Maladie Causée par le virus variolique, elle se transmet d'une personne à l'autre par des gouttelettes en suspension dans l'air. Les patients se couvrent d'une éruption cutanée qui se transforme en ulcères sur la peau et les muqueuses des organes internes. Le taux de mortalité, selon la souche du virus, varie de 10 à 40 (parfois même 70) pour cent.
Qu'est-ce que la victoire ?. La variole est la seule maladie infectieuse complètement éradiquée par l'humanité. L’histoire de la lutte contre cette maladie n’a pas d’analogue.
On ne sait pas exactement comment et quand ce virus a commencé à tourmenter les gens, mais nous pouvons garantir son existence depuis plusieurs milliers d’années. Au début, la variole s'est propagée sous forme d'épidémies, mais déjà au Moyen Âge, elle est devenue une présence permanente parmi les gens. Rien qu'en Europe, un million et demi de personnes en mouraient chaque année.
Nous avons essayé de nous battre. Les hindous intelligents, au 8ème siècle, ont réalisé que la variole ne survient qu'une fois dans la vie, et qu'une personne développe ensuite une immunité contre la maladie. Ils ont inventé la variolation - ils ont infecté des personnes en bonne santé à partir de patients présentant une forme bénigne : ils ont frotté le pus des ampoules sur la peau et dans le nez. La variation a été introduite en Europe au XVIIIe siècle.
Mais, premièrement, ce vaccin était dangereux : un patient sur cinquantième en mourait. Deuxièmement, en infectant les gens avec le vrai virus, les médecins eux-mêmes ont soutenu les foyers de la maladie. En général, la chose est tellement controversée que certains pays, comme la France, l'ont officiellement interdite.
Le 14 mai 1796, le médecin anglais Edward Jenner a frotté le contenu de flacons de la main de la paysanne Sarah Nelme dans deux incisions pratiquées sur la peau d'un garçon de huit ans, James Phips. Sarah souffrait de la variole de la vache, une maladie inoffensive transmise des vaches aux humains. Le 1er juillet, le médecin a vacciné le garçon avec la variole, et la variole n'a pas pris racine. A partir de cette époque commence l'histoire de la destruction de la variole sur la planète.
La vaccination contre la variole a commencé à être pratiquée dans de nombreux pays, et le terme « vaccin » a été introduit par Louis Pasteur – du latin vacca, « vache ». La nature a donné à l'homme un vaccin : le virus de la vaccine provoque la réponse immunitaire de l'organisme de la même manière que le virus variolique.
Le plan final pour l'éradication de la variole dans le monde a été élaboré par des médecins soviétiques et adopté lors de l'assemblée de l'Organisation mondiale de la santé en 1967. C’est quelque chose que l’URSS peut considérer comme un atout absolu, au même titre que la fuite de Gagarine et la victoire sur l’Allemagne nazie.
À cette époque, des poches de variole subsistaient en Afrique, en Asie et dans plusieurs pays d’Amérique latine. La première étape était la plus coûteuse, mais aussi la plus simple : vacciner le plus de personnes possible. Le rythme était incroyable. En 1974, il y avait 188 000 patients en Inde, mais en 1975 il n'y en avait aucun ; le dernier cas a été enregistré le 24 mai.
La deuxième et dernière étape de la lutte consiste à trouver une aiguille dans une botte de foin. Il était nécessaire de détecter et de supprimer les foyers isolés de la maladie et de s'assurer qu'aucune personne sur les milliards vivant sur Terre ne souffrait de variole.
Ils ont attrapé des malades partout dans le monde. En Indonésie, ils versaient 5 000 roupies à quiconque amenait un malade chez le médecin. En Inde, ils ont donné mille roupies pour cela, soit plusieurs fois plus que le revenu mensuel d'un paysan. En Afrique, les Américains ont mené l'opération Crocodile : une centaine d'équipes mobiles en hélicoptères se sont précipitées dans des zones reculées comme une ambulance. En 1976, une famille de 11 nomades infectés par la variole a été pourchassée par des centaines de médecins à bord d'hélicoptères et d'avions - ils ont été retrouvés quelque part à la frontière du Kenya et de l'Éthiopie.
Le 22 octobre 1977, dans la ville de Marka, au sud de la Somalie, un jeune homme consulte un médecin se plaignant de maux de tête et de fièvre. On lui a d'abord diagnostiqué le paludisme, puis la varicelle quelques jours plus tard. Cependant, le personnel de l'OMS a examiné le patient et a déterminé qu'il souffrait de la variole. Il s’agit du dernier cas d’infection par la variole d’origine naturelle sur la planète.
Le 8 mai 1980, lors de la 33e session de l'OMS, il fut officiellement annoncé que la variole avait été éradiquée de la planète.
Aujourd'hui les virus ne sont contenus que dans deux laboratoires : en Russie et aux USA, la question de leur destruction a été reportée à 2014.
02. Peste
Maladie causée par la bactérie de la peste Yersinia pestis. La peste se présente sous deux formes principales : bubonique et pneumonique. Avec le premier, les ganglions lymphatiques sont touchés, avec le second, les poumons. Sans traitement, après quelques jours de fièvre, la septicémie commence et, dans la plupart des cas, la mort survient.
Quelle est la victoire ?« Le premier cas a été constaté le 26 juillet 2009. Le patient s'est rendu chez les médecins dans un état grave et est décédé le 29 juillet. 11 personnes qui ont été en contact avec le patient ont été hospitalisées avec des signes de fièvre, deux d'entre elles sont décédées, les autres se sentent bien » - c'est à peu près à cela que ce message en provenance de Chine ressemble actuellement à des informations sur les épidémies de peste.
Un message d'une ville européenne en 1348 ressemblerait à ceci : « A Avignon, une peste a frappé tout le monde, des dizaines de milliers, aucun d'entre eux n'a survécu. Il n’y a personne pour retirer les cadavres des rues. Au total, entre 40 et 60 millions de personnes sont mortes durant cette pandémie.
La planète a connu trois pandémies de peste : la peste justinienne de 551 à 580, la peste noire de 1346 à 1353 et la pandémie de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Des épidémies locales éclataient également périodiquement. La maladie a été combattue par la quarantaine et - à la fin de l'ère prébactérienne - par la désinfection des maisons à l'acide carbolique.
Le premier vaccin à la fin du XIXe siècle a été créé par Vladimir Khavkin - un homme à la biographie fantastique, un juif d'Odessa, un étudiant de Mechnikov, un ancien membre de la Volonté du peuple, qui a été emprisonné à trois reprises et expulsé de l'université d'Odessa en raison à la politique. En 1889, à la suite de Mechnikov, il émigre à Paris, où il obtient d'abord un emploi de bibliothécaire puis d'assistant à l'Institut Pasteur.
Le vaccin Haffkine a été utilisé à des dizaines de millions de doses dans le monde jusque dans les années 1940. Contrairement au vaccin contre la variole, il n'est pas capable d'éradiquer la maladie, et les résultats ont été bien pires : il a réduit la morbidité de 2 à 5 fois et la mortalité de 10, mais il a quand même été utilisé parce qu'il n'y avait rien d'autre.
Un véritable traitement n’est apparu qu’après la Seconde Guerre mondiale, lorsque des médecins soviétiques ont utilisé la streptomycine récemment découverte pour aider à éradiquer la peste en Mandchourie en 1945-1947.
En fait, la même streptomycine est désormais utilisée contre la peste, et la population touchée par les épidémies est immunisée avec un vaccin vivant développé dans les années 30.
Aujourd'hui Jusqu'à 2,5 mille cas de peste sont enregistrés chaque année. Taux de mortalité - 5 à 10 %. Il n’y a pas eu d’épidémie ni d’épidémie majeure depuis plusieurs décennies. Il est difficile de dire dans quelle mesure le traitement lui-même joue un rôle à cet égard, et quelle est l’importance de l’identification systémique des patients et de leur isolement. Après tout, la peste a disparu des gens depuis des décennies.
03. Choléra
Maladie mains non lavées. Vibrio cholerae pénètre dans l'organisme par l'eau contaminée ou par contact avec les sécrétions des patients. Souvent, la maladie ne se développe pas du tout, mais dans 20 % des cas, les personnes infectées souffrent de diarrhée, de vomissements et de déshydratation.
Quelle est la victoire ? La maladie était terrible. Lors de la troisième pandémie de choléra en Russie en 1848, selon les statistiques officielles, il y a eu 1 772 439 cas, dont 690 150 mortels. Des émeutes liées au choléra ont éclaté lorsque des gens effrayés ont incendié des hôpitaux, croyant que les médecins étaient des empoisonneurs.
Voici ce qu'écrivait Nikolaï Leskov : « Lorsque le choléra est apparu dans notre pays à l'été 1892, à la toute fin du XIXe siècle, une divergence d'opinions est immédiatement apparue sur ce qu'il fallait faire. Les médecins disaient qu’il fallait tuer la virgule, mais les gens pensaient que les médecins devaient être tués. Il faut ajouter que non seulement les gens « pensaient » de cette façon, mais ils essayaient de la mettre en pratique. Plusieurs médecins qui avaient tenté de tuer la virgule pour le meilleur bénéfice de la cause ont eux-mêmes été tués. » La virgule est Vibrio cholerae, découvert par Robert Koch en 1883.
Avant l'avènement des antibiotiques, il n'existait pas de traitement sérieux contre le choléra, mais le même Vladimir Khavkin a créé en 1892 un vaccin très décent à partir de bactéries chauffées à Paris.
Il l'a testé sur lui-même et sur trois amis, les émigrés de Narodnaya Volya. Khavkin a décidé que même s’il avait fui la Russie, il devait aider à se faire vacciner. Si seulement ils me laissaient revenir. Pasteur lui-même a signé une lettre proposant d'établir la vaccination gratuite, et Khavkin l'a envoyée au conservateur de la science russe, le prince Alexandre d'Oldenbourg.
Khavkin, comme d'habitude, n'a pas été autorisé à entrer en Russie ; en conséquence, il s'est rendu en Inde et a publié en 1895 un rapport sur 42 000 personnes vaccinées et une réduction de 72 % de la mortalité. Il existe désormais un institut Haffkine à Bombay, comme chacun peut le constater en consultant le site Internet correspondant. Et le vaccin, bien que de nouvelle génération, est toujours proposé par l'OMS comme le principal remède contre le choléra dans ses foyers.
Aujourd'hui Plusieurs centaines de milliers de cas de choléra sont enregistrés chaque année dans les zones d'endémie. En 2010, la plupart des cas se sont produits en Afrique et à Haïti. Le taux de mortalité est de 1,2 %, bien inférieur à celui d’il y a un siècle, et cela grâce aux antibiotiques. Cependant, l’essentiel est la prévention et l’hygiène.
04. Ulcère
Maladie dommages à la membrane muqueuse de l'estomac et du duodénum sous l'influence de l'acide. Jusqu’à 15 % des habitants de la planète en souffrent.
Quelle est la victoire ? Un ulcère a toujours été considéré comme une maladie chronique : s’il s’aggrave, on le traitera et on attendra la prochaine exacerbation. Et ils l’ont traité en conséquence, réduisant ainsi l’acidité de l’estomac.
Jusqu'à ce que deux Australiens au début des années 80 du siècle dernier révolutionnent tellement la médecine que les opposants se déchirent encore lors des séminaires. (C'est d'ailleurs un phénomène courant en médecine : l'introduction d'un nouveau traitement n'a jamais eu lieu sans de vives controverses. Cinquante ans après le début de l'utilisation généralisée de la vaccine, par exemple, des dessins animés étaient encore publiés - des personnages avec des cornes qui a augmenté après les vaccinations contre la variole.)
Robin Warren a travaillé comme pathologiste à l'hôpital Royal Perth. Pendant de nombreuses années, il a ennuyé les médecins en déclarant qu'il avait découvert des colonies de bactéries dans l'estomac de patients atteints d'ulcères. Les médecins l'ignorèrent, répondant qu'aucune bactérie ne pouvait se multiplier dans l'acide. Peut-être qu'il aurait abandonné sans le jeune stagiaire persistant Barry Marshall, qui est venu à Warren avec une proposition de cultiver des bactéries et de prouver ensuite leur lien avec l'ulcère.
L’expérience n’a pas fonctionné dès le début : les microbes ne se sont pas développés dans les tubes à essai. Ils ont été accidentellement laissés sans surveillance pendant longtemps - c'était les vacances de Pâques. Et lorsque les chercheurs sont retournés au laboratoire, ils ont découvert des colonies en croissance. Marshall a mené une expérience : il a dilué des bactéries dans un bouillon de viande, l'a bu et a contracté une gastrite. Il a été guéri grâce au bismuth et à l’antibiotique métronidazole, détruisant complètement les bactéries présentes dans le corps. La bactérie a été nommée Helicobacter pylori.
Il s'est également avéré que de la moitié aux trois quarts de l'humanité entière sont infectés par Helicobacter, mais que tous ne provoquent pas d'ulcères.
Marshall s'est avéré être une personne exceptionnellement perspicace ; il a réussi à briser la résistance de la communauté médicale, habituée au fait qu'un patient atteint d'un ulcère est un patient à vie. En 2005, les Australiens ont reçu le prix Nobel pour leur découverte.
Aujourd'hui Le principal schéma thérapeutique des ulcères est la destruction d’Helicobacter pylori à l’aide d’antibiotiques. Cependant, il s’avère que les ulcères peuvent également être causés par d’autres facteurs, comme certains médicaments. Il y a encore un débat sur le pourcentage de tous les cas associés à des bactéries.
05. Tuberculose
Maladie nidifie le plus souvent dans les poumons, parfois dans les os et d’autres organes. Toux, perte de poids, intoxication corporelle, sueurs nocturnes.
Quelle est la victoire ? La victoire sur la tuberculose est plutôt conditionnelle. 130 ans se sont écoulés depuis que Robert Koch a découvert l'agent pathogène, la mycobactérie Mycobacterium tuberculosis, en 1882. Le premier vaccin a été créé à l’Institut Pasteur en 1921 et est encore utilisé aujourd’hui. C'est le même BCG que celui administré aux nouveau-nés. Le degré de sa protection laisse beaucoup à désirer et varie inexplicablement d'un pays à l'autre, d'une clinique à l'autre, jusqu'à l'inutilité totale.
La véritable avancée a eu lieu en 1943, lorsque Zelman Waksman a découvert la streptomycine, le premier antibiotique efficace contre la tuberculose. Vaksman est un autre émigré juif ukrainien parti pour les États-Unis en 1910. D’ailleurs, c’est lui qui a introduit le terme « antibiotique ». La streptomycine est utilisée depuis 1946 avec un succès continu, ce qui a valu à Waksman le prix Nobel. Mais en quelques années, des formes de tuberculose résistantes au médicament sont apparues, et désormais cet antibiotique ne peut plus être guéri du tout.
Dans les années 60, la rifampicine est apparue, qui est encore utilisée avec succès pour traiter. En moyenne dans le monde, 87 % des patients diagnostiqués pour la première fois guérissent de la tuberculose. Ceci, bien sûr, est très différent du début du siècle dernier et de tout le siècle avant-dernier, lorsque les médecins écrivaient : « La phtisie pulmonaire (tuberculose) est la maladie la plus courante et la plus courante. » Au XIXe siècle, un habitant sur sept en Europe mourait de consommation, et les statistiques n'existent tout simplement pas pour les pays les moins développés.
La tuberculose est désormais, en principe, curable. Les schémas thérapeutiques et les médicaments antimicrobiens sont connus ; si le traitement de première intention ne suffit pas, un traitement d'appoint est prescrit... Mais ! Regardons les statistiques de l'OMS pour 2012 : 8,6 millions de patients identifiés, 1,43 million sont décédés. Et ainsi de suite d'année en année.
En Russie, tout est encore pire : dans les années 90, a commencé une augmentation incontrôlée de l'incidence, qui a atteint son apogée en 2005. Nos taux de morbidité et de mortalité sont plusieurs fois plus élevés que dans n’importe quel pays développé. En Russie, environ 20 000 personnes meurent chaque année de la tuberculose. Et pourtant, nous sommes au troisième rang mondial en termes de résistance dite multidrogue. Ces types de bactéries qui ne sont pas traitées par les médicaments de première intention représentent une moyenne mondiale de 3,6 %. Le nôtre est de 23 %. Et 9 % d’entre eux ne sont pas traités par des médicaments de deuxième intention. Alors ils meurent.
Le système de santé de l'URSS est à blâmer : les patients étaient traités avec des schémas thérapeutiques non standard, avec des réserves - ils étaient admis à l'hôpital pendant longtemps. Mais cela n’est pas possible avec les microbes : ils se modifient et deviennent résistants aux médicaments. À l'hôpital, ces formulaires sont volontiers transmis aux voisins du service. En conséquence, tous les pays de l’ex-URSS sont les principaux fournisseurs mondiaux de formes résistantes de tuberculose.
Aujourd'hui L'OMS a adopté un programme de lutte contre la tuberculose. En moins de 20 ans, les médecins ont réduit la mortalité de 45 %. Ces dernières années, la Russie a également repris ses esprits, arrêté les activités amateurs et adopté des protocoles de traitement standard. Le monde teste actuellement 10 vaccins contre la tuberculose et 10 nouveaux médicaments. Cependant, la tuberculose est la deuxième maladie après le VIH.
06. Lèpre
Maladie connue parmi nous sous le nom de lèpre – de « déformer, défigurer ». Causée par Mycobacterium leprae, une mycobactérie liée à la tuberculose. Affecte la peau, le système nerveux, défigure une personne. Mène à la mort.
Qu'est-ce que la victoire ?. Même aujourd’hui, l’idée de contracter accidentellement la lèpre chez chacun d’entre nous injecte une bonne dose d’adrénaline dans le sang. Et il en a toujours été ainsi - pour une raison quelconque, cette maladie particulière a inspiré l'horreur aux gens. Probablement en raison de sa lenteur et de son caractère inévitable. La lèpre évolue de trois à quarante ans. Les pas du Commandant exécutés par des microbes.
Ils traitaient les lépreux en conséquence : dès le début du Moyen Âge, ils étaient entassés dans des colonies de lépreux, il y en avait des dizaines de milliers en Europe, ils recevaient une sépulture symbolique avec les mots : « Vous n'êtes pas vivant, vous êtes mort pour nous tous. ", ils ont été forcés de s'annoncer avec une cloche et un hochet, ils ont été tués pendant les croisades, castrés, etc.
La bactérie a été découverte par le médecin norvégien Gerhard Hansen en 1873. Il n'a pas pu être cultivé en dehors des humains pendant longtemps, et cela était nécessaire pour trouver un remède. Finalement, le Sheppard américain a commencé à multiplier des bactéries dans la plante des pattes des souris de laboratoire. La technique a été encore améliorée, puis ils ont découvert une autre espèce, outre l'homme, qui affecte la lèpre : le tatou à neuf bandes.
La marche de la lèpre s’est terminée par la même chose que de nombreuses infections : les antibiotiques. Dans les années 40 du 20e siècle, la dapsone est apparue, et dans les années 60, la rifampicine et la clofazimine. Ces trois médicaments sont toujours inclus au cours du traitement. La bactérie s'est révélée extrêmement flexible, n'ayant pas développé de mécanismes de résistance : ce n'est pas pour rien que cette mort était qualifiée de paresseuse au Moyen Âge.
Le principal antibiotique est la rifampicine, il a été découvert par les Italiens Piero Sensi et Maria Teresa Timbal en 1957. Ils ont été ravis du film de gangsters français Rififi, qui a donné son nom au médicament. Il a été relâché à mort à cause d'une bactérie en 1967.
Et en 1981, l'OMS a adopté un protocole pour le traitement de la lèpre : dapsone, rifampicine, clofazimine. Six mois ou un an selon la lésion. Ambulatoire.
Aujourd'hui Selon les statistiques de l'OMS, la lèpre sévit principalement en Inde, au Brésil, en Indonésie et en Tanzanie. L'année dernière, 182 000 personnes ont été touchées. Ce nombre diminue chaque année. A titre de comparaison : en 1985, plus de cinq millions de personnes souffraient de la lèpre.
07. Rage
Maladie causée par le virus de la rage après la morsure d'un animal malade. Les cellules nerveuses sont affectées et après 20 à 90 jours, les symptômes apparaissent : hydrophobie, hallucinations et paralysie. Se termine par la mort.
Quelle est la victoire ?«Les premiers patients qu'il a sauvés ont été si cruellement mordus par un chien enragé que, tout en effectuant une expérience sur eux, Pasteur semblait pouvoir se calmer à l'idée qu'il faisait une expérience sur des personnes qui étaient en réalité vouées à la mort. Mais seuls ses proches savaient à quel prix cette célébration avait été achetée. Quels sursauts d'espoir, suivis d'accès de sombre découragement, quelles journées langoureuses et quelles nuits douloureuses et blanches cet homme déjà d'âge moyen, épuisé par le travail et la maladie, a enduré entre le 6 juillet, lorsque le professeur Granchet, armé d'une seringue Pravatsev, a injecté pour la première fois le poison de la rage dans un être humain vivant, cette fois transformé en antidote, et le 26 octobre, lorsque Pasteur, après avoir attendu toutes les périodes d'incubation possibles, informe l'Académie, sous sa forme modeste habituelle, que le remède contre la rage est déjà un fait accompli » - telle est la description par Timiryazev de la première vaccination thérapeutique contre la rage, faite par Louis Pasteur le 6 juillet 1885 à Joseph Meister, neuf ans.
La méthode de guérison de la rage est intéressante car c’était la première fois. Contrairement à Edward Jenner, Pasteur savait bien qu'il existait une sorte d'agent infectieux, mais il ne pouvait pas le détecter : à cette époque, les virus n'étaient pas encore connus. Mais il a parfaitement exécuté la procédure : il a découvert la localisation du virus dans le cerveau, a réussi à le cultiver chez des lapins et a découvert que le virus était affaibli. Et surtout, j'ai découvert qu'une forme faible de la maladie se développe beaucoup plus rapidement que la rage classique. Cela signifie que le corps est immunisé plus rapidement.
Depuis lors, c'est ainsi qu'ils traitent les piqûres: ils sont rapidement immunisés.
En Russie, la première station de vaccination a bien sûr ouvert ses portes à Odessa, dans le laboratoire de Gamaleya, en 1886.
Aujourd'hui le traitement de la rage diffère peu du schéma développé par Pasteur.
08. Poliomyélite
Maladie est causée par un petit virus, Poliovirus hominis, découvert en 1909 en Autriche. Il infecte les intestins et, dans de rares cas - un sur 500 à 1 000 - pénètre dans le sang et, de là, dans la moelle épinière. Cette évolution provoque la paralysie et souvent la mort. Le plus souvent, les enfants tombent malades.
Quelle est la victoire ? La poliomyélite est une maladie paradoxale. Il a dépassé les pays développés grâce à une bonne hygiène. En général, on n’a entendu parler d’épidémies graves de poliomyélite qu’au XXe siècle. La raison en est que dans les pays sous-développés, en raison de conditions insalubres pendant la petite enfance, les enfants contractent une infection, mais en même temps, ils reçoivent également des anticorps contre celle-ci par le lait de leur mère. Il s'avère qu'il s'agit d'une greffe naturelle. Et si l'hygiène est bonne, alors l'infection dépasse une personne âgée, sans protection « laitière ».
Par exemple, plusieurs épidémies ont balayé les États-Unis : en 1916, 27 000 personnes, enfants et adultes, sont tombées malades. Rien qu’à New York, plus de deux mille morts ont été dénombrées. Et lors de l’épidémie de 1921, le futur président Roosevelt tomba malade, le laissant infirme à vie.
La maladie de Roosevelt a marqué le début de la lutte contre la polio. Il a investi son argent dans la recherche et les cliniques, et dans les années 30, l'amour des gens pour lui s'est organisé dans la soi-disant Marche des dix sous : des centaines de milliers de personnes lui ont envoyé des enveloppes avec des pièces de monnaie et ont ainsi collecté des millions de dollars pour la virologie.
Le premier vaccin a été créé en 1950 par Jonas Salk. C'était très coûteux car les reins de singes étaient utilisés comme matière première : 1 500 singes étaient nécessaires pour un million de doses de vaccin. Néanmoins, en 1956, 60 millions d’enfants en furent vaccinés, tuant 200 000 singes.
À peu près à la même époque, le scientifique Albert Sabin a produit un vaccin vivant qui ne nécessitait pas de tuer des animaux en si grande quantité. Aux États-Unis, on a longtemps hésité à l’utiliser : après tout, c’est un virus vivant. Sabin a ensuite transféré les souches en URSS, où les spécialistes Smorodintsev et Chumakov ont rapidement mis en place les tests et la production du vaccin. Ils l'ont testé sur eux-mêmes, leurs enfants, petits-enfants et petits-enfants d'amis.
Entre 1959 et 1961, 90 millions d’enfants et d’adolescents ont été vaccinés en Union soviétique. En URSS, la poliomyélite a disparu en tant que phénomène, il ne reste que des cas isolés. Depuis, les vaccins ont éradiqué la maladie dans le monde entier.
Aujourd'hui La polio est endémique dans certains pays d’Afrique et d’Asie. En 1988, l'OMS a adopté un programme de lutte contre la maladie et, en 2001, a réduit le nombre de cas de 350 000 à 1 500 par an. Un programme a désormais été adopté pour éradiquer complètement la maladie, tout comme cela a été le cas pour la variole.
09. Syphilis
Maladie Causée par Treponema pallidum, une bactérie principalement transmise sexuellement. D’abord, la lésion est locale (chancre mou), puis la peau, puis n’importe quel organe. Des dizaines d'années peuvent s'écouler entre l'apparition de la maladie et la mort du patient.
Quelle est la victoire ?« Écoute, mon oncle, continuai-je à voix haute, la gorge est une affaire secondaire. Nous aiderons également le pharynx, mais surtout, votre maladie générale doit être traitée. Et vous devrez suivre un traitement long, deux ans.
Puis le patient a levé les yeux au ciel. Et j'y lis mon verdict :
"Oui, docteur, vous êtes fou !"
Pourquoi cela prend-t-il autant de temps? - a demandé au patient. - Comment est-ce possible, deux ans ?! Je voudrais une sorte de gargarisme pour ma gorge... » - extrait des « Notes d'un jeune médecin » de Mikhaïl Boulgakov.
La syphilis a été introduite en Europe, probablement depuis l'Amérique. Le « mal français » a décimé les populations, il est même devenu à une certaine époque la principale cause de décès. Au début du XXe siècle, des régions entières souffraient de la syphilis et un membre de l'armée russe sur cinq était touché.
Les pommades au mercure, qui traitaient avec succès la syphilis secondaire, ont été introduites par Paracelse, après quoi elles ont été utilisées pendant 450 ans jusqu'au milieu du siècle dernier. Mais la maladie s’est propagée principalement à cause de l’analphabétisme de la population. Et le traitement a été long.
La syphilis a été traitée avec des préparations d'iode et d'arsenic jusqu'à la découverte des antibiotiques. De plus, le tout premier antibiotique, isolé par Sir Alexander Fleming en 1928, a carrément tué Treponema pallidum. Il s'est avéré que c'est la seule bactérie qui n'a pas encore réussi à développer une résistance à la pénicilline, c'est pourquoi elle est détruite. Cependant, plusieurs antibiotiques alternatifs sont désormais apparus. Le cours dure six jours.
Aujourd'hui Une autre vague de propagation de la syphilis a commencé. En 2009, 52 cas pour 100 000 habitants ont été enregistrés en Russie. Comme à l'époque de Boulgakov, la raison principale est que la syphilis a de nouveau cessé d'être terrible.
10. Rougeole
Maladie est due au virus de la rougeole, l'un des virus aéroportés les plus contagieux. La plupart du temps, les enfants tombent malades : éruptions cutanées, toux, fièvre, nombreuses complications, souvent mortelles.
Quelle est la victoire ? Auparavant, presque tous les enfants avaient la rougeole. Dans ce cas, de 1 à 20 % sont morts, selon la nutrition. Le simple fait d’ajouter des vitamines aux patients a réduit la mortalité de moitié. Aucun traitement radical n’a jamais été trouvé, et l’agent pathogène lui-même a été découvert très tard : en 1954. Le virus a été isolé par l'Américain John Enders et ses collègues, et déjà en 1960, ils ont reçu un vaccin efficace. Au même moment, les microbiologistes soviétiques recevaient également le vaccin.
Dans les pays développés, les enfants ont été vaccinés sans exception et la rougeole a rapidement décliné : le virus, connu pour sa contagiosité phénoménale, n'a pas brisé le blocage immunitaire.
Aujourd'hui L'OMS a annoncé un programme mondial de lutte contre la rougeole. En 2011, la mortalité due à ce phénomène a été réduite à 158 000 par an, contre 548 000 en 2000. Cependant, cela signifie que 430 enfants meurent chaque jour de la rougeole sur Terre. Tout simplement parce qu’ils ne reçoivent pas le vaccin à 1 $.
P.S. Bien sûr, il y a aussi le VIH. Mais c’est complètement nouveau : la maladie a été décrite en 1981 et le virus a été isolé en 1983. En 2012, 35,2 millions de personnes ont été infectées dans le monde, dont 2,7 millions de nouveaux cas et 1,6 million de décès. Sur toute la période, environ 30 millions de personnes sont mortes et plus de 60 millions ont été infectées. Bien entendu, ce chiffre n’est pas comparable au nombre de victimes de la variole ou de la peste, mais peu de temps s’est écoulé depuis le début de l’épidémie. Comme le montre l’expérience, une personne est plus féroce face aux infections qu’une infection ne l’est face à une personne. Nous pouvons donc nous aussi faire face au VIH. Après tout, ce n'est qu'un virus.
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Les responsables des morts les plus massives de l’histoire ne sont pas les hommes politiques qui ont déclenché les guerres. Les pandémies de maladies terribles ont été la cause des décès et des souffrances les plus répandues. Comment est-ce arrivé et où sont maintenant la peste, la variole, le typhus, la lèpre, le choléra ?
PESTE
Faits historiques sur la peste
La pandémie de peste a provoqué la mortalité la plus massive au milieu du XIVe siècle, balayant toute l’Eurasie et, selon les estimations les plus conservatrices des historiens, tuant 60 millions de personnes. Si l'on considère qu'à cette époque la population mondiale ne comptait que 450 millions d'habitants, on peut alors imaginer l'ampleur catastrophique de la « peste noire », comme on appelait cette maladie. En Europe, la population a diminué d'environ un tiers et la pénurie de main-d'œuvre s'est fait sentir ici pendant au moins 100 ans, les fermes ont été abandonnées et l'économie était dans un état désastreux. Au cours des siècles suivants, d'importantes épidémies de peste ont également été observées, la dernière ayant eu lieu en 1910-1911 dans le nord-est de la Chine.
Origine du nom de la peste
Les noms viennent de l'arabe. Les Arabes appelaient la peste « jummah », ce qui signifie « boule » ou « haricot ». La raison en était l'apparition du ganglion lymphatique enflammé d'un patient atteint de peste - le bubon.
Modes de propagation et symptômes de la peste
Il existe trois formes de peste : bubonique, pneumonique et septicémique. Tous sont causés par une seule bactérie, Yersinia pestis ou, plus simplement, le bacille de la peste. Ses porteurs sont des rongeurs dotés d’une immunité anti-peste. Et les puces qui ont piqué ces rats, également par morsure, le transmettent aux humains. La bactérie infecte l'œsophage de la puce, ce qui le bloque, et l'insecte devient éternellement affamé, mord tout le monde et l'infecte immédiatement par la plaie qui en résulte.
Méthodes de lutte contre la peste
À l’époque médiévale, les ganglions lymphatiques (bubons) enflammés par la peste étaient coupés ou cautérisés, les ouvrant ainsi. La peste était considérée comme un type d'empoisonnement dans lequel des miasmes venimeux pénétraient dans le corps humain. Le traitement consistait donc à prendre des antidotes connus à l'époque, par exemple des bijoux écrasés. De nos jours, la peste est vaincue avec succès grâce à des antibiotiques courants.
La peste est maintenant
Chaque année, environ 2,5 mille personnes sont infectées par la peste, mais il ne s'agit plus d'une épidémie massive, mais de cas partout dans le monde. Mais le bacille de la peste évolue constamment et les anciens médicaments ne sont pas efficaces. Ainsi, même si tout, pourrait-on dire, est sous le contrôle des médecins, la menace d'une catastrophe existe encore aujourd'hui. Un exemple en est le décès d'une personne enregistrée à Madagascar en 2007 à cause d'une souche du bacille de la peste, pour laquelle 8 types d'antibiotiques n'ont pas aidé.
VARIOLE
Faits historiques sur la variole
Au Moyen Âge, rares étaient les femmes qui ne présentaient pas de signes de lésions de variole sur le visage (puces), et les autres devaient cacher leurs cicatrices sous une épaisse couche de maquillage. Cela a influencé la mode d'un intérêt excessif pour les cosmétiques, qui a survécu jusqu'à ce jour. Selon les philologues, toutes les femmes d'aujourd'hui avec des combinaisons de lettres dans leur nom de famille « ryab » (Ryabko, Ryabinina, etc.), shadar et souvent généreuses (Shchedrins, Shadrins), Koryav (Koryavko, Koryaeva, Koryachko) avaient des ancêtres arborant des marques (rowans, généreux, etc., selon le dialecte). Des statistiques approximatives existent pour les XVIIe et XVIIIe siècles et indiquent qu'en Europe seulement, il y a eu 10 millions de nouveaux patients atteints de variole, dont 1,5 million ont été mortels. Grâce à cette infection, l’homme blanc colonisa les deux Amériques. Par exemple, les Espagnols ont introduit la variole au Mexique au XVIe siècle, causant la mort d'environ 3 millions de personnes parmi la population locale - les envahisseurs n'avaient plus personne avec qui se battre.
Origine du nom variole
« Variole » et « éruption cutanée » ont la même racine. En anglais, la variole s'appelle smallpox. Et la syphilis est appelée une grande éruption cutanée (grande vérole).
Modes de propagation et symptômes de la variole
Après avoir pénétré dans le corps humain, les variantes de la variole (Variola major et Variola) entraînent l'apparition de cloques-pustules sur la peau, dont les lieux de formation cicatrisent ensuite, si la personne survit, bien sûr. La maladie se propage par les gouttelettes en suspension dans l’air et le virus reste également actif dans les écailles de la peau d’une personne infectée.
Méthodes pour lutter contre la variole
Les hindous apportaient de riches cadeaux à la déesse de la variole Mariatela pour l'apaiser. Les habitants du Japon, d'Europe et d'Afrique croyaient à la peur du démon de la variole face à la couleur rouge : les patients devaient porter des vêtements rouges et se trouver dans une pièce aux murs rouges. Au XXe siècle, la variole a commencé à être traitée avec des médicaments antiviraux.
La variole à l'époque moderne
En 1979, l’OMS annonçait officiellement que la variole avait été complètement éradiquée grâce à la vaccination de la population. Mais dans des pays comme les États-Unis et la Russie, les agents pathogènes sont encore stockés. Ceci est fait « pour la recherche scientifique », et la question de la destruction complète de ces réserves est constamment posée. Il est possible que la Corée du Nord et l’Iran stockent secrètement des virions de la variole. Tout conflit international pourrait donner lieu à l’utilisation de ces virus comme armes. Il est donc préférable de se faire vacciner contre la variole.
CHOLÉRA
Faits historiques sur le choléra
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, cette infection intestinale contournait largement l'Europe et faisait rage dans le delta du Gange. Mais ensuite il y a eu des changements climatiques, des invasions des colonialistes européens en Asie, des transports de marchandises et de personnes améliorés, et tout cela a changé la situation : entre 1817 et 1961, six pandémies de choléra ont éclaté en Europe. La plus massive (la troisième) a coûté la vie à 2,5 millions de personnes.
Origine du nom choléra
Les mots « choléra » viennent du grec « bile » et « couler » (en réalité, tout le liquide de l’intérieur s’écoulait hors du patient). Le deuxième nom du choléra en raison de la couleur bleue caractéristique de la peau des patients est « la mort bleue ».
Modes de propagation et symptômes du choléra
Vibrio cholera est une bactérie appelée Vibrio cholera qui vit dans les plans d'eau. Lorsqu'il pénètre dans l'intestin grêle d'une personne, il libère de l'entérotoxine, ce qui entraîne une diarrhée abondante puis des vomissements. Dans les cas graves de la maladie, le corps se déshydrate si rapidement que le patient décède quelques heures après l'apparition des premiers symptômes.
Méthodes pour lutter contre le choléra
Ils appliquaient des samovars ou des fers aux pieds des malades pour les réchauffer, leur faisaient boire des infusions de chicorée et de malt et frottaient leur corps avec de l'huile de camphre. Pendant l'épidémie, on croyait qu'il était possible de faire fuir la maladie avec une ceinture en flanelle rouge ou en laine. De nos jours, les personnes atteintes de choléra sont traitées efficacement avec des antibiotiques et, en cas de déshydratation, on leur administre des liquides oraux ou des solutions salines spéciales par voie intraveineuse.
Le choléra maintenant
Selon l'OMS, le monde connaît désormais sa septième pandémie de choléra, qui remonte à 1961. Jusqu'à présent, ce sont principalement les habitants des pays pauvres qui tombent malades, principalement en Asie du Sud et en Afrique, où 3 à 5 millions de personnes tombent malades chaque année et 100 à 120 000 d'entre elles ne survivent pas. De plus, selon les experts, en raison des changements environnementaux négatifs à l'échelle mondiale, de graves problèmes d'eau potable surgiront bientôt dans les pays développés. De plus, le réchauffement climatique entraînera l’apparition d’épidémies de choléra dans la nature dans les régions les plus septentrionales de la planète. Malheureusement, il n’existe aucun vaccin contre le choléra.
TIF
Faits historiques sur le typhus
Jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, c'était le nom donné à toutes les maladies dans lesquelles on observait une fièvre sévère et une confusion. Parmi eux, les plus dangereux étaient le typhus, la typhoïde et la fièvre récurrente. Sypnoy, par exemple, a réduit de moitié en 1812 l’armée de Napoléon, forte de 600 000 hommes, qui avait envahi le territoire russe, ce qui fut l’une des raisons de sa défaite. Et un siècle plus tard, en 1917-1921, 3 millions de citoyens de l'Empire russe sont morts du typhus. La fièvre récurrente a principalement causé du chagrin aux habitants d'Afrique et d'Asie ; en 1917-1918, environ un demi-million de personnes en sont mortes rien qu'en Inde.
Origine du nom typhus
Le nom de la maladie vient du grec « typhos », qui signifie « brouillard », « conscience confuse ».
Méthodes de propagation et symptômes du typhus
Le typhus provoque de petites éruptions cutanées roses. Lorsque la crise revient après la première crise, le patient semble se sentir mieux pendant 4 à 8 jours, mais ensuite la maladie le renverse à nouveau. La fièvre typhoïde est une infection intestinale accompagnée de diarrhée.
Les bactéries responsables du typhus et de la fièvre récurrente sont véhiculées par les poux et, pour cette raison, des épidémies de ces infections éclatent dans des endroits très fréquentés lors de catastrophes humanitaires. Lorsqu’on est mordu par l’une de ces créatures, il est important de ne pas se gratter : c’est par les plaies égratignées que l’infection pénètre dans le sang. La fièvre typhoïde est causée par le bacille Salmonella typhi qui, lorsqu'il est ingéré par la nourriture et l'eau, entraîne des lésions aux intestins, au foie et à la rate.
Méthodes pour lutter contre le typhus
Au Moyen Âge, on croyait que la source de l’infection était la puanteur émanant du patient. Les juges britanniques qui devaient traiter avec des criminels atteints du typhus portaient des boutonnières composées de fleurs à forte odeur comme moyen de protection et les distribuaient également à ceux qui venaient au tribunal. Le bénéfice en était uniquement esthétique. Depuis le XVIIe siècle, des tentatives ont été faites pour lutter contre le typhus à l'aide de l'écorce de quinquina, importée d'Amérique du Sud. C’est ainsi qu’à l’époque on traitait toutes les maladies provoquant de la fièvre. De nos jours, les antibiotiques sont très efficaces dans le traitement du typhus.
Typhoïde maintenant
La fièvre récurrente et le typhus ont été retirés de la liste OMS des maladies particulièrement dangereuses en 1970. Cela s'est produit grâce à la lutte active contre la pédiculose (poux), menée sur toute la planète. Mais la fièvre typhoïde continue de causer des problèmes aux gens. Les conditions les plus propices au développement d’une épidémie sont la chaleur, le manque d’eau potable et les problèmes d’hygiène. Par conséquent, les principaux candidats à l’apparition d’épidémies de typhoïde sont l’Afrique, l’Asie du Sud et l’Amérique latine. Selon les experts du ministère de la Santé, chaque année, 20 millions de personnes sont infectées par la fièvre typhoïde et pour 800 000 d'entre elles, elle est mortelle.
LÈPRE
Faits historiques sur la lèpre
Également appelée lèpre, c’est une « maladie lente ». Contrairement à la peste, par exemple, elle ne s’est pas propagée sous forme de pandémie, mais a conquis l’espace tranquillement et progressivement. Au début du XIIIe siècle, il y avait en Europe 19 000 léproseries (institution chargée d'isoler les lépreux et de lutter contre la maladie) et les victimes se comptaient par millions. Au début du XIVe siècle, le taux de mortalité dû à la lèpre avait fortement chuté, mais ce n'était pas dû au fait qu'ils avaient appris à soigner les patients. C'est juste que la période d'incubation de cette maladie est de 2 à 20 ans. Les infections comme la peste et le choléra qui sévissaient en Europe ont tué de nombreuses personnes avant même qu'il ne soit classé comme lépreux. Grâce au développement de la médecine et de l'hygiène, il n'y a plus que 200 000 lépreux dans le monde. Ils vivent principalement dans les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
Origine du nom lèpre
Le nom vient du mot grec « lèpre », qui se traduit par « une maladie qui rend la peau squameuse ». La lèpre était appelée en Russie - du mot « kazit », c'est-à-dire conduire à la déformation et à la défiguration. Cette maladie porte également bien d’autres noms, comme la maladie phénicienne, la « mort paresseuse », la maladie de Hansen, etc.
Modes de propagation et symptômes de la lèpre
Il n'est possible d'être infecté par la lèpre que par contact prolongé avec la peau d'un porteur de l'infection, ainsi que par ingestion de sécrétions liquides (salive ou nasales). Ensuite, un temps assez long s'écoule (le record enregistré est de 40 ans), après quoi le bacille de Hansen (Mucobacterium leprae) défigure d'abord la personne, la recouvrant de taches et d'excroissances sur la peau, puis en fait un invalide pourrissant vivant. De plus, le système nerveux périphérique est endommagé et le patient perd la capacité de ressentir la douleur. Vous pouvez prendre et couper une partie de votre corps sans comprendre où elle est passée.
Méthodes pour lutter contre la lèpre
Au Moyen Âge, les lépreux étaient déclarés morts de leur vivant et placés dans des léproseries, sortes de camps de concentration, où les patients étaient voués à une mort lente. Ils ont essayé de traiter les personnes infectées avec des solutions comprenant de l'or, des saignées et des bains avec le sang de tortues géantes. De nos jours, cette maladie peut être complètement éliminée grâce à des antibiotiques.
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Il s'agit d'une maladie infectieuse humaine, classée comme infection particulièrement dangereuse, provoquée par le virus variolique Orthopoxvirus, caractérisée par de la fièvre, une intoxication et des éruptions cutanées spécifiques sur la peau et les muqueuses. La propagation de la variole se fait par aérosol et l'agent pathogène est si stable dans l'air qu'il peut provoquer une infection chez les personnes non seulement dans la même pièce que le patient, mais également dans les pièces voisines. Au milieu des années 70 du XXe siècle, l'élimination complète de la variole dans les pays développés a conduit à l'abolition de la vaccination préventive contre cette maladie.
informations générales
Il s'agit d'une maladie infectieuse humaine, classée comme infection particulièrement dangereuse, provoquée par le virus variolique Orthopoxvirus, caractérisée par de la fièvre, une intoxication et des éruptions cutanées spécifiques sur la peau et les muqueuses.
Caractéristiques de l'agent pathogène
Le virus variolique Orthopoxvirus fait partie du groupe des poxvirus animaux et humains, est stable dans l'environnement, tolère facilement les basses températures et le séchage et peut rester viable lorsqu'il est congelé pendant plusieurs années. À température ambiante, il persiste dans les croûtes de variole jusqu'à un an, dans les crachats et le mucus jusqu'à trois mois. Lorsqu’il est chauffé à 100°C, le virus séché meurt seulement après 5 à 10 minutes.
Le réservoir et la source de la variole sont les personnes malades. Le virus est libéré pendant toute la durée de l'éruption cutanée ; les patients sont particulièrement contagieux au cours des 8 à 10 premiers jours. Le portage asymptomatique et convalescent n’est pas observé et la chronicité n’est pas typique. La localisation prédominante de l'agent pathogène dans le corps humain est celle des muqueuses de la bouche, du nez, du pharynx et des voies respiratoires supérieures ; l'excrétion se produit par la toux, les éternuements et la respiration. La peau peut également servir de site de libération d’agents pathogènes.
La variole se transmet via le mécanisme des aérosols, principalement par des gouttelettes et des poussières en suspension dans l'air. Un aérosol contenant un agent pathogène peut voyager avec le courant d'air sur une distance considérable, affectant les personnes situées dans la même pièce que le patient et pénétrant dans les pièces voisines. La variole a tendance à se propager dans les immeubles à plusieurs étages, les établissements médicaux et les groupes surpeuplés.
La sensibilité naturelle humaine est élevée. Les individus non immunisés sont infectés dans la grande majorité des cas ; le pourcentage d'individus immunisés ne dépasse pas 12 sur 100 non vaccinés (en moyenne 5 à 7 %). Après avoir souffert de la maladie, une immunité stable à long terme (plus de 10 ans) se forme.
Symptômes de la variole
La période d'incubation de la variole est généralement de 9 à 14 jours, mais peut atteindre 22 jours. Il existe des périodes de la maladie : prodromique (ou période de précurseurs), éruptions cutanées, suppuration et convalescence. La période prodromique dure de deux à quatre jours, il y a de la fièvre, des symptômes d'intoxication (maux de tête, frissons, faiblesse, douleurs musculaires, bas du dos). Dans le même temps, une éruption cutanée ressemblant à un exanthème de rougeole ou de scarlatine peut apparaître sur les cuisses et la poitrine.
À la fin de la période prodromique, la fièvre diminue généralement. Le 4-5ème jour, une éruption cutanée due à la variole apparaît (la période d'éruption cutanée), représentant initialement une petite roséole, évoluant en papules et après 2-3 jours - en vésicules. Les vésicules ont l'apparence de petites vésicules multi-chambres, entourées d'une peau hyperémique et présentant une petite dépression ombilicale au centre. L'éruption cutanée est localisée sur le visage, le torse, les membres, sans exclure les paumes et la plante des pieds ; contrairement à la varicelle, les éléments de l'éruption cutanée dans une zone sont monomorphes ; À mesure que l'éruption cutanée progresse, la fièvre et l'intoxication augmentent à nouveau.
Vers la fin de la première semaine de la maladie, au début de la seconde, commence une période de suppuration : la température monte fortement, l'état s'aggrave et les éléments éruptifs suppurent. Les pustules perdent leur caractère multi-chambres, se fondant en une seule pustule purulente et deviennent douloureuses. Une semaine plus tard, les pustules s'ouvrent, formant des croûtes nécrotiques noires. La peau commence à démanger beaucoup. A 20-30 jours commence la période de convalescence. La température corporelle du patient se normalise progressivement à partir de 4 à 5 semaines de maladie, les pustules guérissent, laissant derrière elles une desquamation prononcée et, plus tard, des cicatrices, parfois très profondes.
Il existe des formes cliniques sévères de variole : papulo-hémorragique (variole noire), confluent et purpura variolique. L'évolution modérée est une variole éparse, l'évolution légère est une variole sans éruption cutanée ni fièvre : varioloïde. La variole survient généralement sous cette forme chez les individus vaccinés. Caractérisé par de rares éruptions cutanées qui ne laissent pas de cicatrices, il n'y a aucun symptôme d'intoxication.
Complications de la variole
Le plus souvent, la variole se complique d'un choc infectieux-toxique. Des complications inflammatoires du système nerveux sont notées : myélite, encéphalite, névrite. Il existe une possibilité d'infection secondaire et de développement de complications purulentes : abcès, cellulite, lymphadénite, pneumonie et pleurésie, otite, ostéomyélite. Une septicémie peut se développer. Après avoir souffert de la variole, des conséquences peuvent survenir sous forme de cécité ou de surdité.
Diagnostic et traitement de la variole
Le diagnostic de la variole repose sur l'examen viroscopique au microscope électronique, ainsi que sur des méthodes virologiques et sérologiques : microprécipitation sur gélose, ELISA. L'écoulement des pustules et des croûtes varioliques est soumis à examen. Dès 5 à 8 jours de la maladie, il est possible de déterminer des anticorps spécifiques par RN, RSK, RTGA, ELISA.
Le traitement de la variole consiste à prescrire des médicaments antiviraux (métisazone) et à administrer des immunoglobulines. La peau affectée par l'éruption cutanée due à la variole est traitée avec des agents antiseptiques. De plus (en raison de la nature purulente de l'infection), une antibiothérapie est prescrite : des antibiotiques des groupes des pénicillines semi-synthétiques, des macrolides et des céphalosporines sont utilisés. Le traitement symptomatique consiste en une désintoxication active par perfusion intraveineuse de solutions de glucose et de solutions eau-sel. Parfois, les glucocorticoïdes sont inclus dans le traitement.
Prévision et prévention de la variole
Le pronostic dépend de la gravité de l’évolution et de l’état corporel du patient. Les personnes vaccinées souffrent généralement de formes bénignes de variole. Une variole grave avec une composante hémorragique peut entraîner la mort.
Actuellement, une prévention spécifique de la variole est menée afin d'empêcher son importation en provenance de régions à risque épidémique. L'éradication de la variole dans les pays développés a été réalisée grâce à la vaccination de masse et à la revaccination de la population sur plusieurs générations ; à l'heure actuelle, la vaccination universelle prévue n'est pas réalisable ; Si un patient atteint de variole est identifié, il est isolé et des mesures de quarantaine sont également appliquées à toutes les personnes ayant été en contact avec le patient. La source d'infection est soigneusement désinfectée, les personnes contact sont vaccinées dans les trois jours suivant le contact.
Travail sur le programme mondial d’éradication de la variole de l’OMS. Un résident du Niger reçoit un vaccin à l’aide d’un injecteur sans aiguille, 1969.
Au cours des 21 dernières années, des médecins de 73 pays ont conjointement débarrassé l’humanité d’une infection virale qui a tué des millions de personnes.
L’idée du programme était simple : par la vaccination de masse, bloquer la propagation du virus de la variole jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul patient sur Terre. Trouvez-le et mettez-le en quarantaine. Lorsque l'inspecteur sanitaire en chef du ministère de la Santé de l'URSS, Viktor Mikhaïlovitch Zhdanov, a proposé une telle idée lors d'une session de l'OMS, cet inconnu n'avait que 4 ans. Lorsqu’il a finalement été retrouvé, le garçon a grandi pour devenir un chef cuisinier talentueux.
Comment l'URSS a interféré dans la lutte contre la variole
Le 12 juin 1958, personne ne savait encore où se trouverait ce dernier patient. Il y a eu des épidémies de variole dans 63 États dans le monde. Tous ces pays étaient en développement. Et bien que l'idée de les aider ait été exprimée par la délégation peu populaire de l'Union soviétique, en désaccord avec la moitié du monde, la résolution a été adoptée à l'unanimité. Il y avait deux raisons à ce consensus : financière et médicale. Premièrement, la variole était régulièrement importée des colonies vers les pays du premier monde, il fallait donc dépenser un milliard de dollars par an en prévention. Il est plus facile de prendre et de vacciner toute l’humanité ; cela coûtera cent millions, et cela ne sera nécessaire qu’une seule fois. Deuxièmement, davantage de personnes ont commencé à mourir des suites de complications liées à la vaccination que de la variole importée.
L'Union soviétique était l'un des États fondateurs de l'Organisation mondiale de la santé, mais jusqu'en 1958, elle n'a manifestement pas participé à ses travaux. Maintenant que les relations avec le monde extérieur s’améliorent, il faut un programme qui suscite l’approbation universelle. La situation politique et les rêves des médecins soviétiques ont coïncidé pendant un certain temps. L'URSS a généreusement fait don de millions de doses de vaccin contre la variole à l'OMS, et l'OMS a appelé les gouvernements du monde entier à vacciner leurs populations avec ce médicament.
Les succès de l'Irak
Le premier pays où la variole a été éradiquée de cette manière a été l’Irak. Le Premier ministre local, Abdel-Kerim Qassem, recherchait l'amitié de Khrouchtchev. En août 1959, un détachement de médecins soviétiques arrive à Bagdad. Pendant deux mois, ils ont parcouru tout l’Irak à bord de pains hygiéniques UAZ, distribuant le vaccin et apprenant aux médecins locaux comment l’utiliser. Il y avait beaucoup de femmes dans le détachement, car dans un pays musulman, les médecins de sexe masculin n'étaient pas autorisés à vacciner les femmes et les jeunes filles. De temps en temps, nous devions porter le hijab, mais en général l’attitude était favorable. Jusqu'au 7 octobre 1959, lorsque le jeune Saddam Hussein tire sur la voiture du Premier ministre et le blesse. À cette époque, Kassem était toujours en vie, mais les troubles ont commencé et les épidémiologistes ont été rappelés chez eux. Les médecins irakiens ont mené l'affaire à une victoire complète de manière indépendante - plus tard, il n'y a eu qu'une seule épidémie de maladie, et c'était une épidémie importée.
Le programme a eu un tel succès là où il y avait sa propre intelligentsia. Les médecins ont accepté l'aide avec enthousiasme, ont expliqué à la population l'importance de la vaccination et ont veillé à l'absence de foyers d'infection. Cela s’est produit en Irak et en Colombie, mais il n’existait que deux douzaines d’États de ce type. Après 10 ans, l'OMS a admis qu'il n'y avait eu aucun progrès dans 43 pays : officiellement, il y avait 200 000 malades, mais en réalité, il y en avait probablement 10 fois plus. Nous avons adopté un nouveau programme intensif : des spécialistes de l'OMS se sont rendus dans les pays en développement pour organiser sur place ce dont les autorités locales n'étaient pas capables. Et les événements ont commencé dans l’esprit des romans Strugatsky.
Le directeur du programme était l'épidémiologiste américain Daniel Henderson, qui a combattu avec succès la variole introduite aux États-Unis. À 38 ans, il était capable de comprendre un inconnu en cinq minutes de conversation et de déterminer avec précision s'il devait être accepté dans l'équipe et pour quelle place. Henderson, basé à Genève, a mené les travaux dans le monde entier. Il s’est tourné vers les nouvelles technologies, sans lesquelles la vaccination de masse serait trop lente.
L'armée est en première ligne du combat
L'armée américaine a fourni à l'OMS des injecteurs sans aiguille, des dispositifs pneumatiques dotés d'une pédale qui injectaient le vaccin sous la peau. L'idée est venue d'un pistolet graisseur. Les ouvriers des chantiers navals français se plaignaient de s'injecter parfois accidentellement du lubrifiant. Si une telle arme est chargée de vaccin, une personne par équipe peut facilement en vacciner un millier. Aucune électricité requise - uniquement de l'air comprimé.
Un appareil comme celui-ci coûtait le même prix qu’une Volkswagen Beetle, mais il faisait des merveilles. Il a éliminé la variole du Brésil, de l'Afrique de l'Ouest et du Sud - des endroits où la population se rassemblait facilement à l'appel des missionnaires catholiques, qui servaient également de surveillance épidémiologique. Il suffisait de promettre la distribution de nourriture, et des Indiens nomades de la jungle amazonienne et des pygmées cannibales de la forêt tropicale zaïroise surgirent en réponse à ce cri.
Le Dr Ben Rubin a mis au point une arme encore plus puissante : l'aiguille de bifurcation. Son aiguillon fourchu contenait une goutte de médicament, seulement 0,0025 millilitre. Pour une vaccination fiable, il suffit de piquer légèrement l'épaule 10 à 12 fois. Le développeur a fait don des droits de son aiguille à l'OMS. Cela a permis d'économiser des millions et de recruter des volontaires sans aucune formation médicale.
L'aiguille d'Ivan Okay
Le scientifique soviétique Ivan Ladny, en Zambie, a détruit une épidémie après l'autre jusqu'à ce qu'il trouve une personne qui propageait le virus de la variole dans tout le pays. Il s’est avéré que c’était un chaman qui faisait de la variolation. Son tube de bambou contenait du matériel provenant des croûtes purulentes d'un cas bénin de variole. Contre rémunération, ces déchets étaient injectés dans une incision pratiquée dans la peau. Cela pourrait induire une immunité pendant de nombreuses années ou provoquer une maladie mortelle. Que faire de ce chaman ? Ladny lui a suggéré de changer - un jeu de variateur pour une aiguille de bifurcation. L'accord a eu lieu et le chaman est passé d'ennemi à assistant.
En 1970, l'Afrique centrale était considérée comme indemne d'infection, lorsque soudain ce diagnostic fut posé à un garçon de 9 ans dans un village isolé. D’où pourrait venir la variole si elle se transmet uniquement d’une personne à une autre ? Un échantillon de vésicules présentes sur le corps du garçon a été envoyé au Centre collaborateur de l'OMS à Moscou, où Svetlana Marennikova l'a examiné au microscope électronique et a déterminé qu'il s'agissait d'un virus de la variole, non pas naturel, mais de la variole du singe, connu depuis 1959. C’est ainsi que nous avons appris que les humains peuvent contracter cette infection par les animaux. De plus, la variole du singe a été trouvée chez des animaux du zoo de Moscou. Marennikova a dû vacciner les animaux, notamment en poignardant l'oreille d'un énorme tigre de l'Amour dans une cage à pression spéciale. Mais le plus important dans cette découverte est que le virus de la variole n’a pas d’hôte autre que l’homme, ce qui signifie que le virus peut être isolé et laissé sans proie.
Pépinière indienne
Le principal terrain fertile pour la variole sous sa forme la plus mortelle est resté le sous-continent indien - Inde, Pakistan, Bangladesh et Népal. Le directeur général de l'OMS, Marcolin Candau, ne croyait absolument pas que quoi que ce soit puisse être éradiqué en Inde et a promis de manger un pneu de jeep s'il se trompait. Le fait est que les reportages dans ces régions étaient extrêmement faux. Les épidémiologistes locaux ont rapidement trouvé leurs repères : ils se sont inscrits au programme de l'OMS, ont reçu de bons salaires en devises étrangères, ont démonté les jeeps qui leur étaient allouées comme véhicules personnels et ont envoyé des rapports à Henderson sur une vaccination à 100 % de leurs régions. Et des milliers de cas de variole ont été attribués à la mauvaise qualité des vaccins, principalement soviétiques. Il fait chaud ici, la drogue russe se décompose. Seuls les patrons se distinguaient par une telle méchanceté. Parmi les soldats de base, il y avait toujours des médecins enthousiastes qui pouvaient se rendre toute la nuit dans un village de montagne, une torche à la main, pour enlever les sangsues de leurs pieds. À leurs côtés se trouvaient des membres du personnel du programme mondial.
Les médecins soviétiques, qui comprenaient les fausses statistiques, ont commencé à se rendre sur chaque foyer. Ils ont eu l’idée de mobiliser à cet effet pendant une semaine tous les agents de santé du district – les autorités l’ont autorisé, et Indira Gandhi a directement appelé la population à aider le personnel de l’OMS. L'étudiante bénévole canadienne Beverly Spring a d'abord pensé à envoyer des bénévoles au marché pour demander s'il y avait la variole dans ces endroits. Les informations reçues étaient toujours exactes. Ensuite, les vaccinateurs se sont déplacés sur le site et après la vaccination, un gardien, généralement un parent, a été affecté au domicile du patient, qui a enregistré toutes les personnes qui venaient. En 1975, la variole n'était plus endémique en Inde et Henderson envoya à Kandau un vieux pneu de Jeep. Mais il n’en mangea pas, car il était déjà à la retraite.
L'Éthiopie est le dernier pays à vaincre la variole
Les jeeps et les personnes libérées en Asie ont été jetées vers le dernier bastion de la variole : l'Éthiopie. Là-bas, les médecins ne tenaient pas de fausses statistiques, car les soins de santé n’existaient pas du tout. La partie musulmane du pays s'est révélée plus éclairée et plus fidèle à la vaccination - des foyers dispersés de la maladie y ont été rapidement éliminés. La situation était pire dans les régions orthodoxes, où le clergé se livrait à la variolation, y voyait une source de revenus et s'opposait donc à l'éradication de la variole. Deux vaccinateurs locaux ont même été tués dans l'exercice de leurs fonctions. Mais lorsque l’empereur Haïlé Sélassié fut renversé puis étranglé à mort avec un oreiller, le nouveau gouvernement eut besoin d’une reconnaissance internationale et commença à aider l’OMS. Il ne pouvait pas se contenter de fermer la frontière avec la Somalie. Dans le désert de l'Ogaden, des guérilleros somaliens ont capturé un spécialiste brésilien de la variole et ne l'ont relâché qu'après l'intervention personnelle du secrétaire général de l'ONU. Des traces de variole ont conduit à la Somalie. Malgré la guerre que ce quasi-État a menée avec l'Éthiopie, les employés du Programme Global ont identifié tous les malades parmi les nomades. Ils ont été transportés à l'hôpital de Marka. En chemin, j'ai rencontré un gars sympathique nommé Ali Mayau Mullin, qui non seulement connaissait le chemin, mais qui est même monté dans la jeep et m'a montré comment s'y rendre, car il travaillait comme cuisinier dans cet hôpital même. En quelques minutes dans la voiture, Ali a contracté la variole et est entré dans l'histoire, car il a été la toute dernière personne à être infectée sur Terre. Lorsqu'il s'est rétabli, l'OMS a attendu un certain temps et a annoncé une récompense de mille dollars à quiconque trouverait un patient atteint de la variole. Cet argent n’est jamais allé à personne.
Mikhaïl Chifrine
En Russie. Notre article est consacré à l'histoire de la vaccination contre cette maladie dangereuse.
Quelques mots sur la variole
Selon les scientifiques, cette infection hautement contagieuse est apparue sur notre planète entre 66 et 14 millénaires avant JC. Cependant, selon les résultats de recherches scientifiques récentes, l’humanité a commencé à souffrir de la variole il y a seulement 2 000 ans environ, contractée par les chameaux.
Dans les cas typiques, la maladie s'accompagnait de fièvre, d'intoxication générale, ainsi que de l'apparition d'éruptions cutanées particulières sur les muqueuses et la peau, qui passaient successivement par les stades de taches, cloques, pustules, croûtes et cicatrices.
N’importe qui peut être infecté par la variole à moins d’être immunisé par la vaccination ou par une maladie antérieure. La maladie se transmet par des gouttelettes en suspension dans l’air, ce qui rend extrêmement difficile la protection contre cette maladie. Dans le même temps, l'infection est possible par contact direct avec la peau affectée d'un patient ou tout objet infecté. Le patient représente un danger pour autrui tout au long de sa maladie. Même les cadavres de ceux qui sont morts de la variole restent contagieux pendant longtemps.
Heureusement, en 1980, l'OMS a déclaré une victoire complète sur cette maladie, c'est pourquoi les vaccinations ne sont pas effectuées actuellement.
Histoire
La première épidémie de variole à grande échelle a été enregistrée en Chine au IVe siècle. Quatre siècles plus tard, la maladie a coûté la vie à près d’un tiers de la population des îles japonaises. À peu près à la même époque, la variole frappa Byzance, où elle arriva d'Afrique sous le règne de l'empereur Justinien.
Au VIIIe siècle, des foyers de la maladie ont été enregistrés en Syrie, en Palestine et en Perse, en Sicile, en Italie, en Espagne et en France.
Au XVe siècle, la variole était devenue monnaie courante en Europe. L'un des médecins célèbres de l'époque a écrit que tout le monde devrait en tomber malade. Après les voyages de Colomb, la variole s'est propagée sur le continent américain, où elle a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes. Au début du XVIIIe siècle, lorsque l'Europe a commencé à enregistrer avec précision les causes de décès parmi la population, il s'est avéré que le nombre de décès dus à cette maladie en Prusse atteignait environ 40 000 et en Allemagne, 70 000 décès par an. En général, dans l'Ancien Monde, jusqu'à un million et demi d'adultes et d'enfants mouraient chaque année de la variole. En Asie et sur d’autres continents, la situation était encore pire.
La variole en Russie
Il n'existe aucune référence écrite à cette maladie dans notre pays jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il n’existait pas. En témoignent une douzaine de noms d'anciennes familles nobles, comme les Ryabov, les Ryabtsev ou les Shchedrin.
Au milieu du XVIIIe siècle, la variole avait déjà pénétré toutes les régions russes, jusqu'au Kamtchatka. La maladie a touché toutes les couches de la société russe, n’épargnant personne. En particulier, en 1730, l'empereur Pierre II, âgé de 14 ans, mourut des suites d'une infection par la variole. Pierre III en souffrait également et jusqu'à sa mort tragique, il souffrait de la conscience de sa difformité, conséquence de la variole.
Premières méthodes de combat
À partir du moment où des épidémies de variole ont commencé à éclater ici et là, des tentatives ont été faites pour trouver un remède à cette maladie. De plus, des sorciers étaient impliqués dans le « traitement », qui combattaient l'infection grâce à des sorts et en portant des vêtements rouges conçus pour éliminer l'infection du corps.
La première méthode plus ou moins efficace de lutte contre la variole dans l'Ancien Monde était la variolation. L'essence de cette méthode était d'extraire le matériel biologique des pustules de patients convalescents et de l'inoculer à des personnes en bonne santé en tirant des fils infectés sous la peau incisée.
Cette méthode est arrivée en Europe en 1718 depuis la Turquie, d'où l'épouse de l'ambassadeur britannique l'a amenée en Europe. Bien que la variolation n’offre pas une garantie à 100 %, parmi les personnes vaccinées, le pourcentage de personnes tombées malades ainsi que leur taux de mortalité ont considérablement diminué. La peur de la variole était si grande qu'après un certain temps, des membres de la famille du monarque britannique George Ier ordonnèrent de telles vaccinations.
Le début de la lutte contre la maladie dans notre pays
La première vaccination contre la variole en Russie a eu lieu en 1768. Le médecin anglais Thomas Dimmesdale a été invité à organiser une variolisation massive à Saint-Pétersbourg. Pour que la population ne résiste pas, Catherine II elle-même décide de donner l'exemple. L'impératrice s'est rendue à Tsarskoïe Selo, où elle a secrètement reçu la première vaccination contre la variole de type variolation en Russie. Le biomatériau a été prélevé sur un garçon paysan, Sasha Markov, qui a ensuite obtenu la noblesse et le nom de famille Markov-Ospenny.
Après l'intervention, Catherine a été soignée pendant une semaine, pendant laquelle elle n'a presque rien mangé et a souffert de fièvre et de maux de tête. Lorsque l'impératrice s'est rétablie, l'héritier Pavel Petrovich a été vacciné, ainsi que son épouse. Le médecin anglais Thomas Dimmesdale reçut un titre de baron comme récompense de son travail, ainsi que le titre de médecin et une pension à vie. Quelques années plus tard, les petits-enfants de Catherine II sont vaccinés.
Plus d'histoire
La première vaccination contre la variole en Russie, administrée à l'impératrice, rendit la variolation à la mode, et de nombreux aristocrates suivirent l'exemple de leur monarque. On sait qu'au cours des 2-3 mois suivants, environ 140 courtisans ont été vaccinés. L’affaire a atteint le point de l’absurdité, puisque même ceux qui avaient déjà souffert de cette maladie et en avaient acquis l’immunité ont exprimé le désir de se faire vacciner.
À propos, l'impératrice était très fière d'avoir reçu la première vaccination contre la variole en Russie et a écrit sur l'effet que son action avait sur ses amis et sa famille à l'étranger.
Vaccination de masse
L'Impératrice n'entendait pas s'arrêter là. Bientôt, elle ordonna que tous les étudiants du corps de cadets, puis les soldats et officiers des unités de l'armée impériale, soient vaccinés. Bien sûr, la méthode était imparfaite et des décès ont été enregistrés, mais la variole a sans aucun doute contribué à une diminution du nombre de victimes de la variole parmi la population russe.
Vaccination selon la méthode Jenner
Au début du XIXe siècle, la variolation a été remplacée par une autre méthode de prévention de la maladie, plus avancée, dont le nom latin est Variola vera.
La première vaccination contre la variole en Russie, selon la méthode du médecin anglais Jenner, a été réalisée en 1801. Elle a été menée par le professeur E. Mukhin, qui a vacciné Anton Petrov de l'orphelinat de Moscou. Pour cela, l'enfant a reçu le nom de famille Vaccinov et a reçu une pension. Depuis, les vaccinations se sont généralisées. Le gouvernement a veillé à ce que le plus grand nombre possible d’enfants ne soient pas laissés sans vaccination. En 1815, des listes de garçons et de filles non vaccinés furent même dressées. Cependant, jusqu’en 1919, la vaccination contre la variole n’était pas obligatoire. Ce n'est qu'après le décret du Conseil des commissaires du peuple de la RSFSR que les vaccinations ont commencé à être administrées à absolument tous les enfants. En conséquence, le nombre de patients est passé de 186 000 à 25 000 en 1925.
Épidémie de Moscou
Aujourd’hui, c’est difficile à croire, mais 300 ans après la première vaccination contre la variole en Russie (vous savez déjà qui sait), une épidémie de cette terrible maladie s’est produite dans la capitale de l’URSS. Il a été rapporté d'Inde par un artiste qui assistait à l'incinération rituelle d'un barmin décédé. À son retour, l'homme a infecté sept de ses proches, neuf membres du personnel et trois patients de l'hôpital, où il a été transporté en raison d'une maladie dont le médecin urgentiste n'a pas pu diagnostiquer la cause. L'artiste lui-même est décédé et l'épidémie a touché plus de 20 personnes. Résultat, sur 46 personnes infectées, trois sont décédées et toute la population de la capitale a été vaccinée.
Programme mondial d'éradication de la variole
Si la première vaccination contre la variole en Russie a été réalisée au XVIIIe siècle, dans de nombreux pays d'Asie et d'Afrique, la population n'était pas vaccinée même au milieu du XXe siècle.
En 1958, le vice-ministre de la Santé de l'Union soviétique V. Zhdanov a présenté lors de la 11e session de l'Assemblée mondiale de la santé un programme visant à éradiquer la variole de la planète. L'initiative de l'URSS a été soutenue par les participants au sommet, qui ont adopté une résolution correspondante. Plus tard, en 1963, l’OMS a décidé d’intensifier la vaccination massive de l’humanité. En conséquence, aucun cas de variole n’a été signalé depuis 1977. Cela a permis, 3 ans plus tard, de déclarer une victoire complète sur la variole. À cet égard, il a été décidé d’arrêter la vaccination. Ainsi, tous ceux qui sont nés sur notre planète après 1979 sont actuellement sans défense contre la variole.
Vous connaissez désormais la réponse à la question de savoir quand la première vaccination contre la variole a été réalisée en Russie. Vous savez également qui a eu le premier l’idée de la vaccination de masse. Nous ne pouvons qu’espérer que cette maladie dangereuse aura véritablement été vaincue et ne menacera plus jamais l’humanité.
