrale sous-développée était un marché idéal pour les produits industriels russes et pouvait en même temps servir de base de matière première (coton).

La Russie commence à s’implanter au Kazakhstan dans les années 1820. Au milieu du siècle, l’entrée du Kazakhstan dans la Russie était déjà achevée.

Dans la première moitié des années 1850. La pénétration russe a commencé profondément en Asie centrale par le nord-ouest et le nord-est. Les lignes militaires Syrdarya et Nouvelle-Sibérie sont apparues. Les troupes russes étaient donc déjà implantées aux frontières du Kokand Khanate.

Au milieu de 1864, la conquête du Kokand Khanate commença. Détachements des colonels M.G. Chernyaev et N.A. Verevkin envahit son territoire des deux côtés et s'empara des villes du Turkestan, de Chimkent et, en 1865, de la capitale, Tachkent. En 1866, le gouverneur général du Turkestan est créé. Commence alors la guerre contre l’émirat de Boukhara. Le gouverneur général du Turkestan, P.K. Kaufman inflige un certain nombre de défaites aux troupes de l'émir Muzaffar-Eddin, qui répondent en déclarant la ghazavat (guerre sainte) aux Russes, mais cela n'aide pas. En mai 1868, P.K. Kaufman a capturé Samarkand et s'est installé à Boukhara. Seul le soulèvement anti-russe de Samarkand a sauvé l'émirat de la défaite finale. PC. Kaufman a été contraint de revenir et de réprimer la rébellion.

En janvier 1868, la Russie conclut un traité de paix avec le souverain de Kokand, Khudoyar Khan, et en juin de la même année, avec l'émir de Boukhara. Les deux États ont cédé des territoires importants à l'Empire russe, ont payé des indemnités, mais surtout ont reconnu le protectorat russe sur eux-mêmes. Saint-Pétersbourg a délibérément préservé l’apparence d’un État pour les peuples d’Asie centrale, afin de ne pas provoquer la croissance d’un mouvement de libération nationale, dont les Britanniques pourraient profiter. De plus, les autorités russes étaient très sensibles aux coutumes, traditions et religions locales.

Au printemps 1873, les troupes russes sous le commandement général de K.P. Kaufman s'est déplacé de quatre directions vers Khiva, la capitale du dernier État indépendant de la région. La ville se rendit sans combat. Khan Mohammed Rahim II a tenté de s'échapper, mais il a été rattrapé et amené à la table des négociations. En août 1873, Khiva signa un accord avec la Russie aux termes similaires à ceux acceptés par Kokand et Boukhara.

En 1875, un soulèvement éclate à Kokand, à la répression duquel le détachement du général M.D. prend une part active. Skobelev, futur héros de la guerre russo-turque. Après la pacification des rebelles, en février 1876, le Kokand Khanate fut aboli, transférant l'ensemble de son territoire à l'Empire russe.

De 1877 à 1884 Les troupes russes se sont battues contre les tribus guerrières turkmènes. Médecin Général Skobelev a capturé en 1881 l'un des principaux bastions de la tribu Tekin - la forteresse Geok-Tepe. En 1884, le dernier bastion de la lutte turkmène, la ville de Merv, tombe.

Pour des raisons évidentes, la Grande-Bretagne avait une attitude extrêmement négative à l’égard de l’expansion russe en Asie centrale. Chaque victoire russe rapprochait ses possessions de l'Inde et de l'Afghanistan. En 1885-1887 la question des frontières et de la division des sphères d'influence a été résolue.

L'annexion de l'Asie centrale a eu à la fois des conséquences positives et négatives .

D’une part, la Russie a acquis une immense région, démontrant sa force et sa capacité à rivaliser avec la Grande-Bretagne. De nouveaux marchés et sources de matières premières pour l'industrie sont apparus.

D’autre part, Saint-Pétersbourg est responsable du développement de ces territoires arriérés, qui nécessitent d’énormes ressources humaines et matérielles. Les peuples d’Asie centrale ont peut-être davantage bénéficié de leur adhésion au puissant empire. Les guerres intestines constantes ont cessé, l'esclavage a été aboli et une familiarisation progressive avec les réalisations de la civilisation mondiale a commencé.

Chapitre 10. L'annexion définitive de l'Asie centrale à la Russie

En 1869, le Khanat de Khiva devint la formation étatique la plus hostile à la Russie en Asie centrale. Le Khan de Khiva a aidé les bandes de bandits turkmènes et kirghizes opérant sur le territoire russe avec des armes et de l'argent. En conséquence, en 1869, le gouvernement russe décida d'apaiser le khan agressif.

Il fut décidé d'agir contre le khan de deux côtés : du Turkestan et de la côte orientale de la mer Caspienne. Cette dernière direction était stratégiquement plus pratique.

Du 5 au 7 novembre 1869, une force de débarquement russe composée d'un bataillon d'infanterie et de cinquante cosaques équipés de six canons débarqua dans la baie de Krasnovodsk depuis les navires de la flottille caspienne. La force de débarquement était commandée par le colonel N. G. Stoletov. Une fortification militaire y fut fondée, et plus tard la ville de Krasnovodsk.

Dans le même temps, le gouverneur général Kaufman a envoyé un message menaçant au Khan de Khiva, dans lequel il a exigé de promouvoir le commerce russo-Khiva et d'autoriser les marchands russes à entrer dans le Khanat. Kaufman a accusé le khan d'avoir incité les tribus kazakhes à désobéir aux autorités russes et a exigé qu'il cesse de s'ingérer dans les affaires intérieures des zhuzes kazakhs.

Mais le Khiva Khan n'a pas voulu répondre à ce message du gouverneur général russe, et il avait une raison pour cela : les troubles parmi les Kazakhs se sont intensifiés, ils ont demandé de l'aide au Khan et ont même envoyé de riches cadeaux - 50 faucons, 100 stimulateurs. , 100 chameaux et 50 feutres blancs .

Khan commença à se préparer à la guerre contre les « infidèles ». Une tour dotée de vingt canons a été érigée dans la citadelle de Khiva. Les Khivans ont bloqué le chenal de l'Amou-Daria-Taldyk et ont dilué l'eau à travers des fossés afin que les navires russes ne puissent pas entrer dans le fleuve depuis la mer d'Aral. Une nouvelle forteresse, Dzhan-Kala, fut construite près du cap Urge sur la mer d'Aral, et les Khivans commencèrent à construire une autre fortification dans la région de Kara-Tamak.

Un marchand turc de passage fut annoncé comme ambassadeur du sultan turc, arrivé avec une offre d'alliance et d'assistance militaire de la brillante Porte.

Cependant, Kaufman a hésité et n’a pas déclenché la guerre. Cela était principalement dû aux activités de sabotage du ministère des Affaires étrangères, dirigées par le célèbre Gorchakov. L'introduction de troupes à Kuldzhi et au Turkestan oriental en 1871 a également joué un certain rôle dans le retard de l'opération.

Ce n'est qu'à la fin de l'hiver 1873 qu'il fut décidé de lancer une campagne contre Khiva. Les troupes russes ont marché en quatre détachements provenant de trois directions : du Turkestan - Kaufman avec un détachement de six mille personnes avec 18 canons ; du côté d'Orenbourg - le général Verevkin avec 3 500 personnes avec 8 canons et de la mer Caspienne deux détachements des troupes du district du Caucase - le colonel Mangyshlaksky Lomakin avec trois mille personnes avec 8 canons et le colonel de Krasnovodsk Markozov avec deux mille personnes avec 10 canons. Au total, environ 15 000 personnes équipées de 44 canons, 20 lance-roquettes, 4 600 chevaux et 20 000 chameaux étaient censées participer à l'opération.

Je note que l'opération impliquait des troupes de deux districts militaires : le Turkestan et le Caucase. Le commandant de la région militaire du Caucase et également gouverneur du Caucase, le grand-duc Mikhaïl Nikolaïevitch, a demandé à son frère de lui confier la direction de la prise de Khiva. Dans le même temps, le Grand-Duc n'entendait pas quitter Tiflis. C’est devenu l’argument principal de Kaufman, et c’est à lui qu’Alexandre II a confié le commandement général de l’opération.

Kaufman s'est soigneusement préparé pour la campagne. D'après leurs dessins réalisés personnellement, en 1871, au chantier naval de la Flottille d'Aral sur la Volga, des pontons en fer ont été fabriqués, destinés à la traversée de l'Amou-Daria. Un ponton était constitué de quatre caissons vissés ensemble. Chaque boîte pesait entre 80 et 100 kg. Ainsi, huit personnes pourraient facilement soulever le ponton vissé et le mettre à l'eau. Il a fallu environ deux heures pour assembler le ponton. Le ferry, assemblé à partir de pontons, pouvait supporter 2 canons et 16 personnes. Ces pontons étaient surnommés « Kaufmanns ». Pendant la campagne, les « Kaufmann » étaient transportés à dos de chameaux, mais non vides ; ils servaient de conteneurs pour stocker l'eau pour les chameaux, les chevaux et le bétail destiné à la viande.

Le détachement de Verevkin partit en campagne à la mi-février 1873 ; il se déplaça le long des routes de la Caspienne du Nord par petites transitions d'Emba à l'Amou-Daria. Le détachement du Turkestan (colonnes de Kaufman et Golovachev) est parti le 13 mars, le Transcaspien et Krasnovodsk - à la mi-mars, et le Mangyshlak - à la mi-avril.

Le détachement du Turkestan a résisté à la transition la plus difficile : le climat continental a montré tout son potentiel - les fortes gelées de mars ont été remplacées par une chaleur terrible en avril. À partir de la mi-avril, le détachement a traversé un désert sans eau, l'eau s'est épuisée, les gens ont commencé à mourir, et lorsque le 21 avril le détachement est arrivé au territoire d'Adam-Krylgan (traduit par « mort d'une personne »), personne espérait survivre. Heureusement, ils ont réussi à trouver des puits, ce qui a sauvé l'armée, et Kaufman a obstinément avancé. Le 12 mai, le détachement atteint l'Amou-Daria et, après plusieurs jours de repos, se rend à Khiva.

Deux détachements transcaspiens ont dû parcourir 700 milles le long des dunes de sable meubles du désert d'Oust-Urt. Le détachement de Krasnovodsk, incapable de résister aux difficultés de la transition, revint à mi-chemin, mais avec son mouvement il retarda la plus guerrière des tribus turkmènes - les Tekins. Le détachement de Mangyshlak, dont le chef d'état-major était le lieutenant-colonel Mikhaïl Dmitrievitch Skobelev, a surmonté le désert d'Oust-Urt par une chaleur de cinquante degrés, repoussant à plusieurs reprises les détachements attaquants de Khivans et de Turkmènes, et le 18 mai, près de Mangyt, s'est uni à Orenbourg de Verevkin. détachement. Le 20 mai, ici les troupes de Verevkin et Lomakin entrèrent dans une bataille acharnée avec les Khivans, les pertes des Khivans atteignirent trois mille. Et le 26 mai, les deux détachements se sont approchés de Khiva, où est ensuite arrivé le détachement du Turkestan de Kaufman.

Les commandants des détachements russes étaient impatients d'entrer les premiers à Khiva. Tôt le matin du 28 mai, le général Verevkin partit à l'assaut. Mais l'attaque de son détachement fut repoussée et Verevkin lui-même fut blessé au visage et céda le commandement à son chef d'état-major, le colonel Saranchev.

Le lendemain, 29 mai, Kaufman entame des négociations avec l'envoyé du Khan pour négocier les conditions de la reddition. Verevkin a reçu une note de Kaufman : « Je propose d'entrer dans la ville avec une partie du détachement et avec vos troupes et d'occuper la citadelle et les portes. Il ne devrait y avoir aucun vol. Une grande prudence est nécessaire, encore plus qu’avant. Je prends vos compagnies, vos canons et votre cavalerie pour qu'ils soient des représentants des districts du Caucase et d'Orenbourg. Je vous félicite pour votre victoire et pour votre blessure, que Dieu vous accorde un prompt rétablissement » (57. p. 258).

Verevkin a avalé la blague cruelle de Kaufman. Mais dans son détachement se trouvait un fringant lieutenant-colonel M.D. Skobelev, qui, sans rien demander à personne, a conduit deux compagnies de soldats à prendre d'assaut Khiva. Verevkin a envoyé un infirmier vers l'homme désobéissant avec l'ordre de s'arrêter, menaçant d'être abattu pour désobéissance. Skobelev a envoyé une réponse au patron : « C'est effrayant de rentrer, c'est dangereux de rester immobile, il ne reste plus qu'à prendre le palais du Khan » (9. P. 102).

Les camarades de Skobelev prirent le palais et ce n’est qu’à ce moment-là que les troupes de Kaufman entrèrent dans la ville en musique. Mais la victoire fut incomplète puisque Khan Mohammed Rahim II réussit à s'échapper de Khiva à la veille de l'assaut. Avec beaucoup de difficulté, Kaufman réussit à persuader le Khan de revenir.

La rencontre de Mohammed Rahim II avec le gouverneur général du Turkestan eut lieu le 2 juin 1873, non loin de Khiva, dans le jardin ombragé de Gandemian, la résidence de campagne du khan.

Les parties ont signé un traité de paix qui stipulait : « Le Khan se reconnaît comme le serviteur obéissant de l'empereur de toute la Russie, renonce à toutes relations amicales directes avec les dirigeants et les khans voisins et à conclure tout accord commercial ou autre avec eux et à leur insu. et avec l'autorisation des plus hautes autorités russes en Asie centrale, aucune action militaire ne sera entreprise contre eux. Toute la rive droite de l'Amou-Daria et les terres adjacentes de Khiva sont cédées à la Russie, et le khan s'engage à ne pas s'opposer au transfert d'une partie de ces terres à l'émir de Boukhara, si la volonté de l'empereur souverain suit. Les bateaux à vapeur et autres navires russes, tant gouvernementaux que privés, bénéficient d'une navigation gratuite et exclusive le long de l'Amou-Daria, et les navires de Khiva et de Boukhara n'utilisent ce droit qu'avec la permission de l'autorité suprême russe en Asie centrale...

Le gouvernement du Khan n'accepte pas divers immigrants russes qui apparaissent sans autorisation des autorités russes, quelle que soit leur nationalité, et arrête les criminels russes cachés dans le Khanat et les remet aux autorités russes. Tous les esclaves sont libérés pour toujours. Une amende (indemnité) est infligée à Khiva pour couvrir les dépenses du trésor russe liées à la guerre provoquée par le khan et ses sujets. Cendre.) d'un montant de 2 200 000 roubles, dont le paiement s'étale sur vingt ans.

Une partie des terres cédées à Khiva sur la rive droite de l'Amou-Daria allait directement à la Russie et la fortification Petro-Alexandrovskoe y fut érigée, occupée par une garnison russe. L’autre partie fut transférée à l’émir de Boukhara » (56. Livre deux. pp. 117-118).

Khan a dû libérer de nombreux esclaves, parmi lesquels il y avait au moins 40 000 Perses.

La tribu Yomut, forte de 175 000 membres, qui n'était que nominalement subordonnée au Khiva Khan, a créé de gros problèmes pour les Russes. Les Yomuts continuèrent à mener une guérilla ; ils refusèrent de libérer les esclaves, de fournir de la nourriture aux troupes russes et, bien sûr, n'allaient pas payer d'indemnités.

Kaufman s'est mis en colère et, le 6 juillet 1873, a émis l'ordre n° 1167 au major général Golovachev. Puisque cet ordre a servi de motif à une campagne dans la presse libérale russe et occidentale contre Kaufman, il convient de le citer dans son intégralité : « Afin de suivre de près l'avancement des collectes des Yomuds, je demande à Votre Excellence de se rendre en juillet Le 7 avec un détachement à Khazavat, où le placer dans un endroit convenable. Si Votre Excellence constate que les Yomuds ne collectent pas d'argent, mais envisagent de combattre les troupes, et peut-être de migrer, alors je vous suggère de vous déplacer immédiatement vers les nomades Yomud, situés le long du fossé de Khazavat et de ses branches, et de trahir ces Yoomuds. les nomades et les familles sont soumis à leur ruine et à leur extermination complètes et complètes, ainsi qu'à la confiscation de leurs biens, troupeaux, etc. » (57. P. 269).

Après avoir reçu cet ordre, Golovachev a affecté au détachement punitif 8 compagnies d'infanterie, 8 centaines de cosaques, 10 canons et 8 lance-roquettes, soit un total d'environ 3 000 soldats et cosaques.

À partir du 9 juillet, en 10 jours, les troupes russes ont tué plusieurs milliers de Turkmènes Yomut. Les journalistes anglais n'ont pas manqué l'occasion de qualifier les Russes de « Huns » et de « barbares » à cette occasion. Et à l’époque soviétique, un certain nombre d’historiens ont critiqué les actions de Kaufman. Ainsi, N.A. Khalfin a écrit : « L'extermination brutale des Turkmènes et le pillage de leurs nomades, de l'avis des autorités tsaristes, auraient dû avoir un impact moral sur la population de Khiva, sapant en elle tout désir de résistance, mais en fait c'était un acte de cruauté injustifiée, ne trouvant aucune explication »(61. p. 268).

L'historien émigré A. A. Kersnovsky a écrit : « Kaufman entreprit une expédition punitive contre les Turkmènes de Yomud et les conquit, tuant plus de 2 000 personnes les 14 et 15 juin. Dans ce cas, c’est précisément la tribu massacrée par le détachement de Bekovich qui a été détruite » (21. Vol. II. P. 292). (Il n’y avait rien, disent-ils, à faire des farces à l’époque de Pierre le Grand.)

Objectivement parlant, il faut reconnaître que les répressions brutales du gouvernement russe ne concernaient que des tribus individuelles qui se livraient au pillage avant même l'arrivée des Russes. La Russie a laissé une indépendance intérieure complète à tous les khanats d'Asie centrale, exigeant seulement la reconnaissance de son protectorat, la concession de certaines zones et points stratégiquement importants et la fin de la traite négrière.

Ainsi, le Kokand Khan Khudoyar n’avait aucune raison d’être mécontent du gouvernement russe. Au contraire, il favorisait le commerce russe et, par conséquent, réalisait de bons bénéfices. Les autorités russes étaient plutôt satisfaites de cette situation. Mais en juillet 1875, des troubles éclatèrent à Kokand. Les rebelles étaient dirigés par le Kipchak Abdurrahman-Avtobachi, le fils du régent du Khanat de Muslim-Kul, exécuté par Khan Khudoyar, un fanatique qui avait juré sur la tombe de Mahomet de faire la guerre aux « infidèles ». Tous les mécontents de la présence russe dans la région, tous privés de places avantageuses et d'influence, ainsi que l'ensemble du clergé, rejoignirent Avtobachi. Khudoyar Khan a fui vers le territoire russe et les rebelles ont proclamé le fils aîné de Khudoyar, Nasr-Eddin khan.

Début août 1875, quinze mille soldats de Kokand franchissent la frontière russe, envahissent la vallée d'Angren et assiègent la ville de Khojent.

Le gouverneur général Kaufman a répondu immédiatement. Il rassembla un détachement de 16 compagnies d'infanterie, 8 cents cosaques, 20 canons et 8 lance-roquettes, qui se concentrant le 19 août près de Khojent. À ce moment-là, l'armée de dix mille hommes d'Avtobachi avait occupé la forteresse Kokand de Makhram.

Le 20 août, le détachement russe partit de Khojent et devint le soir un camp près du village de Kastakoz. Le lendemain, le détachement repartit, repoussant constamment les escarmouches de la cavalerie de Kokand. Le soir, le détachement se trouvait déjà à six kilomètres de Makhram et passa la nuit près du village de Karakchikum.

Le matin du 22 août, le détachement russe lance une offensive et s'empare le même jour de la forteresse de Makhram. Les habitants de Kokand se sont précipités vers le Syr-Daria, dans l'espoir de s'échapper à la nage, et des centaines de personnes sont mortes sous les tirs de nos tirailleurs. Les Russes n'ont perdu que 5 morts et 8 blessés.

Quittant une petite garnison à Mahram, Kaufman partit le 26 août pour la capitale du Khanat, Kokand. Le 29 août, les troupes russes ont occupé Kokand sans tirer un seul coup de feu, et le 5 septembre, elles ont avancé plus loin et sont arrivées à Margelan le 8 septembre. Ici, pour poursuivre les détachements d'Avtobachi, un détachement volant a été formé sous le commandement du général de division Skobelev, composé de six centaines de cosaques, de deux compagnies d'infanterie montées sur des charrettes, d'une batterie de huit canons tirés par des chevaux et d'une équipe de fusées. Le détachement a occupé Osh, la ville la plus orientale du Khanat, sans combat et a dispersé les foules d'Avtobachi, qui ont fui vers Uzgent. Le 13 septembre, le détachement volant rentre à Margelan. Ainsi, en trois semaines, Kaufman prit possession de tout le Khanat.

Le 22 septembre 1875, le gouverneur général Kaufman a conclu un accord avec Khan Nasr-Edzin, selon lequel ce dernier se reconnaissait comme le serviteur obéissant du tsar russe, s'engageait à payer 500 000 roubles par an sous forme de tribut et cédait à la Russie. toutes les terres au nord de la rivière Naryn. À partir de ces terres, conformément à l'arrêté du gouvernement général du Turkestan du 16 octobre 1875, fut formé le département de Namangan, dont le chef fut nommé major général Skobelev, qui s'était distingué lors de la campagne de Kokand.

Après la conclusion du traité de paix, le détachement russe partit de Margelan et arriva à Namangan le 26 septembre.

Mais les terres nouvellement acquises n'étaient pas encore complètement conquises. Nasr Eddin, qui avait conclu un accord avec la Russie, n'a pas réussi à maintenir le calme dans la région. Abdurrahman-Avtobachi, qui était toujours en liberté, jouissait d'une grande autorité parmi le peuple Kokand. Il a de nouveau déclenché un soulèvement dont le centre était la ville d'Andijan. Avtobachi a réussi à renverser Nasr-Eddin et à proclamer le parent de Khudoyar, Pulat-bek (Fulash-bek) khan.

Pour réprimer le soulèvement du 28 septembre, un détachement du général de division Trotsky a été envoyé de Namangan, composé de 5,5 compagnies, d'une batterie à cheval, de 3,5 centaines de cosaques, soit un total de 1 400 personnes, ainsi que de 4 lance-roquettes. Environ 70 000 rebelles se sont accumulés à Andijan, sans compter les 15 000 Kara-Kirghiz de Pulat Beg, situés autour de la ville. Malgré une telle supériorité numérique de l'ennemi, le détachement russe parvient à occuper Andijan le 1er octobre. Mais le manque de force n'a pas permis à Trotsky de développer son succès jusqu'à la défaite totale des rebelles, comme ce fut le cas à Makhram. Après avoir détruit la moitié de la ville, le détachement russe est retourné le même jour à Namangan, où il est arrivé le 8 octobre.

Finalement, le 15 janvier 1876, la plus haute autorisation suivit « d'occuper le reste du Kokand Khanat lorsque Kaufman le reconnaîtra comme nécessaire » (6. T. XIII. P. 25).

Pendant ce temps, Skobelev a pris Andijan. Skobelev comptait 9 compagnies d'infanterie, 7 500 cosaques, 12 canons et une batterie de fusées, soit un total de 2 800 personnes. Le 8 janvier 1876, un détachement russe prend d'assaut le centre de la ville et les hauteurs de Gultube, où une batterie est immédiatement installée. Les pertes russes se limitent à deux tués et sept blessés (dont un officier). Les pertes du peuple Kokand furent énormes et Abdurrahman-Avtobachi lui-même s'enfuit à Assaka avec la majeure partie de son armée.

Puis quelque chose d’étrange s’est produit. Afin de ne pas être accusé de partialité, je citerai « l'Encyclopédie militaire » : « Le 9 janvier, les troupes ne rencontrèrent plus de résistance, mais comme les habitants n'étaient pas encore apparus avec une expression de soumission, les tirs d'artillerie reprirent dans le soirée, qui dura jusqu'au matin, et le 10 les troupes Le détachement était stationné dans la ville, que nous ne quittions plus à partir de ce moment-là » (6. T.P.S. 544).

Il s'avère que les défenseurs de la ville sont partis et que des civils ont été abattus simplement parce qu'ils étaient assis tranquillement chez eux.

Les habitants d'Assake, où Avtobachi s'est enfui avec ses partisans, se sont rapidement ralliés à lui. Le général Skobelev s'est rendu à Assak le 18 janvier et, dirigeant personnellement les tirs d'artillerie, a détruit les restes de l'armée de Kokand. Cette défaite finit par convaincre Autobaci de la futilité de toute résistance supplémentaire et, le 24 janvier, il se rendit volontairement aux Russes. Et le 28 janvier, un détachement volant russe a capturé dans le village de montagne d'Uch-Kurgan un autre coupable des troubles dans la région - Pulat-bek. Abdurrahman-Avtobachi fut exilé à Ekaterinoslav et Pulat-bek fut pendu à Margelan.

Khan Nasr-Eddin est revenu de Russie dans un Kokand apaisé et a commencé à prendre des mesures pour consolider son pouvoir, mais Skobelev a ensuite reçu un ordre de Kaufman d'annexer le Kokand Khanate à la Russie. En conséquence, Skobelev concentra rapidement ses troupes près de Kokand et arrêta le khan le 7 février 1876. Nasr-Eddin fut exilé à Orenbourg.

Le 19 février 1876, Alexandre II publia un décret visant à inclure la région nouvellement occupée, qui constituait le khanat de Kokand jusqu'en 1875, dans les frontières de l'Empire russe et à en former la région de Fergana.

Désormais, seule la tribu Kara-Kirghize restait invaincue. En avril 1876, le général Skobelev occupa Gulcha et battit les bandes kara-kirghizes à Yangi-Aryk, et au cours de l'été de la même année, il entreprit une expédition dans la vallée du Grand et du Petit Alai. À la suite de ces actions, les Kara-Kirghiz ont été contraints de « exprimer leur soumission » et l'administration coutumière des nomades a été établie dans leur tribu.

Avec l'annexion de la région de Fergana, le territoire de l'Empire russe a augmenté de 1 596 mètres carrés. miles avec une population allant jusqu'à 675 000 personnes.

En 1877, les steppes turkmènes s'avançaient dans les possessions russes d'Asie centrale comme un immense coin, divisant la région transcaspienne et le Turkestan et traversant toutes les routes des caravanes russes, de sorte que la communication entre Krasnovodsk et Tachkent devait être maintenue via Orenbourg.

Parmi les nombreuses tribus turkmènes, les plus guerrières étaient les Tekins. La tribu occupait l'oasis d'Akhal-Teke, qui était une petite bande de terre fertile de 240 verstes de long et pas plus de 20 verstes de large depuis le pied de la crête de Kopet-Dag, du village de Kizyl-Arvata au village de Gyaursa. Le nombre de Tekins (chomur) installés avant leur défaite en 1881 était fixé à 18 000 tentes. La défaite de Khiva fit une forte impression sur les Tekin, et déjà en 1876 ils commencèrent à parler de leur soumission au Shah perse. Cette circonstance a forcé le gouvernement russe en 1877 à envoyer une expédition du général Lomakin (9 compagnies d'infanterie, 2 centaines de cosaques, 8 canons, un total de 1820 personnes) pour l'occupation temporaire de Kizyl-Arvat en attendant la clarification de la question des mesures supplémentaires. pour garder la tribu Teke calme et obéissante.

L'offensive réussit, mais les Tekins se retirèrent à l'intérieur du pays. Le détachement russe a été contraint de rentrer faute de nourriture.

L'année suivante, 1878, pour renforcer la paix dans la région, les troupes russes sous le commandement du général Lomakin partirent de Chikishlyar et occupèrent le village de Chat, situé au confluent des rivières Atreka et Sumbar. Ici, les Russes ont construit une forteresse et y ont laissé une petite garnison.

Cependant, les Tekins ne se sont pas résignés, mais ont au contraire augmenté leurs attaques. Leurs détachements ont commencé à apparaître non seulement près de Krasnovodsk et autour de Chat, mais également sur la péninsule de Mangyshlak, puis ont même attaqué Chikishlyar. C'est pourquoi, au printemps 1879, il fut décidé d'organiser un détachement suffisant à Chat pour soumettre les Tekins au pouvoir russe. Après avoir occupé l'oasis d'Ahal-Teke, il était prévu de commencer l'occupation le long de l'Uzboy (l'ancien canal de l'Amou-Daria), en établissant des fortifications ici, dans le village d'Igdy, ou en un autre endroit pour assurer la route caravanière Krasnovodsk-Khiva.

Le détachement expéditionnaire était composé de 16 bataillons et quart, qui comptaient en temps de paix un effectif de 450 personnes, un total de 7 310 personnes, 18 centaines de cosaques et deux escadrons de cavalerie (2 900 personnes) et 34 canons (400 personnes). Parmi ces troupes, le détachement lui-même était composé de 4 000 fantassins, 2 000 cavaliers et 16 canons, le reste étant destiné à assurer les communications entre le détachement actif et la base. L'adjudant général I. D. Lazarev a été nommé chef de l'expédition.

Les calculs préliminaires pour la collecte des moyens de transport ne se sont pas concrétisés et le détachement a donc été réduit en fonction de la charge que pouvaient soulever 6 700 chameaux, soit jusqu'à huit bataillons et quart d'infanterie, dix escadrons et des centaines et 16 canons avec un parc d'artillerie. (80 cartouches chacun) pour un fusil et un demi-jeu d'obus pour un pistolet).

Le 17 juin 1879, l'avant-garde russe occupe Duz-Omul puis Karakal pour empêcher les Tekins de détourner l'eau de la rivière Sumbara.

En 1878, les Tekin commencèrent à construire une puissante forteresse sur la colline de Dengil-Tepe, que les Russes appelaient Geok-Tepe. Les troupes russes se dirigent vers elle. En chemin, le 14 août, le général I. D. Lazarev mourut de chaleur et le général Lomakin prit le commandement. Un fait intéressant : lors de l'enterrement de Lazarev, les roues du canon qui tirait le salut se sont soudainement effondrées, ce qui a été interprété comme un mauvais présage, même si cela n'avait rien de surnaturel - dans une telle chaleur et une telle sécheresse, de tels accidents avec des voitures en bois et les roues arrivaient souvent.

Le 21 août, les troupes russes chargées de se déplacer vers Geok-tepe (6 bataillons et quart, 6 centaines, 2 escadrons, 6 lance-roquettes et 12 canons) se sont concentrées à Bendesen et de là se sont déplacées vers Bami le long de la route passant par le col de Bendesen, seulement partiellement exploré par l’escouade d’avant-garde. Les troupes restantes (10 compagnies, 2 centaines, 4 canons et 2 lance-roquettes) sont restées à Khoja-kala et Bendesen pour assurer les communications entre Duz-olum et Bendesen.

Le 28 août 1879, les troupes russes s'approchèrent de la forteresse Tekin inachevée de Geok-Tepe. Le même jour, après un court barrage d'artillerie tiré par huit canons de campagne, les troupes russes ont pris d'assaut la forteresse. Cependant, les Tekins ont non seulement repoussé l'assaut, mais ont également contre-attaqué les Russes. Sur les 3 024 personnes qui ont pris part à la bataille, les pertes russes s'élevaient à 453 personnes et les Tekins, selon le rapport de Lomakin, à 2 000 personnes, mais en fait ce chiffre a été grandement exagéré par le général.

Le matin du 29 août, les troupes russes commencent à battre en retraite. Après la défaite de Lomakin, le prestige de la Russie en Asie centrale fut fortement ébranlé. La presse britannique s'est réjouie. Elle a eu une bonne occasion d'apaiser le sentiment d'amertume britannique suite à la défaite de Maiwand.

Une nouvelle campagne contre Geok-Tepe était prévue pour 1880. Alexandre II nomma le lieutenant-général Mikhaïl Dmitrievitch Skobelev, 37 ans, héros de Plevna et Sheinov, pour commander les troupes.

Skobelev a décidé de se battre de la même manière que se sont battus le général Souvorov et le général Bonaparte, dont les succès étaient en grande partie dus à la totale indépendance du commandant vis-à-vis de l'ingérence de ses supérieurs, et en particulier des politiciens et des diplomates. Même le despotique Paul Ier a été contraint de dire à Souvorov : « Combattez du mieux que vous pouvez ! Et le Directoire a tenté à plusieurs reprises de retirer le général Bonaparte du commandement en Italie pour avoir complètement ignoré ses ordres.

Le lieutenant-général Skobelev a en fait lancé un ultimatum au chef d'état-major N.N. Obruchev : « Le succès ne peut être que le résultat d'une confiance totale et réelle dans l'élu. Vous ne pouvez pas mettre votre patron dans une position qui lui rend difficile le développement de toutes ses énergies, de toutes ses capacités » (6. Vol. III. P. 285).

Le ministère de la Guerre a dû céder. Formellement, Skobelev était subordonné au commandant de l'armée du Caucase, mais aucune instruction de Tiflis (de l'autre côté de la mer, derrière les montagnes) ne lui fut reçue.

La première chose que fit Skobelev fut d'organiser la communication. Tous les approvisionnements des troupes russes étaient effectués uniquement par la mer Caspienne, et Skobelev a forcé le département maritime à nommer le capitaine de 2e rang Stepan Osipovich Makarov comme « chef de l'unité navale » dans la mer Caspienne. Le rang était trop petit pour un tel poste, mais il s'agissait du même Makarov, dont les bateaux miniers ont terrifié les Turcs en 1877-1878.

Le 1er mai 1880, Makarov arriva dans la mer Caspienne et le 23 mai, Skobelev donna un ordre : « Le chef de l'unité navale est chargé de surveiller tous les moyens navals, à la fois ceux qui m'ont été confiés par le ministère de la la Marine et ceux embauchés. Toutes les commandes de travail et d'expédition des navires sont passées par l'intermédiaire de l'aile adjudant de Makarov »(50. P. 86).

Makarov a non seulement attiré tous les navires de la flottille caspienne vers le transport militaire, mais a également mobilisé tous les navires de la société formellement privée, mais subventionnée et gérée par le Département maritime du Caucase et de Mercure. En outre, plus de 100 goélettes privées ont été affrétées.

Pour se déplacer à travers le désert, sur ordre de Skobelev, jusqu'à 20 000 chameaux ont été rassemblés de toute l'Asie centrale. Dans le même temps, les préparatifs pour la construction du chemin de fer transcaspien ont commencé, c'est-à-dire que les constructeurs ferroviaires ont dû suivre immédiatement les troupes.

Sur ordre de Skobelev, les troupes devaient utiliser largement à la fois le télégraphe électrique et le télégraphe-héliographe solaire. Les indigènes furent informés que toute tentative de désactiver les lignes télégraphiques « ne serait punie que par la mort ». Le vol de cartouches, auquel les chameliers turkmènes commencèrent à se livrer, était puni de la même manière.

Lors de la préparation de la campagne, le général Skobelev n'a pas oublié le sport ni les prostituées. En marge du rapport du médecin hygiéniste, il écrit : « Je vous demande de prendre dès maintenant un arrêté, au prix d'une somme extraordinaire, pour prescrire des jeux aux soldats en fonction du nombre de fortifications tant sur les lignes de communication que dans l'oasis. Je reconnais les jeux de ballon comme des jeux utiles, et il faut des ballons de différentes tailles, durables et beaux. Les quilles peuvent être disposées presque n'importe où sur place, et il suffit d'écrire quelques boules de bois ou d'os... Notre soldat est jeune...

La question des femmes publiques est très importante. Il est nécessaire d'avoir des blanchisseuses et des stagiaires en général dans les fortifications arrière pour les soldats. Et pour cela, il en faut un nombre suffisant. J'attendrai le rapport du chef d'état-major » (12. p. 120). 3 000 roubles ont été dépensés pour recruter des « stagiaires ».

Pour participer à l'expédition, trois bataillons ont été alloués parmi les régiments de la 1re brigade de la 19e division d'infanterie et un bataillon chacun des régiments de Shirvan, du Daghestan et d'Absheron. La cavalerie se composait de deux escadrons du 15e régiment de dragons de Tver et de deux cents régiments de cavalerie de Taman. Le nombre total d'infanterie et de cavalerie ne dépassait pas 8 000 personnes.

Parmi les unités d'artillerie, les 3e et 4e batteries de la 19e brigade d'artillerie, la 4e batterie de la 20e brigade d'artillerie et les 1re et 6e batteries de la 21e brigade d'artillerie ont pris part à la campagne. Tous étaient armés de canons de campagne légers en acier mod. 1877 (8 canons par batterie). De plus, sur la propriété des fortifications transcaspiennes, Skobelev s'est vu attribuer 16 (et selon d'autres sources 10) mortiers lisses de 1/2 livre (152 mm) mod. 1838 et vingt canons en cuivre de 4 et 9 livres mod. 1867. De plus, le capitaine de 2e rang Makarov leur a attribué 5 canisters et serviteurs (28 marins) issus des réserves de la flottille caspienne. Les cartouches étaient des installations de 6 ou 10 canons qui tiraient des cartouches de fusil. Ces installations disposaient d'un grand affût de canon. L'avantage des cartouches était leur cadence de tir élevée - jusqu'à 300 coups par minute, l'inconvénient était leur poids et leurs dimensions importants et leur courte portée de tir (jusqu'à 1 200 m). Les serviteurs des tireurs de raisin sont devenus de bonnes cibles pour l'infanterie ennemie armée de fusils modernes. Ainsi, en 1876, la mitraille fut retirée de l'arsenal de l'armée russe, mais en Asie, elle resta une arme tout à fait moderne et terrifia les « laquais ».

Le 24 novembre 1880, l'avant-garde des troupes russes part en campagne contre Geok-Tepe. Le 21 décembre, nos troupes s'approchent de la forteresse.

La forteresse de Geok-Tepe était un quadrilatère irrégulier entouré d'un mur avec des côtés : nord - 870 m, sud - 512 m, est - 1536 m et ouest - 1440 m. Le mur était constitué d'un remblai de terre de plus de 4 m de haut, plus. plus de 10 m de large à la base et 6,5 à 8,5 m au sommet.

30 000 guerriers Tekin se sont installés dans la forteresse, dont environ 10 000 cavaliers. Mais ils ne disposaient que de 5 000 armes à feu, dont seulement 600 environ étaient des fusils. L'artillerie de la forteresse se composait d'un canon de 6 livres sur un chariot à roues et de deux anciens canons en fonte sur les murs de la forteresse.

Skobelev n'a pas réussi à bloquer la forteresse. Les historiens pré-révolutionnaires et certains historiens modernes soutiennent qu'avec de petites forces (jusqu'à 7 000 personnes), il était impossible de bloquer la forteresse. Cette affirmation ne résiste évidemment pas à la critique : pour bloquer un quadrilatère irrégulier d’une taille maximale de 1 500 à 900 m, même la moitié suffirait. Les Russes avaient simplement peur d'une attaque soudaine des indigènes et occupaient des positions compactes, sans investir de manière dense toute la forteresse. Par conséquent, des renforts arrivaient à Geok-tepe presque tous les jours et de la nourriture était livrée.

Tard dans la soirée du 28 décembre, environ 4 000 Tekins, armés uniquement d'armes blanches, ont soudainement fait une sortie et ont capturé 8 canons russes dans les tranchées. Les Russes mobilisent de nouvelles forces et, sous le commandement du colonel Kouropatkine (le futur « héros mandchou »), chassent les « paresseux » de leurs tranchées. Cependant, les Tekins ont réussi à emmener les canons avec deux caisses de chargement et la bannière du régiment d'Absheron jusqu'à la forteresse. Les Russes ont perdu 5 officiers et 91 grades inférieurs tués, et un officier et 30 grades inférieurs blessés.

Le 30 décembre, les Tekins attaquent à nouveau les Russes, mais cette fois pas à droite, mais sur le flanc gauche. Ils tuèrent et blessèrent 150 Russes et emportèrent un autre canon. Les Tekins ont capturé le bombardier Agathon Nikitin et ont exigé qu'il leur apprenne à utiliser les armes à feu. Malgré la torture, il a refusé et a été tué. Les Tekins n'ont jamais réussi à apprendre à utiliser un tube télécommandé et le tir à partir d'armes capturées s'est avéré inefficace.

Pendant ce temps, l’artillerie russe détruisait progressivement la forteresse. De plus, les mortiers lisses de 1/2 livre mod. 1838 étaient beaucoup plus efficaces que les canons rayés mod. 1867 et 1877

Le 6 janvier 1881, les sapeurs commencèrent à creuser un passage souterrain dans la forteresse (« galerie de la mine »). Le 12 janvier à 11h20, une puissante mine terrestre a explosé sous le mur de la forteresse. L'infanterie s'est précipitée dans la brèche. Bientôt, les Tekins commencèrent à abandonner la forteresse, car celle-ci n'était entourée que de deux côtés. Après la retraite, le général Skobelev envoya des cosaques et des dragons qui poursuivirent les Tekins sur quinze verstes, leur tirant dessus avec des fusils et les coupant avec des épées sur leur passage. Certaines femmes et enfants ont été capturés et renvoyés à Geok-tepe.

Au cours de l'assaut, les Russes ont perdu 4 officiers et 55 grades inférieurs tués, 30 officiers et 309 grades inférieurs blessés et choqués. Les pertes estimées des Tekins sont de 6 à 8 000 personnes. Lors de la bataille du 12 janvier, l'artillerie russe a tiré 5 864 obus et 224 roquettes.

Trois jours après la prise de Geok-Tepe, Skobelev lança un appel aux Turkmènes : « J'annonce à toute la population d'Akhal-Teke que par la force des troupes de mon grand souverain, votre forteresse de Geok-Tepe a été prise et ses défenseurs ont été tués... Les troupes du puissant Tsar Blanc sont venues ici non pas pour ruiner les habitants de l'oasis d'Akhal-Teke, mais, au contraire, pour les apaiser et établir en eux un calme complet avec le désir de bien et de richesse. (29. p. 178-179).

Et la population de l'oasis d'Akhal-Teke s'est réconciliée. Serdar Tykma et les anciens ont prêté allégeance au tsar blanc et accepté la citoyenneté russe. Une députation de Tekins se rendit auprès d'Alexandre II et fut gracieusement reçue par lui. "Les Tekins sont de si bons gars", a déclaré le général Skobelev à propos des Tekins, "qu'amener plusieurs centaines de ces cavaliers à Vienne n'est pas la dernière chose" (23. T. II. P. 301).

En février 1881, les troupes russes occupèrent le district d’Achgabat, ce qui marqua la fin de la campagne. L'Empire russe a augmenté de 28 000 mètres carrés. verste.

En 1882, le lieutenant-général A.V. Komarov fut nommé chef de la région transcaspienne. Il accorda une attention particulière à la ville de Merv - « un nid de vol et de destruction, qui entrava le développement de presque toute l'Asie centrale » (6. T. XIII. P. 64), et à la fin de 1883 il y envoya Le capitaine Alikhanov et le major Tekin Mahmut-Kuli Khan avec une proposition aux Merviens d'accepter la citoyenneté russe. Cet ordre fut exécuté avec brio et déjà le 25 janvier 1884, une députation de Merviens arriva à Achgabat et présenta à Komarov une pétition adressée à l'empereur pour accepter la ville de Merv dans la citoyenneté russe. Le consentement le plus élevé fut bientôt reçu et les Merviens prêtèrent allégeance au tsar russe.

Toute avancée des troupes russes en Asie centrale provoquait l’hystérie à Londres et une explosion d’émotions dans la presse corrompue : « Les Russes vont en Inde ! Il est clair que cette propagande était destinée à l’homme de la rue britannique, afin qu’il soutienne plus volontiers les dépenses militaires et les aventures de son gouvernement. Mais un effet secondaire de ces campagnes fut que les Indiens commencèrent à croire que les Russes pouvaient venir les libérer des Britanniques. Dans les années 80 XIXème siècle Le célèbre orientaliste et chercheur en bouddhisme I. P. Minaev s'est rendu en Inde. Dans son carnet de voyage, publié seulement 75 ans plus tard, il écrit, non sans ironie : « Les Britanniques parlèrent tellement et longtemps de la possibilité d’une invasion russe que les Indiens les crurent » (52. p. 265).

En conséquence, les « pétitionnaires » ont afflué vers Tachkent. Donc, au début des années 1860. L'ambassade du Maharaja du Cachemire Rambir Singh est arrivée. Il a été reçu par le gouverneur militaire Chernyaev. Les envoyés de Sing ont déclaré que le peuple « attendait les Russes ». Chernyaev a été contraint de répondre que « le gouvernement russe ne cherche pas la conquête, mais seulement l'expansion et l'établissement d'un commerce bénéfique à tous les peuples avec lesquels il veut vivre en paix et en harmonie » (52. P. 275).

Puis un envoyé du Maharaja de la Principauté d'Indur est venu à Tachkent. Il a présenté une feuille de papier vierge aux officiers russes. Lorsque le drap était chauffé sur le feu, des lettres apparaissaient dessus. Le Maharaja Indura Muhamed-Galihan s'est adressé à l'empereur russe : « Après avoir entendu parler de vos actes héroïques, j'étais très heureux, ma joie est si grande que si je voulais tout exprimer, je n'aurais pas assez de papier. Ce message a été rédigé au nom de l'union des principautés d'Indur, Hyderabad, Bikaner, Jodhpur et Jaipur. Il se terminait par ces mots : « Lorsque les hostilités commenceront entre vous et les Britanniques, je leur ferai beaucoup de mal et, dans un délai d'un mois, je les chasserai tous de l'Inde » (52, p. 276).

Cette ambassade fut suivie par plusieurs autres. Bientôt, une nouvelle mission du Maharaja du Cachemire, dirigée par Baba Karam Parkaas, arriva à Tachkent. Et en 1879, le chef du district de Zeravshan reçut le gourou Charan Singh, soixante-dix ans. Dans la reliure d'un livre d'hymnes védiques, l'aîné portait un mince morceau de papier bleu. Il s'agissait d'une lettre écrite en pendjabi, non signée et non datée, adressée au gouverneur général du Turkestan. Le « grand prêtre et commandant en chef de la tribu sikh en Inde », Baba Ram Singh, lui a adressé un appel à l’aide.

Le sentiment anti-britannique en Inde était indissociable de l’espoir de l’arrivée des Russes et de l’aide de la Russie. En 1887, le Maharajah du Pendjab, privé du trône par les Britanniques et exilé à Londres, écrit à Saint-Pétersbourg qu'il « a été autorisé par la plupart des souverains de l'Inde à venir en Russie et à demander au gouvernement impérial de prendre en charge leurs affaires ». entre leurs propres mains. Ces souverains disposent collectivement d’une armée de trois cent mille hommes et sont prêts à un soulèvement dès que le gouvernement impérial décide d’agir contre l’Empire britannique dans l’Hindoustan » (52. P. 277).

Le gouvernement britannique a commencé au début des années 1980 à créer des problèmes aux Russes en Asie centrale. XIXème siècle a tenté d'entraîner l'émir afghan dans un conflit avec la Russie.

En 1883, l'émir Abdurrahman Khan, incité par les Britanniques, occupa l'oasis de Penda sur la rivière Murtaba. Khan avait déjà oublié l'hospitalité des Russes lorsqu'il était à Samarkand, les Berdankas russes et l'argent russe.

Le général britannique Lemsden avec un détachement de 1 500 soldats se rendit de l'Inde à Herat, puis une partie des Britanniques traversa les montagnes d'Herat et occupa la ville de Gullen (Gulran), à 60 milles de l'actuelle ville de Kushka.

Au même moment, les troupes afghanes s'emparent du point stratégique d'Akrabat, un carrefour de routes de montagne. Akrabat était habitée par des Turkmènes et se trouve aujourd'hui sur le territoire du Turkménistan.

Les troupes afghanes ont occupé le poste de Tash-Kepri sur la rivière Kouchka, où se trouve aujourd'hui la ville de Kouchka. La patience du général Komarov atteignit ses limites et il forma un détachement spécial Murghab pour repousser les envahisseurs. Le détachement comptait 8 compagnies d'infanterie, 3 cents cosaques, une centaine de Turkmènes à cheval, une équipe de sapeurs - environ 1 800 personnes au total et 4 canons de montagne.

Le 8 mars 1885, le détachement de Murgab s'est déplacé vers Aimak-Jaar, le 12 mars il s'est approché de la région de Krush-Dushan et le lendemain, il s'est approché de Kash-Kepri et s'est arrêté à un poste avancé russe de 30 policiers sur Kizil-Tepe. colline. À deux ou quatre verstes du détachement russe se trouvaient les positions des Afghans sous le commandement de Naib-Salar, qui disposaient de 2,5 mille cavaliers et d'un millier et demi d'infanterie équipés de huit canons.

Komarov a tenté de négocier avec les Afghans et l'officier britannique Captain Yetta. Comme l'a rapporté Komarov, les Afghans sont devenus de plus en plus impudents, considérant apparemment les négociations entamées avec eux comme un signe de faiblesse. Ils ont non seulement renforcé leurs positions, mais ont également couvert l'emplacement du détachement russe avec des postes et se sont même rendus à proximité du bivouac. Pour y mettre fin, Komarov a envoyé à Naib-Salar un ultimatum et une lettre privée, lui conseillant de ne pas amener l'affaire dans un conflit armé.

Le 18 mars 1885, à 5 heures du matin, des unités russes se dirigent vers les Afghans. Ils s'approchèrent à cinq cents pas de l'ennemi et s'arrêtèrent. Les Afghans ont ouvert le feu les premiers. Aux cris de « Alla », la cavalerie se lance à l'attaque. Les Russes les ont accueillis avec d'intenses tirs de fusils et d'artillerie, puis ont lancé une contre-attaque. Comme Abdurrahman Khan l'écrira plus tard dans son autobiographie, dès le début de la bataille, « les officiers anglais s'enfuirent immédiatement vers Herat, avec toutes leurs troupes et leur suite » (1. T. I. pp. 326-327). Les Afghans se sont également mis à leur courir après. Le général Komarov ne voulait pas se disputer avec l'émir et a interdit à la cavalerie de poursuivre les Afghans en fuite. Par conséquent, ils s'en sont sortis relativement facilement - environ 500 personnes ont été tuées et 24 ont été capturées. Le nombre de blessés est inconnu, mais ils étaient en tout cas nombreux. Naib-Salar lui-même a été blessé.

Parmi les trophées russes figuraient 8 canons afghans et 70 chameaux. Les pertes russes s'élèvent à 9 personnes tuées (1 officier et 8 grades inférieurs) et 35 personnes blessées et choquées (5 officiers et 30 grades inférieurs). Le général Komarov a reçu une épée en or avec des diamants d'Alexandre III pour la victoire à Kouchka. À propos, cette bataille était officiellement considérée comme la seule bataille sous le règne du «roi pacificateur».

Le lendemain de la victoire, le 19 mars 1885, une députation des Penda Saryks et Ersarins indépendants vint à Komarov avec une demande de les accepter comme citoyenneté russe. En conséquence, le district de Pendine a été créé à partir des terres débarrassées des Afghans.

Après la bataille de Kouchka, la Russie et l’Angleterre se retrouvèrent à nouveau au bord de la guerre.

Le gouvernement britannique a exigé que lors de la prochaine délimitation, la Russie fournisse à l'Afghanistan Penje et certains autres territoires turkmènes. Le gouvernement russe a refusé d'accéder à ces demandes, invoquant le fait que ces terres étaient habitées par des Turkmènes et n'avaient jamais appartenu à l'Afghanistan.

Enfin, à Londres, le 29 août (10 septembre 1885), l'ambassadeur de Russie Georg von Staal et le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères Robert Cecil Lord Salisbury signèrent un accord sur la délimitation des possessions afghanes de Khoja-Saleh à Harirud. Aux termes de cet accord, l'Afghanistan était inclus sans condition dans la zone d'intérêts britanniques. La Russie a accepté d’inclure le Badakhshan, auparavant indépendant, ainsi que le district de Wakhan relié au Badakhshan, à l’Afghanistan. La frontière des sphères d'intérêt russe et anglaise a été établie le long de la rivière Amou-Daria de sorte que la zone russe soit située au nord-ouest de l'Amou-Daria et la zone anglaise à l'est, au sud-est et au sud.

Une délimitation plus détaillée des terres a été incluse dans le protocole russo-anglais du 10 (22) juillet 1887, signé à Saint-Pétersbourg par le directeur du département asiatique I. A. Zinoviev et le colonel West Ridgway.

Dans ces accords, la Russie a fait une grande concession à l'Angleterre : son protectorat sur l'Afghanistan a été fixé. Permettez-moi de vous rappeler qu'en janvier 1873, le prince Gorchakov et le Premier ministre anglais William Gladstone ont convenu de considérer l'Afghanistan comme une « zone neutre ». De plus, les terres contestées de la région d'Amou-Daria, habitées par des Turkmènes, ont été transférées à l'Afghanistan. En 1970, ces Turkmènes comptaient environ trois cent mille personnes et représentaient 2 % de la population afghane.

Accords de 1885 et 1887 n'a aplani que temporairement et légèrement le conflit entre l'Angleterre et la Russie en Asie centrale. Les Britanniques étendirent les chemins de fer jusqu'au nord de l'Inde. Plusieurs fois, ils allaient les construire même sur le territoire afghan, mais ils ne les ont toujours pas construits (en 2002).

À son tour, la Russie a également commencé à construire intensivement des chemins de fer en Asie centrale. Ainsi, la construction du chemin de fer transcaspien a commencé avec l'arrivée de Skobelev à Krasnovodsk. Le 4 octobre 1880, la voie ferrée était posée de Krasnovodsk à Mulla-Kara, sur une distance de 22,5 verstes, et au début de janvier 1881 - déjà jusqu'à la 115e verste. En 1885, le chemin de fer atteint Achgabat, en 1886 - Chardzhou et en 1888 - Samarkand.

Les chemins de fer russes furent également étendus aux principaux ports de la mer Caspienne. En 1883, la ligne Poti-Bakou entre en service et en mai 1894, Rostov-sur-le-Don est reliée à Petrovsk.

En 1885, il fut décidé de créer la flottille Amou-Daria, qui exista jusqu'en 1917. Les deux premiers grands navires à vapeur - "Tsar" et "Tsarina" - d'un déplacement de 165 tonnes furent construits en 1887 à Saint-Pétersbourg et démontés et livré à l'Amou-Daria. Ils ont commencé la navigation en 1888. En 1895-1901. 4 autres bateaux à vapeur, 2 vedettes à vapeur et 9 barges ont été mis en service. Il est curieux que dès le début, tous les navires de la flottille fonctionnaient au pétrole. Ce fut la première flottille russe convertie au carburant liquide. Par exemple, dans la flotte de la mer Noire, en 1905, un seul navire (le cuirassé Rostislav) était converti au pétrole, et même alors seulement partiellement.

Kouchka, le point le plus méridional de l’Empire russe, devint un bastion important dans la lutte contre l’Angleterre. Kouchka a été transformée en forteresse. Le 30 mai 1893, une compagnie d'artillerie de forteresse distincte y fut formée et, le 1er février 1902, il y avait déjà trois compagnies d'artillerie de forteresse. À cette époque, l'armement de la forteresse se composait de vingt-six canons légers de campagne mod. 1877, dix mortiers de campagne de 6 pouces (152 mm) et seize mortiers lisses de 1/2 livre (152 mm) mod. 1838. Cet armement ne pouvait être comparé aux forteresses occidentales de la Russie, comme Ivangorod ou Brest, mais l'artillerie de la forteresse de Kouchka suffisait contre toute l'artillerie de l'Afghanistan.

Un département d'artillerie de siège était également concentré à Kushka, composé de seize canons de siège de 6 pouces (152 mm) pesant 120 livres, seize canons de campagne légers mod. 1877, quatre mortiers de champ léger de 8 pouces (203 mm) et seize mortiers lisses de 1/2 livre. En cas de guerre avec l'Afghanistan, il n'était pas nécessaire de recourir à des canons lourds de 6 pouces ni à des mortiers de 8 pouces. Ces canons étaient destinés aux forteresses indiennes.

En 1900, Kouchka via Merv a été reliée au chemin de fer transcaspien et en 1906, le chemin de fer stratégique Orenbourg - Tachkent (1 852 km) est entré en service. Le chemin de fer a atteint Orenbourg en 1877. Ainsi, la Russie a pu transférer du personnel et de l'artillerie vers l'Afghanistan et le nord de l'Inde beaucoup plus facilement et plus rapidement que l'Angleterre depuis sa mère patrie.

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